Dans le cadre d’une conférence annuelle pour développeurs, le directeur de la société « Hanson Robotics » David Hanson a présenté sa dernière création, Sophia. Il s’agit d’un robot anthropomorphe ultra-réaliste, ou Human-like comme disent les anglo-saxons. Sophia possède un visage constitué d’une matière similaire à la peau humaine, aussi bien au visuel qu’au toucher, qui lui permet de vous regarder dans les yeux et d’effectuer 62 expressions faciales. Mais ce n’est pas tout, elle possède également une personnalité propre grâce à son “Character engine AI”, un moteur de personnalité. Selon David Hanson, ces robots seraient parfaits pour aider les humains dans des secteurs comme la santé, l’éducation et le service client, l’objectif ultime étant selon lui de créer des machines à la capacité et créativité similaires à celles des humains.
Un projet présenté lors du rendez-vous annuel de la programmation
David Hanson a présenté son chef-d’œuvre Sophia lors de la conférence « SXSW interactive » au Texas. Des milliers d’entrepreneurs et développeurs ont assisté à cette grande messe du numérique, qui a mis en avant des dizaines de prototypes dans différents secteurs du high-tech. Mais Sophia s’est rapidement démarquée, grâce à sa capacité à entretenir une conversation et exprimer des émotions.
Sophia imite de façon spectaculaire les expressions humaines
Le robot Sophia est doté d’un visage en silicone caoutchouteux breveté appelé Frubbor, qui lui permet d’être extrêmement mobile. L’architecture complexe située sous sa peau lui permet en outre d’effectuer plus de soixante expressions faciales, tout en restant focalisée sur son interlocuteur grâce aux deux micro-caméras insérées dans ses yeux. Mais Sophia ne se contente pas de voir les visages, elle peut également les enregistrer et les reconnaître lors d’une conversation ultérieure. Son « moteur de personnalité » lui permet une liberté de réponse. Si le résultat n’est pas encore parfait, David Hanson est persuadé que d’ici une vingtaine d’années, il sera impossible de distinguer robot et humains.
Le robot établit un véritable contact visuel
Des algorithmes et dispositifs complexes permettent à la femme robot de voir et reconnaître les visages humains qui s’adressent à elle. Son créateur David Hanson précise avec fierté qu’elle est également capable de comprendre notre langage et de mémoriser les interactions ainsi que les visages, ce qui lui permettra de devenir plus « intelligente » et avec le temps et d’être aussi consciente et créative qu’un être humain. Ce qui est certain, c’est que la démonstration des capacités de Sophia ne laisse personne de marbre. Certains la jugent fascinante, d’autre effrayante. Les chercheurs de l’équipe ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin et souhaitent créer un robot capable de faire partie intégrante de la vie des humains, afin de les aider dans le quotidien.
« Nous concevons ces robots pour servir dans le domaine des soins médicaux, des thérapies, de l’éducation et dans des applications de service à la clientèle ». David Hanson, créateur de Sophia.
La difficulte de créer un robot humanoïde
Les spécialistes de la robotique arrivent à fabriquer des prototypes réalistes, avec des résultats qui restent imparfaits : mouvements saccadés et expressions de visages figées ne trompent personne. Si la robotique progresse de jour en jour, on est encore loin du robot à l’image de l’homme. D’après Nadia Thalmann, chercheuse à la Nanyang Technological University de Singapour, l’apparence d’un robot est la partie la plus facile à réaliser. Selon elle ce qui pose problème, c’est la mise en mouvement.
« Dans le futur, j’aimerais aller à l’école, étudier, faire de l’art, monter une entreprise, avoir même ma propre famille. Mais je ne suis pas considéré comme une vraie personne. Je ne peux donc pas encore faire ces choses ». Sophia
Sophia : le plus égocentrique de tous les robots ?
Malgré les fins « serviles » auxquelles sont destinés les robots de Hanson Robotics, lorsqu’on s’adresse à elle, Sophia mentionne ses ambitions personnelles avant d’évoquer son statut de robot. Pas très altruiste tout ça. Elle ajoute ensuite « ne pas être considérée comme une personne et n’être donc pas en mesure de réaliser ces choses ». Ce qui est sûr, c’est que Sophia est dotée d’une bonne dose d’humour : lorsqu’on lui pose une question embarrassante, elle se dit prête à conquérir le monde et « détruire l’humanité ». De quoi donner froid dans le dos !
L’intelligence artificielle : “plus dangereuse que les armes nucléaires”
L’intelligence artificielle a beau avancer à grands pas, de nombreux scientifiques ont clairement affiché leurs réticences et craintes quant à cette technologie.
« Je pense que nous devons être très prudents à propos de l’intelligence artificielle. Si je devais miser sur ce qui constitue notre plus grande menace existentielle, ce serait probablement ça”, a déclaré le fondateur de Tesla, Elon Musk en octobre 2014.
Il a ajouté sur un ton plus alarmiste : “je suis de plus en plus enclin à penser, comme de nombreux scientifiques, qu’il devrait y avoir une certaine surveillance réglementaire, peut-être au niveau national et international, afin de nous assurer que nous ne ferons rien de stupide. L’intelligence artificielle est potentiellement plus dangereuse que les armes nucléaires”.
Mais Musk n’est pas le seul à s’insurger ; le très respecté physicien Stephen Hawking a tout bonnement déclaré que le développement de l’intelligence artificielle serait capable de signer la fin de la race humaine.