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Le nationalisme alimentaire français fait débat

La France affiche depuis toujours un patriotisme très fort quant à sa gastronomie.

Les consommateurs français sont d’ailleurs très avides de produits fabriqués localement ou régionalement, et sont prêts à payer davantage pour cela.

Si le “manger local” et les “circuits courts” présentés sur les emballages sont sensés les rassurer, une enquête de l’ONG FoodwWatch montre que les labels peuvent cacher de vraies arnaques.

En effet, bien souvent les produits sont assemblés en France avec des ingrédients importés depuis plusieurs autres pays.

 

La Belgique s’insurge contre le nationalisme alimentaire français

Brussels protest trade agreements

La France fut le premier pays européen à adopter les labels d’origine contrôlée, en proie à la crise du lait. L’Italie et le Portugal ont ensuite suivi.

La Belgique a récemment appelé la Commission Européenne à lutter contre les problèmes qui résultent d’une politique de labels accusée d’affaiblir le marché unique.

Ces labels forcent les producteurs à indiquer systématiquement aux consommateurs si les produits sont produits localement ou non.

Alors que les cultivateurs approuvent ces mesures, de nombreuses sociétés affirment qu’elles incitent au nationalisme alimentaire et portent préjudice au marché unique du fait que les consommateurs préfèrent acheter local.

 

Bruxelles ne veut pas d’un étiquetage alimentaire obligatoire

En Belgique, l’industrie agro-alimentaire emploie plus de 225 000 personnes, tandis que 70 000 travaillent dans l’agriculture.

La majorité de cette production est exportée. Les mesures d’étiquetage françaises impactent de manière indirecte les producteurs belges, car les consommateurs se détournent de leurs produits.

Ainsi la Banque Nationale belge a annoncé l’an dernier une baisse importante des exportations de produits laitiers vers la France. Cette baisse s’est accentuée après l’entrée en vigueur de la loi le 1er janvier.

Face à cela, le Ministre fédéral de l’Agriculture belge, Willy Borsus a demandé à la Commission Européenne de revoir les règles nationales sur l’étiquetage.

 

Le logo “Made in France” à prendre avec des pincettes

made in France

Selon l’Ifop, 91% des consommateurs français se déclarent prêts à payer davantage pour des produits fabriqués localement. Ainsi, les petits drapeaux tricolores et autres logos rassurent les consommateurs français et les poussent acheter plus.

Mais selon l’association de consommateurs FoodWatch, le “Made in France” peut cacher des arnaques : les produits sont seulement assemblés en France, et les ingrédients sont importés de pays très lointains. Pire, les produits ne contiennent parfois pas un seul ingrédient français.

C’est le cas pour les grandes marques, les petites, mais aussi pour le bio. Le problème, c’est que rien ne contraint les marques à révéler l’origine des ingrédients, sauf pour la viande et le lait. Cette ambiguïté profite bien évidemment aux industriels.

 

Des cornichons français qui viennent d’Inde

D’après FoodWatch, l’étiquetage des entreprises n’est jamais entièrement mensonger pour ne pas subir de sanctions.

L’ONG a pointé toute une série d’omission sur les étiquettes de produits vendus en France : des cornichons importés d’Inde et conditionnés en France, des tartes Carrefour aux framboises importées de Serbie mais cuisinées en France, ou encore des lardons Madrange dont on ne connaît pas l’origine du porc, qui est étiqueté “UE”.

Parmi les mauvais élèves, on retrouve “U Saveurs”, “Ca vient d’ici”, “Sélection de nos régions et “Mmm” qui s’avèrent très flous sur l’origine des produits.

 

Quelle est l’origine de ce chauvinisme alimentaire ?

food labels in France

D’après le Credoc, 75% des consommateurs français sont sensibles aux produits “Made in France”. A chaque fois que le taux de chômage est élevé, les consommateurs ont tendance à vouloir défendre l’emploi et à acheter local. Cela s’atténue lorsque l’économie reprend.

Le chauvinisme alimentaire français est également dû à une crise agricole qui continue : l’agriculture traditionnelle disparaît et doit être soutenue.

Mais ce qui joue le plus, ce sont les peurs alimentaires dues aux scandales récents. Les produits français ont généralement des critères sanitaires plus élevés que la plupart des pays importés, ce qui rassure les consommateurs.

Parmi les labels les plus fiables, FoodWatch cite “Reflets de France”, “Saveurs de nos régions” et “Itinéraire des saveurs”.

 

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