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Polémique mondiale sur les bracelets électroniques Amazon

Le 30 janvier dernier, Amazon a fait breveter le concept d’un bracelet électronique d’un nouveau genre : il permettrait de suivre l’ensemble des mouvements des mains de ses employés travaillant dans les entrepôts. Si officiellement le but serait de gagner en productivité en suivant leurs activités, des dérives sont à craindre.

Dans cette entreprise où tout est surveillé, de l’étiquetage à la pause toilette, il semble que rien ne soit jamais assez pour qu’un niveau de contrôle supplémentaire soit nécessaire. Malgré cette polémique, les dernier résultats trimestriels d’Amazon affichent un bénéfice net de $1.856 milliards et un chiffre d’affaires de $60.45 milliards.

Un bracelet électronique contrôle les salariés

Déposés par Amazon en mars 2016, les deux brevets sur des bracelets électroniques ont été validés le 30 janvier 2018 par le bureau américain des brevets et des marques de commerce. Les documents fournis par la firme détaillent un système permettant de tracer les mouvements des mains des salariés et donc de vérifier la réalisation des tâches assignées.

Après avoir ouvert le premier magasin sans caisse au monde à Seattle, plus rien n’arrête Amazon qui automatise le travail grâce à des bracelets électroniques traçant les gestes de ses employés. De manière concrète, dans le cas où un employé ne touche pas le bon objet, pose ses mains au mauvais endroit ou reste inactif, le bracelet émettra des ultrasons qui le feront vibrer. Ainsi, le bracelet pourra alerter l’employé s’il touche le mauvais objet, ou tout simplement s’il n’est pas actif.

Des conditions de travail qui posent problème

Si ces bracelets électroniques font autant polémique, c’est que les conditions de travail chez Amazon sont déjà difficiles. En effet, le groupe est critiqué pour le rythme de travail dans certains de ses entrepôts : cadences minutées, surveillance et codification sont le quotidien des employés. Le New-York Times avait alerté sur la gravité de la situation en 2015 pour décrire une culture d’entreprise “néfaste” du groupe uniquement centrée sur la productivité et les livraisons rapides.

Au sein des entrepôts d’Amazon, tout est déjà minuté et surveillé grâce à des scanners qui suivent toutes les étapes de la gestion des colis. Les salariés n’ont pas le droit à l’erreur, sous peine de recevoir une lettre recommandée. Dans ce contexte, on ne peut pas dire que les salariés d’Amazon soient surpris de l’apparition des bracelets électroniques.

Amazon se défend tant bien que mal

Selon un porte-parole d’Amazon, chaque entreprise dans le monde utilise des scanners afin de faire les inventaires et préparer les commandes. Ainsi, ces bracelets électroniques sur les poignets des salariés permettraient à ces derniers d’avoir les mains libres, sans avoir les yeux fixés sur un écran, et donc d’améliorer l’organisation.

De nombreux brevets sont déposés sans jamais être utilisés, et c’est peut être le cas d’Amazon. Mais l’initiative du groupe donne à réfléchir : arrive t-on à une dépossession du travail ? La technologie n’est plus contrôlée par l’humain, elle contrôle l’humain qui devient un simple vaisseau.

Le groupe règle ses comptes avec le fisc français

Alors qu’il était visé par un redressement fiscal de €202 millions, Amazon a annoncé le 5 février avoir conclu un accord avec le fisc français. Le montant du règlement restera inconnu, la Direction Générale des Finances Publiques se retranchant derrière le secret fiscal. C’est en 2012 que Bercy avait notifié Amazon d’un redressement en arriérés pour la période allant de 2006 à 2010.

Il faut rappeler que comme tous les GAFAM, ces géants du net, Amazon ne déclare qu’une portion limitée de son chiffre d’affaires réel en France. Le reste est déclaré au Luxembourg, pays faisant office de paradis fiscal. Ces €202 millions d’arriérés représentent donc le chiffre d’affaires réalisé là où la société réalise réellement son chiffre d’affaires, à savoir dans l’hexagone.

Si tous les géants du numérique pratiquent plus ou moins l’optimisation fiscale, cette pratique tient de l’obsession chez le patron d’Amazon, Jeff Bezos. Il a en effet depuis le début organisé le groupe de telle sorte qu’il soit très difficile de mesurer l’activité réelle dans un pays donné. Il est donc presque impossible de prélever l’impôt.

A en croire les comptes déposés au Luxembourg, Amazon Europe y a réalisé €21,6 milliards de chiffre d’affaires en 2016, pour un bénéfice net de seulement… €60 millions ! Cela aboutit à l’impôt final ridiculement faible de €16,5 millions.

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