Le patron de la banque JP Morgan, Jamie Dimon, a jeté un froid sur les marchés, en disant qu’il prépare actuellement son établissement à un « ouragan économique ». Il évoquait déjà il y a quelques mois des nuages orageux à l’horizon…l’orage est donc passé en catégorie ouragan.
Il justifie cela avec, bien entendu, la hausse des prix des matières premières accentuée par la guerre en Ukraine, la remontée des taux d’intérêt américains et la réduction du bilan de la FED. Selon lui, il y a trop de liquidités dans le marché, elles doivent être retirées pour stopper la spéculation et réduire les prix de l’immobilier. Il estime à demi-mot que la FED aura du mal à juguler l’inflation car, explique-t-il, le baril de pétrole pourrait monter à 150$/175$. L’OPEP+ va augmenter sa production de 50% de plus en juillet et août par rapport aux quotas actuels (648k/bpj contre 432k/bpj).
Les marchés d’actions ont vu leurs espoirs contrariés. Ils avaient pourtant fortement rebondi depuis un peu plus d’une semaine, en raison d’un consensus un peu trop négatif, et dans l’espoir d’une récession américaine…qui conduirait la FED à moins monter ses taux d’intérêt. En effet la forte progression de l’indice PMI manufacturier américain à 56.1 contre 54.5 attendus est plutôt un encouragement à une poursuite de la hausse des taux d’intérêt de la FED.
L’autre sujet d’inquiétude de la semaine reste la reprise de la hausse des cours du pétrole avec l’embargo sur le pétrole russe qui devrait être de 90% d’ici la fin de l’année cumulée à la reprise de l’économie chinoise qui sort petit à petit de sa phase de COVID.
Les investisseurs s’interrogent sur la suite : continuer à acheter avec l’idée que la FED devra à un moment ralentir la hausse des taux, ou bien vendre, car l’inflation restera sur des niveaux élevés ? De nouveaux pics sont-ils à anticiper, si les prix des matières premières augmentent encore ?
Ceci nous amène donc directement à la semaine prochaine, et même à la fin de la semaine avec la seule statistique vraiment importante : la publication de l’inflation américaine pour le mois de mai. Après les 8.3% pour le mois d’avril, le consensus s’attend à une légère décrue à 8.1%. La hausse des prix du pétrole fin mai pourrait gonfler un peu les chiffres du consensus, ce qui ne plairait pas bien entendu aux marchés financiers.
Les taux d’intérêt américain qui avait nettement reflué ces dernières semaines dans l’idée d’une récession, sont repartis de l’avant avec un 10 ans US qui est passé en cours de semaine de 2.71% à 2.91%. C’est encore nettement en dessous de son sommet annuel à 3.2%. Le dollar est reparti légèrement à la hausse mais se maintient toujours sous la grosse résistance à 103/104.
L’or et l’argent restent pour le moment capés par les 1870$ et 22.5$.
On surveillera, une fois de plus, la semaine prochaine le Brent et le niveau 115$, si l’or noir se maintient une quinzaine de jours au-dessus de ce niveau alors une hausse supplémentaire vers 125$/130$ pourrait avoir lieu ce qui ne serait ni bon pour l’inflation et les marchés d’actions. A suivre…
Pour sa part, l’indice CAC40 ne devrait pas redescendre en dessous de 6380 points sous peine de réintégrer son étage inférieur entre 6200 et 6380 points. Gagner l’étage supérieur nécessiterait un débordement de 6600 points pour tenter de rejoindre les 6800 points, il faudrait alors un coup de pouce de l’inflation américaine et la voir décroitre plus que prévu. Cela reste difficilement concevable avec un indice CRB des matières premières qui a marqué cette semaine un nouveau sommet annuel et qui progresse de plus de 300% en un peu plus de deux ans.
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