Les chercheurs de Microsoft et du MIT ont récemment dévoilé DuoSkin, une technologie exploitant la peau comme une surface tactile afin de contrôler les appareils connectés. Le concept est inspiré des tatouages métalliques éphémères, très en vogue sur les plages cette année, à la différence qu’il combine esthétique et technologie. Des feuilles d’or hautement conductibles permettent de se connecter à divers appareils, pour par exemple contrôler le volume de la musique de votre iPhone ou communiquer avec d’autres appareils connectés, avec un simple effleurement du doigt. Grâce à DuoSkin, la peau devient une interface parmi tant d’autres, permettant d’utiliser divers appareils à distance, d’indiquer notre état de santé avec des changements de couleurs qui varient avec la température corporelle, et de transmettre des données à distance grâce à la technologie NFC.
DuoSkin se décline sous trois protocoles
Il existe trois technologies différentes pour Duoskin : la première permet de créer une interface tactile qui reproduit le fonctionnement d’un bouton, curseur ou pavé d’ordinateur et qui rend possible le contrôle de l’interface d’un objet connecté à distance. La deuxième technologie est basée sur l’utilisation de pigments thermo-chromiques qui réagissent à la température corporelle de l’utilisateur. Ainsi les différentes parties du motif changeront de couleur selon les circonstances. Enfin, la troisième technologie est basée sur le transfert d’informations en champ proche : une puce NFC est intégrée au tatouage, pour permettre de stocker des informations qui pourront par la suite être lues grâce à un smartphone ou autre appareil compatible.
« Nous pensons que la peau peut servir de pont entre les domaines physique et numérique, en permettant aux utilisateurs de profiter enfin du côté esthétique et personnalisable qui manque encore souvent aux objets et textiles connectés ». chercheur de DuoSkin.
Les « wearables » : un marché en pleine croissance
Ces tatouages, qui peuvent permettre de contrôler une tablette ou un smartphone à distance, entrent dans la catégorie des « wearables ». Il s’agit d’un marché très en vogue qui a enregistré une hausse de 67,2 % au second semestre de 2016 selon IDC. On y retrouve également les montres connectées et autres Fitbit, pour le moment en tête des ventes de ce secteur.
“Ces tatouages vont permettre à n’importe qui de créer des interfaces directement sur leur peau (…) Les matériaux que nous utilisons lui permettent d’être esthétique et de refléter un look métallique”. Cindy Hsin-Liu Kao, étudiante au MIT.
La feuille d’or : élément central de DuoSkin
Si une telle technologie est rendue possible, c’est grâce à la feuille d’or, un matériau extrêmement conducteur mais qui respecte aussi la peau. Le tatouage intelligent DuoSkin sera entièrement personnalisable en fonction des besoins et goûts des consommateurs. Cindy Hsin-Liu Kao, membre de l’équipe à l’origine du projet, explique que la réalisation de ces tatouages est d’une simplicité enfantine : un simple logiciel de DAO est nécessaire pour dessiner le circuit, qui est imprimé sur un papier pour tatouage temporaire, enrichi d’une feuille d’or qui assure la conduction. Si l’équipe du MIT est constituée de scientifiques, elle n’a pas pour autant délaissé le côté esthétique, avec des tatouages élégants et tendances.
“Nous pensons que dans le futur, les matériaux électroniques à placer directement sur la peau seront mieux acceptés, ils seront conçus pour des utilisateurs lambda, donc plus répandus, correspondront plus à l’esthétique des bijoux de corps, jusqu’à former un DuoSkin si bien intégré qu’il semblera avoir disparu”. site internet de Duoskin.
Duoskin sera une technologie abordable
Contrairement à d’autres accessoires connectés, la technologie derrière DuoSkin sera très abordable. Cindy Hsin-Liu Kao a déclaré que l’élaboration du prototype avait coûté seulement €155. Plus en détail, il suffit de tracer le motif désiré sur grâce à un logiciel de traitement d’image, puis de le découper sur une feuille d’or et l’appliquer sur la peau avec un papier à tatouage temporaire, tout comme les tatouages Malabar de notre enfance ! Par la suite des micro-électrodes seront fixées sur les feuilles d’or avec du scotch conductible. Le tout sera enfin recouvert d’une couche de papier adhésif qui adhère à la peau.
Pour résumer, la fabrication d’un tatouage temporaire nécessite un papier de tatouage adhésif, une couche d’isolation, un revêtement en silicone et une feuille d’or. C’est tout !