Elon Musk présente l’Hyperloop, moyen de transport révolutionnaire qui pourrait transporter des passagers dans des capsules à une vitesse de 1200 km/h. Alors que le fondateur de Tesla a dévoilé son concept l’an dernier, de nombreux projets se sont organisés autour de ce nouveau moyen de transport par tube.
La société de lancement de fusée SpaceX a même organisé une compétition en Californie pour pousser les idées Hyperloop les plus innovantes. Ouverte à une trentaine d’équipes d’étudiants et ingénieurs, le concours avait pour but d’imaginer le « pod » ou véhicule qui sera choisi pour naviguer dans les tubes du réseau Hyperloop.
A l’issue de la compétition, seulement trois capsules ont réussi le pari de traverser le dispositif. Sur le podium, on retrouve en première place l’Université de Delft aux Pays-Bas saluée pour son design exceptionnel, talonnée par l’Université technique de Munich qui s’est démarqué en termes de vitesse, et enfin le MIT qui a décroché le prix de la fiabilité.
L’organisateur et fondateur de SpaceX, Elon Musk s’est déclaré ravi de l’évènement, durant lequel aucun accident n’a été déploré. Il a même prévu une seconde édition l’été prochain. Affaire à suivre.
Hyperloop révolutionne les transports
Comme à son habitude, Elon Musk a imaginé un moyen de transport qui fait rêver, tout droit sorti d’un roman de science-fiction : imaginez être passager d’un train qui circule à plus de 1000km/h, capable de traverser tout un pays en une vitesse record.
Le projet est loin d’être une fantaisie, et prend forme un peu plus chaque jour. Le principe du moyen de transport Hyperloop repose sur des tubes pneumatiques, une technique déjà utilisée dans la Grèce antique, mais à laquelle on ajoute toutes les nouvelles technologies du 21ème siècle. Le dispositif est constitué d’un tube surélevé, dans lequel sont supposées naviguer des capsules chargées de passagers ou marchandises.
L’intérieur de ce tube est à basse pression, ce qui permet d’éviter les frottements susceptibles de ralentir le mouvement des capsules, elles-mêmes se déplaçant sur des coussins d’air.
Une source d’énergie presque gratuite
Quand un corps est mis en mouvement par une impulsion donnée à sa base et s’il ne rencontre aucun obstacle (comme des frottements), la vitesse d’un objet reste constante très longtemps.
Grâce à cette vitesse initiale combinée aux moteurs à induction linéaires créent des champs électromagnétiques afin de redonner de l’impulsion aux capsules déjà lancées, l’Hyperloop permettrait aux capsules de naviguer à une vitesse de plus de 1000km/h.
Autre caractéristique non négligeable, le gros avantage des tubes à basse pression et des capsules sur coussin d’air est de pouvoir utiliser une source d’énergie quasiment gratuite.
SpaceX a mis en compétition les plus grandes universités du monde
Si le projet Hyperloop devrait très prochainement s’installer à Toulouse et en République Tchèque, il était tout d’abord nécessaire de déterminer le meilleur modèle de navette à utiliser. SpaceX, la société à l’origine de l’Hyperloop créée par Elon Musk, a mis en compétition des étudiants et ingénieurs issus des plus grandes universités au monde.
Sur les 115 projets de trains en compétition début 2016, seuls 30 ont été retenus pour la grande finale, et 3 d’entre eux ont pu bénéficier d’un essai final dans le tunnel Hyperloop construit par SpaceX. Les résultats du concours ont été dévoilés le 31 janvier 2016.
Les trois heureux finalistes sont l’Université technologique de Delft, l’Université technique de Munich, et le MIT. Sur la chaîne Youtube de SpaceX, il est possible de tester virtuellement l’Hyperloop.
La vitesse du train encore limitée
Si l’Hyperloop devrait atteindre une vitesse maximale de 1126 km/h, les trois finalistes ont plafonné à une vitesse réduite de 94 km/h durant la compétition Ils devront donc redoubler d’efforts pour améliorer leurs modèles d’ici la prochaine session, prévue pour l’été 2017.
Il sera nécessaire d’attendre les essais en conditions réelles pour savoir si le train pourra effectivement atteindre la vitesse désirée. Dans ce but, les capsules de l’Hyperloop présentent un design extérieur aérodynamique, qui permettra d’opposer le moins de résistance à l’air possible et donc d’augmenter la vitesse.
Le fondateur de Tesla souhaite démocratiser le mode de transport, et permettre à toutes les classes sociales de voyager à très grande vitesse à un coût réduit.
« Ç’a été une incroyable expérience d’apprentissage. Tout le monde était en mode collaboratif, les différentes équipes échangeaient des stratégies pour régler divers problèmes. On a réellement vécu une première mondiale », Montgomery de Luna, de l’équipe Waterloop, équipe canadienne de la compétition.
Dans quels pays sera développé l’Hyperloop ?
Après avoir fait fortune dans les systèmes de paiement virtuels, Elon Musk s’est fait connaître en lançant deux sociétés très différentes l’une de l’autre mais qui partagent la même vision : le constructeur automobile Tesla et SpaceX.
Pour Musk, il est très important que le projet soit mis en place rapidement afin de le proposer à des zones géographiques ne bénéficiant pas encore de structures de transport. Le milliardaire ne s’intéresse pas vraiment à des villes très développées comme Paris ou New-York, qui bénéficient déjà de réseaux de transports complexes mais il s’oriente plutôt vers des pays tels que les Emirats Arabes Unis ou des pays asiatiques. Hyperloop ne sera pas dépendant de la météo et pourra fonctionner de jour comme de nuit. En principe, il s’agira d’un moyen de transport bien plus sûr que l’avion, en plus d’être deux fois plus rapide.
Un coût de $11 milliards par kilomètre carré
Si les coûts de fonctionnement de l’Hyperloop devraient être très modestes, il en est tout autre pour le prix d’installation, estimé à $11 milliards par kilomètre carré. Ces prix paraissent énormes, mais ils restent modestes par rapport au prix d’installation du TGV français, estimé entre 15 et €30 milliards par kilomètre.
Il faut également prendre en compte qu’il s’agit d’un système de transport écologique, avec un niveau de nuisance sonore très réduit. En effet, l’Hyperloop devrait générer autant de bruit qu’une éolienne.