L’antenne asiatique de Pizza Hut s’est associée à Mastercard afin de lancer « Pepper », un robot humanoïde capable de prendre des commandes et de servir des pizzas en toute autonomie. Dès fin 2016 et au sein des établissements asiatiques de la chaîne, Pepper serait prêt à prendre, enregistrer, et même à vous faire payer votre commande. A l’inverse des bornes fast-food habituelles, Pepper parle, fait des gestes et se déplace au sein de l’établissement. Il est capable de vous informer sur les menus, les options, ainsi que les valeurs nutritionnelles de vos repas, le tout sans faire aucun commentaire sur le nombre de calories que vous consommez !
Le robot remplace l’employé de fast-food
Pepper est un robot humanoïde qui sera capable d’aider les clients à choisir parmi les différents plats de la carte, et qui sera même force de proposition. Il pourra émettre des recommandations spéciales, voire suggérer des choix relatifs aux promotions en cours. Pepper s’adressera au client tout en respectant les règles de politesse de base, et pourra même réaliser les tâches d’un serveur en chair et en os. Grâce à Pepper, vous pourrez choisir votre plat et même connaître les tendances du moment et offres spéciales, sans qu’il ne juge combien de calories vous ingurgitez. C’est un robot « émotionnel » car doté de parole, d’expressions faciales, ainsi que d’un langage corporel.
Pepper s’adapte en fonction de la demande
A l’instar d’un iPhone capable d’abriter des dizaines d’applications, le robot Pepper fonctionne tel un couteau suisse et s’adaptera en fonction de la tâche que vous lui demanderez d’effectuer, que cela soit en entreprise ou à la maison. Comme nous allons le voir plus loin, il a déjà été adopté au Japon par Nestlé, et commence à faire son apparition en France chez des enseignes comme Darty, Carrefour ou SNCF. Le coût d’un tel dispositif ? Aux alentours de €10 000, plus un abonnement mensuel relatif à son entretien.
Pepper a déjà un CV bien rempli
Si le robot humanoïde Pepper créé par la start-up française Aldebaran Robotics et racheté par Softbank a trouvé un nouveau job, il affiche déjà une belle carrière. Il renseignait en effet des clients de Carrefour et gérait des magasins de téléphonie au Japon. La société Mastercard a développé une application de paiement mobile pour le robot, en partenariat avec la chaîne américaine Pizza Hut. Les établissements situés en Asie accueilleront Pepper d’ici la fin de l’année.
Interagir avec le robot pour commander un plat
Les clients devront tout d’abord synchroniser Pepper grâce à leur compte Masterpass (une solution de paiement mobile développée par Mastercard) en cliquant sur l’icône Pepper située sur l’application dédiée, ou en scannant le QR code affiché sur la tablette du robot lui-même. D’après Tobias Puehse, Vice-Président de Mastercard, les consommateurs attendent aujourd’hui un service et des offres personnalisée, ainsi qu’un processus d’achat simple et sans encombre, et ce en magasin comme en ligne. Le but de l’application est donc d’apporter une expérience de shopping à la fois mémorable et personnalisée, qui va bien au-delà des caisses et distributeurs automatiques.
Mastercard poursuit sa stratégie de développement des solutions de paiement
Le géant des cartes de paiement entend bien étendre sa stratégie de solutions de paiement, pour toutes sortes d’appareils, tels que les bracelets connectés, les montres intelligentes et les réfrigérateurs. Pizza Hut correspond complètement au profil recherché, étant une société construite sur un réseau d’enseignes physiques qui dépend de plus en plus du web et du mobile. Dans le style des « Appstores » d’Apple et Google, Softbank a créé son propre magasin d’applications en ligne dans l’espoir d’attirer les développeurs.
Des robots humanoïdes prisés par les entreprises
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à investir dans l’intelligence artificielle grâce à des robots humanoïdes, afin d’alléger le travail de leurs employés et d’apporter une touche de modernité par la même occasion. C’est notamment le cas pour Nestlé, qui emploie déjà plusieurs Pepper dans ses cafés japonais. Plus récemment, IBM a développé Ross, qui a rejoint un grand cabinet d’avocats américain afin de venir en aide aux collaborateurs dans les fastidieux travaux de recherche. Ross possède une connaissance étendue de la législation ainsi que de la jurisprudence, et est capable de trier un milliard de documents par seconde. Nestlé entend également booster ses ventes grâce à Pepper : plus de 1 000 robots seront déployés au Japon à partir du mois de décembre au sein des grandes surfaces spécialisées et boutiques vendant les machines à café et dosettes de la marque. En France, Darty est la première enseigne à utiliser des robots humanoïdes dans ses magasins et a travaillé avec la société Hoomano pour programmer un robot capable de délivrer tous les renseignements souhaités concernant les espaces de cuisine.
La robotique française entend jouer sur ses points forts
Le salon Innorobo de la robotique a élu domicile à Paris pour trois jours cette année, avec plus de 200 exposants originaires de 20 pays différents. Cela confirme un secteur en bonne santé, avec une industrie française qui tire son épingle du jeu, et ce malgré une certaine frilosité de la part des investisseurs. Catherine Simon, Directrice du salon, dresse un état des lieux très encourageant du secteur : « On est au 4e rang mondial de la recherche (…), on a 60 laboratoires et plus de 1 300 doctorants, roboticiens ou professeurs en robotique qui rayonnent mondialement (…), la vraie spécificité de la France, c’est la qualité de sa recherche ». Si la France accuse un retard de 4-5 ans face à des pays comme la Corée, elle entend bien le rattraper.