En fin de semaine dernière, un rebond du CAC40 était privilégié, au regard du trop fort consensus baissier apparu aux Etats-Unis, avec moins de 12% d’investisseurs haussiers. L’objectif de hausse était fixé à 6122/6177 points, le gap était resté ouvert le 13 juin dernier, et on pouvait anticiper 6380 points en cas de débordement de 6177 points. En pratique, l’indice est effectivement monté à 6156 points, laissant ouvert encore 21 points de gap…mais a violemment rechuté pour revenir sous les 5900 points !
Quel événement est à l’origine de cette rechute ?
Tout simplement, l’indice de confiance des consommateurs américain publié mardi dernier. Le consensus attendait 100.4, mais le chiffre est ressorti à 98.7. Avant la pandémie, cet indice était plutôt vers 125/135, et en pleine pandémie, vers 85/90. On est donc sur un climat de confiance vraiment dégradé, ce qui plombe le moral des marchés, avec une hypothèse récessive qui fait son chemin, idée quasiment adoubée par le président de la FED, Jérôme Powell.
Verre à moitié plein…invisible
Les marchés sont donc revenus vers leur point bas d’il y a 10 jours. Pour le moment, beaucoup d’investisseurs ne voient pas le verre à moitié plein : le reflux des taux d’intérêt, le 10 ans est retombé en dessous de 3% après avoir atteint un pic à 3.5%, les projections de taux d’intérêt pour 2023 ont baissé de 4 à 3.4%…tout cela ne permet pas aux marchés de retrouver un peu d’optimisme. Par ailleurs, la baisse du pétrole (passé en deux semaines de 125$ à 109$) ne dope pas non plus les indices actions, même si elle exerce une baisse sur l’indice des matières premières, ce qui pourrait être favorable à une petite décrue de l’inflation.
Deux raisons possibles pour un marché baissier
Hypothèse 1 : les marchés baissent car la confiance dans l’économie américaine se délite. La consommation, qui pourrait faire défaut, est à l’origine de cette situation. Le seul espoir de les voir reprendre un peu de hauteur serait une baisse significative du niveau d’inflation pour juin à paraître début juillet.
Hypothèse 2 : on peut aussi avancer une autre hypothèse : c’est la proximité des résultats des entreprises pour le deuxième trimestre, T2. Les marchés semblent craindre des déceptions avec l’inflation qui devrait commencer à éroder la marge de beaucoup d’investisseurs, et la perspective d’une récession, qui incite à la prudence sur les perspectives.
Signes d’espoir ?
D’ici 15/20 jours les seuls signes d’espoir qui pourraient faire reprendre entre 5 et 10% aux marchés seraient une baisse de l’inflation US et des résultats d’entreprises permettant un rebond sur des valeurs en difficulté comme Facebook, Tesla ou encore Netflix…à suivre…
Du côté de l’Empire du milieu c’est un tout autre son de cloche, avec des PMI manufacturiers qui se redressent, et un CSI 300 (bourse de Shangaï/Shenzhen) en progression de 18% depuis deux mois face à la baisse de 10% des marchés européens et américains. Est-ce qu’une bouffée d’oxygène viendra de la Chine ? Rien n’est moins certain.
Et cette semaine…
On notera deux rendez-vous très importants aux Etats-Unis la semaine prochaine :
-Mercredi la publication de l’indice PMI des services
-Et surtout le NFP c’est-à-dire les créations d’emplois pour le mois de juin en provenance du ministère du travail. On attend 295 mille créations après les 390 mille du mois de mai. Difficile à ce jour de dire quel impact aurait un chiffre très éloigné du consensus. Mais il pourrait y avoir beaucoup de volatilité sur les indices.
Sur le marché des cryptomonnaies, la faiblesse bouffée est toujours à noter. La rechute des marchés et notamment celle du Nasdaq 100 a fait une nouvelle fois plonger le Bitcoin sous les 20.000$. On sent néanmoins que des achats se sont fait jour vers les 18000$, probablement encore des « Baleines » (des gros détenteurs de Bitcoin) qui tentent de juguler la baisse des cours, afin que le compartiment ne soit pas victime de nouvelles ventes paniques qui pourraient ramener le bitcoin vers le support cohérent suivant à 12600$.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d’Alvexo.
Le contenu ci-dessus est considéré comme une information à titre indicatif et ne peut être assimilé à une recherche ou un conseil en investissement indépendant.