L’intelligence artificielle ne cesse de révolutionner notre mode de vie. Tout d’abord employée dans le domaine informatique, elle s’est propagée aux secteurs de l’automobile, du marketing, mais aussi du domaine médical et en particulier des prothèses.
Une équipe de chercheurs de l’Université de Newcastle vient d’annoncer une main bionique équipée d’un système algorithmique d’apprentissage.
Voilà qui donne une nouvelle dimension à la coordination œil-main, grâce à un appareil combinant une caméra et l’intelligence artificielle afin de saisir les objets.
Un concept de prothèse révolutionnaire
De nos jours, les prothèses de bras ont un fonctionnement ‘myoélectrique’ basé sur une contraction musculaire déclenchée dans le moignon du membre. Grâce à des électrodes placées sur la peau, la tension créée est amplifiée afin de permettre un contrôle du moteur de la prothèse.
Dans le but de saisir des objets, il est essentiel que la personne équipée de la prothèse garde ses mouvements sous contrôle. Cela requiert des efforts de concentration et de la patience. Si ces bras bioniques disposent d’une technologie avancée, le principe utilisé est toujours le même à savoir que le porteur réfléchit afin de faire bouger son membre.
Mais les choses pourraient changer avec la dernière trouvaille des chercheurs de l’université de Newcastle qui ont inventé une prothèse capable de réfléchir et d’anticiper les mouvements via à une caméra numérique intégrée et un mini-ordinateur.
La main bionique apprend à reconnaître les objets
L’appareil est équipé d’une caméra dont les données sont analysées par un système de vision par ordinateur. Ainsi, l’intelligence artificielle permet à la main d’apprendre à reconnaître les objets petit à petit.
Prenons l’exemple du stylo, pour lequel le système choisira automatiquement la partie à utiliser. Dans ce cas précis, il utilisera le pouce et l’index. Si l’utilisateur fournira un effort moindre, il devra cependant confirmer les gestes avec des signaux myoéléctriques.
Il ne s’agit pour le moment que d’un prototype expérimental qui nécessite de nombreuses améliorations en raison d’un taux d’erreur de 10 à 20%. Mais c’est sans conteste un bon début.
« La beauté de ce système est qu’il est beaucoup plus flexible et la main est capable de saisir des objets nouveaux». Docteur Kianoush Nazarpour chargé de cours en biomédecine à l’Université de Newcastle
Un système très flexible
Le principal avantage de ce système est d’être très flexible : au lieu d’utiliser une base de données dans laquelle les objets sont associés à des modes de saisie, la main artificielle est capable d’apprendre par elle-même et de déterminer quel mode de saisie sera le plus adapté à l’objet distingué.
Ainsi, la main est capable de saisir des objets alors inconnus. Seulement quelques millisecondes sont écoulées entre le moment où elle voit l’objet et celui où elle reçoit le mode de saisie correct.
D’après les chercheurs, la prothèse sera bientôt capable de ressentir la pression ainsi que la température des objets quelle saisit.
Marché des prothèses bioniques en plein boom
Les prothèses sont une fabuleuse invention, c’est le moins qu’on puisse dire. Perdre un membre est toujours une étape très douloureuse pour des milliers de personnes, et une prothèse adaptée peut les aider à mener une vie normale.
Cependant, de nombreux détails doivent être réglés tels que la force nécessaire à une main bionique pour attraper un objet. Une force trop importante pourrait briser les objets, voire les os.
Il est possible pour l’humain de contrôler la manière dont sa prothèse fonctionne, avec un système mécanique pouvant être activé de manière mécanique si besoin, ou même avec des capteurs myoéléctriques qui lisent l’activité directement depuis la peau.
L’intelligence artificielle au service de la santé
On n’arrête plus les progrès de l’intelligence artificielle dans le domaine de la médecine. Mais les dermatologues, cardiologues et autres ophtalmologistes doivent-ils se sentir menacés par les machines ?
Les professionnels de santé vont-ils être remplacés par des robots qui sont parfois capables de poser des diagnostics beaucoup plus précis ?
Ces questions fascinent tout en laissant sceptique. Les géants de l’informatique tels que Google, IBM et Microsoft sont aussi sur ce créneau très prometteur, et ont tous annoncé des projets dans ce domaine. Affaire à suivre.