Comment la bourse influence-t-elle votre quotidien ? La bourse n’a aucun effet sur la vie quotidienne de l’immense majorité des ménages. En effet, le salaire minimum ne variera pas avec la hausse de la bourse, la recherche d’emploi n’en deviendra pas plus facile, et le prix de la baguette de pain ne triplera pas non plus face aux variations du CAC 40. Pour certaines personnes en revanche, notamment les traders, la bourse et les marchés financiers ont de grosses répercussions au quotidien. Ceux qui sont concernés se reconnaîtront. Saviez-vous qu’une forte baisse des marchés est susceptible d’avoir un effet direct sur vos revenus ? Nous allons ici analyser le quotidien du trader, et vous offrir des conseils pour gérer vie privée et vie professionnelle.
45 % du temps du trader est consacré à la lecture d’informations.
Le quotidien du trader
L’activité de trader repose sur 3 piliers : l’information, l’intuition et la technique. L’information occupe l’essentiel des 8 ou 9 écrans du trader, avec des systèmes tels que Reuters ou Bloomberg qui délivrent l’actualité mondiale en continu. Après le journaliste lui-même, le trader est la deuxième personne à recevoir les informations financières, qui lui sont délivrées brutes, dans leur forme la plus épurée : des dépêches, arrivant en moyenne toutes les trois secondes. A peu près 99,9% de ces informations seraient inutiles au trader, qui doit regarder ses écrans et déterminer ce qui l’intéresse ou non. Mais il y a aussi des nouvelles qui ne sont pas annoncées à l’écran, mais oralement, à travers les « boîtes » reliées aux courtiers. L’important est donc de regarder l’écran et savoir trier ce qui est intéressant de ce qui ne l’est pas. Ainsi, le trader consacre plus de 45 % de son temps de travail à lire l’information. 45 % du temps qui reste est consacré à l’observation du marché et à la réflexion. Certains diront que c’est aussi de l’information. Oui, mais ces informations seront traitées à titre personnel par le trader qui va se forger une opinion personnelle sur la direction du marché en faisant appel à son intuition. Enfin, les 10 % de temps restant sont consacrés au « market making » considéré comme l’activité la moins intéressante et la plus rébarbative du métier de trader. Cela consiste à utiliser un tableau excel paramétré pour coter des clients.
L’excès de prudence généré par le stress serait un facteur « sous-estimé » déclenchant l’instabilité des marchés.
Le stress du trader et son impact sur les marchés encore méconnus
D’après une étude menée par un ancien trader reconverti dans les neurosciences, les marchés financiers seraient très vulnérables au niveau de stress des traders. Selon les résultats des travaux menés par John Coates, l’idée largement répandue selon laquelle l’appétence des traders pour l’aversion au risque restait stable et indépendante des mouvements des marchés, serait complètement fausse. Ils prouvent qu’au contraire, des taux élevés de cortisol dans le sang (ou hormone du stress) étaient capables de déclencher une aversion au risque. C’est précisément cet excès de prudence généré par le stress des traders qui pourrait être une facteur « sous-estimé » d’instabilité des marchés, et le stress viendrait donc aggraver les crises financières car il rend les acteurs du marché frileux, à un moment où la prise de risque est effectivement nécessaire. Quand l’aversion au risque grandit, les marchés s’effondrent. Tous les traders savent que face aux marchés, leur organisme varie tel des montagnes russes. Mais les effets vont au-delà du physique : ils sont aussi physiologiques.
Si un excès de stress est contre-productif, une dose de stress modérée est nécessaire pour optimiser la performance et la concentration.
Comment gérer le stress boursier ?
On sait de source sûre qu’une dose de stress modérée est nécessaire pour optimiser la performance et la concentration. Mais au-delà d’un certain seuil, ce stress serait contre-productif et génèrerait des réflexes négatifs sur l’activité, tels que la lutte, la fuite et l’épuisement. Vous travaillez votre trading et la bourse vous inquiète, vous avez peur que l’économie tombe en récession. Derrière ces craintes se cachent non pas des préoccupations économiques ou financières, mais des réactions émotives. Vous êtes bombardé chaque jour d’une quantité grandissante et envahissante d’informations, et il est important plus que jamais d’apprendre à gérer vos émotions. C’est un fait, les admissions au sein d’hôpitaux augmentent de manière significative en cas de baisse boursière, ce qui montre l’état de stress extrême que peuvent générer les marchés financiers sur l’individu. Nous n’avons pas de recette miracle pour contrer ce mal, mais pouvons néanmoins vous donner quelques conseils utiles afin de gérer votre stress boursier. Tout d’abord, prenez du recul afin de déterminer ce qui vous inquiète.
Pour régler un problème, il faut tout d’abord avoir conscience de celui-ci. Certaines personnes sont tellement anxieuses, que c’est devenu une seconde nature. Ils n’ont même plus conscience de leur stress. Une fois que vous avez déterminé la source de votre stress, demandez-vous si elle est sous votre contrôle ou non. Si tout est sous votre contrôle, vous pourrez déterminer immédiatement quelles actions sont en votre pouvoir pour résoudre le problème. Si vous n’exercez pas de contrôle, alors vous devez prendre conscience du fait qu’il n’y ait rien que vous puissiez faire pour arranger les choses.
Un autre conseil utile est de reconnaître votre plus grand ennemi, à savoir la cupidité. La cupidité vous pousse à maintenir des opérations plus longtemps que nécessaire afin d’engendrer plus de gains, mais peut facilement se retourner contre vous. Vous devez ensuite accepter le fait que le trade parfait n’existe pas, pour ne pas vous laisser paralyser par votre perfectionnisme. Essayez de préserver votre vie intacte en dehors du trading, et ne surveillez pas vos positions constamment. Le trading ne doit en aucun cas devenir une obsession.