Pour les pays étrangers, les français sont considérés comme plutôt grincheux et maussades. Cette réputation les poursuit, et se reflète même sur le rapport mondial du bonheur où la France stagne à la 29ème place.
Les sociétés françaises essaient à présent d’imiter le modèle américain avec l’émergence de ces “responsables du bonheur”, ces employés dont la mission est d’assurer le bien-être des leurs collègues.
Qu’est-ce que le Bonheur National Brut (BNB) ?
Le bonheur national brut est un indice de développement créé en 1972 par le Roi du Bhoutan et largement repris par l’ONU.
Il repose sur quatre facteurs : la gouvernance responsable, la croissance et le développement économique, la préservation de l’environnement et la conservation de la culture. Le rapport mondial de l’ONU classe 157 pays en fonction de leur niveau de bonheur.
Verdict pour la France : elle se classe seulement à la 29ème place.
Un modèle très contesté
Le Bonheur National Brut diffère du Produit Intérieur Brut (PIB), indice très capitaliste utilisé depuis les années 30 et qui mesure la richesse produite par un pays.
Selon la professeure à l’Ecole d’Economie de Paris, Claudia Senik, le Bonheur National Brut est un indicateur qui ne peut pas remplacer le PIB à long terme, et ce même si certains pays tels que le Bhoutan le font depuis plus de 40 ans. En effet, selon la manière dont on évolue, le bonheur changerait au fil du temps et il serait appréhendé de différente façon d’une génération à une autre.
Les instruments de mesures traditionnels ne suffisent plus
L’indicateur de Bonheur National Brut remet en question les instruments de mesure traditionnels de la prospérité d’un pays. Si on ne peut pas complètement l’occulter, le PIB possède ses limites et ne suffit plus à mesurer la qualité de vie.
Si par exemple des entreprises de nettoyage sont employées pour nettoyer une plage qui a subi une marée noire, le PIB augmente mais pas la qualité de l’existence des habitants.
Avec la mondialisation, la prospérité se mesure désormais à l’échelle mondiale : les régions du monde sont de plus en plus dépendantes les unes des autres.
Dans le cas où un pays occidental connaît une récession, les pays en voie de développement risquent d’en payer les pots cassés.
Danemark, Suisse et Islande en tête
Les données issues de 157 pays sont analysées par des économistes reconnus de l’Université de Columbia, de l’Université d’Alberta, et de l’école KDI, en Corée du Sud.
Il s’agit selon eux d’une tâche difficile, car le bonheur est une notion à géométrie variable qui est difficile à appréhender.
Le Bhoutan substitue le PIB par le PNB
Si de nombreux économistes estiment que le Bonheur National Brut n’est pas un indicateur suffisant pour mesure le développement d’un pays, le Bhoutan l’a substitué au PIB en 1972.
Ce petit pays de 700 000 habitants coincé entre la Chine et l’Inde a mis en place plus de 72 critères pour en mesurer ses activités.
Indicateurs instaurés par le gouvernement
En 2015, le Parlement a voté une loi exigeant au gouvernement français de lui fournir une fois par an, un compte-rendu de dix indicateurs de bien-être.
Après deux documents annuels publiés depuis, cette étude devient trimestrielle grâce à un partenariat avec l’Insee qui a accepté d’ajouter une vingtaine de questions à son enquête mensuelle sur le bonheur des ménages.
Le secret du bonheur des Français
D’après l’indicateur trimestriel du bonheur des français, un français sur deux se déclare “heureux”, même si à niveau de revenu égal, il est globalement moins heureux que ses voisins d’Europe.
L’homme français heureux est un homme, plutôt riche, plutôt âgé et habitant dans le sud-ouest.
De façon générale, il y a plus de 60% de réponses positives concernant le sens de la vie et la qualité des relations sociales.
Là où le bât blesse, c’est plutôt du côté du domaine économique : moins de 40% des personnes interrogées se déclarent satisfaites de leurs perspectives futures.