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Prothèse robotisée : la réalité rejoint la fiction

Le concepteur du Segway, le fameux véhicule monoplace qui fait fureur, a encore frappé fort avec la mise au point d’un bras robotisé contrôlé par les muscles de l’utilisateur. Le bras bionique a été surnommé « Luke » en référence au célèbre personnage de Star Wars qui subit l’implant d’un nouveau bras, après avoir perdu le sien lors d’un combat au sabre laser contre Dark Vador. Il faudra attendre fin 2016 pour que cet appareil de haute technologie qui promet une dextérité exceptionnelle et une indépendance totale de mouvements pour l’utilisateur, fasse son apparition sur le marché.

 

La FDA a enfin approuvé le produit

La prothèse « Luke » constitue une vraie révolution car elle remplacera les prothèses actuelles, qui ont finalement très peu changé depuis leur mise au point au siècle dernier. Le projet, fruit de huit années de recherches intensives, vient tout juste de recevoir le feu vert de la FDA, l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux. Huit années, c’est un cycle de développement assez court pour la société Deka Research & Development responsable du projet.

 

Une prothèse destinée aux blessés de guerre amputés

Si le but primaire est d’apporter un confort de vie aux soldats blessés lors de conflits armés, l’utilisation dépassera le cadre militaire et sera disponible pour le grand public. Le créateur du produit Dean Kamen n’en n’est pas à son coup d’essai, après le Segway et le Slingshot. Il est parti du constat suivant : les prothèses du haut du corps ont très peu évolué depuis leur création, avec des designs qui datent de… 1912 ! Cette prothèse permettra de contrôler plusieurs articulations simultanément, grâce à différentes méthodes et signaux sans fil générés par des capteurs fixés sur les pieds de l’utilisateur, avec six types de poignes différents. La prothèse « Luke » aura la forme et le poids d’un bras humain.

 

Un projet financé à hauteur de $40 millions

Selon l’agence Bloomberg, $40 millions auraient été déboursés pour la recherche et le développement, financés par Darpa et le bureau de la recherche de l’US Army. Mais rien n’est encore gagné dans ce parcours de longue haleine, Deka, la société fondée par Dean Kamen, a dorénavant besoin d’un partenaire commercial afin de lancer la production. La société est d’ailleurs déjà en train de penser à son prochain produit, une prothèse de bras robotisé contrôlé entièrement par la pensée via une interface ordinateur-cerveau spécialement conçue.

 

Dean Kamen : un scientifique passionné

A l’origine du projet, un scientifique passionné, convaincu des bénéfices de sa discipline, mais conscient qu’elle souffre d’un manque d’entrain de la part des jeunes générations. En 2006, Dean Kamen racontait dans une conférence TED qu’un agent du Département de la défense américain l’avait approché, et évoqué son désir de redonner des bras aux soldats blessés au combat. Kamen s’est tout d’abord montré sceptique et a répondu qu’aucune technologie ne permettait de reproduire le mouvement très complexe et précis d’une main, encore moins d’un bras tout entier. Mais le scientifique est néanmoins curieux, et continue de penser à ce projet fou, pour finalement monter une équipe.

“Il y a des tas d’adolescents qui pensent qu’ils se feront des millions en devenant des stars de la NBA, alors que même pas 1% d’entre eux n’y parviendra en réalité. Devenir un ingénieur ou un scientifique, ça, c’est réaliste”.
Dean Kamen, inventeur du bras robotisé « Luke ».

 

Une prothèse capable de reproduire les mouvements et de les enregistrer

Ce sont les algorithmes situés à l’intérieur de la main qui analysent les intentions de l’utilisateur grâce à ses mouvements musculaires, pour envoyer un signal jusqu’aux doigts. Au fur et à mesure de l’utilisation, les informations sont stockées afin d’enregistrer des actions intuitives. Ainsi, le bras robotisé est non seulement capable de reproduire les mouvements désirés en temps réel, mais aussi d’anticiper de futures actions.

« Avec ce nouveau système, je peux sentir que j’ouvre et ferme ma main. L’impression la plus excitante pour moi a été le moment où j’ai senti mon index gauche et mon petit doigt pour la première fois depuis mon accident ».
M. Letain, amputé de sa main gauche depuis 35 ans.

 

La prothèse existe depuis des milliers d’années

C’est à peu près 1500 ans avant notre ère que la première prothèse serait apparue, d’après un livre sacré hindou. Vishpala aurait été une femme amputée après une bataille et dotée d’une jambe de fer. Aussi une momie égyptienne datant de 3 000 ans a été amputée de son orteil droit, alors remplacé par une prothèse en bois complexe, composée de trois parties maintenues ensembles par du cuir.

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