Vladimir Poutine et Donald Trump rivalisent de stratégies depuis deux ans pour se hisser à la première place de la diplomatie mondiale, dans une ambiance de « guerre froide ».
L’annonce du retrait des troupes américaines en Syrie par Trump a fortement déstabilisé son image. Selon de nombreux experts, l’Etat Islamique n’est pas prêt de disparaître, car même s’il est affaibli, des centaines de djihadistes, avec femmes et enfants, se trouvent encore sur le territoire syrien.
C’est dans ce contexte que le président russe a choisi de jouer sa carte, se plaçant entre la Syrie, les Kurdes et la Turquie. Faut-il y voir le signe d’un nouvel ordre diplomatique mondial ?
Poutine : le « sauveur » de Manbij
Vladimir Poutine, champion de la diplomatie au Moyen-Orient ? C’est en tout cas ce que plusieurs médias semblent insinuer. D’après Le Monde, Vladimir Poutine pourrait bien être la raison pour laquelle la guerre de Manjib n’a pas eu lieu.
Manjib, bourgade au nord de la Syrie, a failli être le théâtre d’un affrontement empêché à la toute dernière minute entre les forces de libération kurde, qui la tiennent depuis trois ans, et les forces pro-Bachar Al Assad.
Le 15 octobre, jour où les canaux diplomatiques ont confirmé le risque de confrontation, Vladimir Poutine était en tournée à Abou Dhabi. Toujours selon Le Monde, son entourage a aussitôt fait savoir qu’il n’accepterait pas de tels affrontements.
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La Turquie comme tampon
Entre-temps, comme l’affirmait le site 20 minutes le président turc Recep Tayyip Erdogan « a refusé de s’entretenir avec le Vice-Président américain Mike Pence ».
Vladimir Poutine en a profité pour contacter son homologue turc. Résultat, Erdogan s’est rendu à Moscou et a rappelé le chef du Kremlin à l’ordre. Il a clairement exigé de Moscou de chasser les Kurdes de la frontière syrienne, en vertu de l’accord de Sotchi conclu entre les deux pays.
Si la Russie semblait être le seul allié fiable de la Turquie, les deux puissances divergent fortement au sujet de la Syrie – Vladimir Poutine ayant à plusieurs reprises exprimé son soutien au président syrien.
En France, le philosophe et écrivain Bernard Henri-Lévy a dénoncé le parti pris du président turc qui, selon lui, joue un double rôle et mériterait d’être expulsé de l’OTAN.
Bachar Al-Assad à la seconde place
Si Vladimir Poutine sort grand gagnant du chaos syrien, il n’en reste pas moins toujours pro-Bachar.
Grand allié du Kremlin, Assad sait que les Kurdes n’auront plus d’autre choix que de se tourner vers son régime et donc concéder leur territoire.