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Comment Tesla a chamboulé l’industrie automobile

Il y a quelques semaines, le constructeur automobile Tesla a annoncé que les conducteurs avaient réalisé plus de 160 millions de kilomètres en utilisant son pilote automatique, soit la distance entre la terre et Mercure. Après une année 2015 houleuse, la société dirigée par l’ambitieux Elon Musk, a retrouvé la ferveur des marchés et multiplie les projets, tels que l’autopilote et la voiture électrique haute autonomie. Le 31 mars dernier, le constructeur a dévoilé sa Model 3, dotée de 350 kilomètres d’autonomie, d’un toit panoramique, ainsi que d’un immense écran dans l’habitacle. Le tout pour la modique somme de €30 700 et sans option.

 

Tout commence en 2014 avec le 1er autopilote

En octobre 2014, Tesla a créé l’évènement avec le premier autopilote installé dans la Tesla Model SD, qui a bénéficié en octobre 2015 de la première mise à jour 7.0 du logiciel embarqué. Depuis presque deux ans, 160 millions de kilomètres ont été parcourus en pilote automatique, par 70 000 voitures en circulation dans le monde. Bien évidemment, comme tout nouveau produit de ce genre, des corrections et mises à jour ont été nécessaires. Le responsable du développement de l’autopilote chez Tesla a précisé que les informations recueillies étaient utilisées pour analyser les habitudes des conducteurs et ainsi affiner les fonctionnalités des technologies mises en œuvre.

 

Tesla : leader du l’autopilote en termes de kilomètres parcourus

Avec pas moins de 160 millions de kilomètres parcourus en moins de 2 ans, Tesla dépasse très largement le nombre de kilomètres effectués par les voitures autonomes de son rival Google, qui tournent aux environs de 3 millions de kilomètres. Les voitures Tesla équipées du pilotage automatique sont de catégorie 2, d’après les standards du National Highway Transportation Safety Administration. Pour vous donner une comparaison, la Google Car appartient à la catégorie 4. Sur la Tesla, le conducteur est obligé d’être présent et disponible lorsque la fonctionnalité est engagée. Aussi ses mains doivent être maintenues sur le volant.

 

Un hardware en constante évolution

Il est important de noter la vision à moyen terme de Tesla, étant donné que les mises à jour des logiciels concernent tous les véhicules mis en circulation depuis 2014, et qu’il faut des années pour développer un véhicule, les ingénieurs de Tesla ont donc dès le départ choisi les bons composants pour la plateforme en tenant compte des évolutions futures de l’autopilote.

 

Tesla va encore plus loin que les autres

A titre de test, Tesla offre temporairement son système de pilotage automatique pour tout achat des modèles X et S. Après un mois, l’option coûtera $3 000. Si on connaît déjà les options matérielles, telles que la caméra de recul, le toit panoramique ou le régulateur de vitesse, Tesla va encore plus loin et inaugure les mises à jour payantes des logiciels.

 

Les modèles X et S peuvent être « mis à jour » à distance

Le constructeur a démontré l’année passée qu’une simple mise à jour du logiciel, effectuée à distance de surcroît, pouvait fournir une voiture complètement nouvelle, plus rapide et dotée de fonctionnalités inédites. C’est quelque chose qui aurait relevé de la science-fiction il y a une dizaine d’années.

 

La trésorerie du constructeur devrait enfin sortir du rouge

Musk, le créateur de la marque, a convaincu les investisseurs que 2016 verrait une explosion des ventes de véhicules, et ce après de 60 % de hausse l’an dernier. La société devrait enfin générer une trésorerie positive après avoir investi $400 millions par trimestre en 2015. En effet, la recherche et le développement coûtent cher dans le secteur automobile, et nécessitent des réserves importantes de cash.

 

Tesla s’attaque au marché de la voiture électrique longue autonomie

Avec la Model S électrique signée Tesla, il est désormais possible de réaliser un Paris-Rennes, soit 400 km, sans aucune recharge : finies les files d’attentes à la pompe à essence. De plus, Tesla casse ici les clichés avec une voiture électrique puissante capable d’atteindre les 100km/h en 3 secondes grâce à ses deux moteurs combinant 262 chevaux à l’avant et 510 à l’arrière. L’expression « collé à son siège » prend ici tout son sens. C’est aussi la première fois qu’une voiture électrique possède une autonomie permettant de sortir des villes, le tout dans un silence bluffant. Certes, le prix du véhicule est inabordable pour la plupart des consommateurs, soit à partir de €77 000.

 

Elon Musk se voit comme le nouveau Steve Jobs

Qui ne s’est jamais étonné de voir les foules d’aficionados dormir devant les boutiques Apple afin d’acheter des téléphones à €1.000 ? Oubliez ça. Dorénavant, les gens feront la queue pour acheter des voitures électriques à €35.000, livrées deux ans après. C’est ce que 325 000 personnes ont fait à la fin du mois de mars devant les concessions Tesla. Si tous ces futurs clients concrétisent leur achat, la société serait garantie de réaliser un chiffre d’affaires de $11 milliards. Elon Musk s’en frotte les mains. Il a même lancé le 4 mai le pari de multiplier la production de ses véhicules par 10 en trois ans, et par 20 en cinq ans. Cela équivaudrait à passer en 10 ans du statut de constructeur confidentiel à celui de rival de BMW, qui a produit 1 millions de voitures en 2015.

 

Une ambition démesurée à faire sourire les constructeurs automobiles

Tesla a clairement affiché ses ambitions d’engendrer une révolution comme celle d’Apple. Il ne s’agit plus ici de renouveler un secteur de haute technologie tous les dix ans comme a pu le faire la révolution iPhone, mais plutôt de chambouler une industrie vieille de plus d’un siècle : l’automobile. Cela fait sourire les anciens du secteur qui connaissaient la difficulté des montées en cadence dans les usines. Elon Musk a tenté de rassurer les investisseurs avec l’installation d’un sac de couchage dans la salle de réunion de l’usine californienne. Mais cela ne semble pas suffisant pour convaincre.

 

Le constructeur a créé un nouveau paradigme

Contrairement à Apple avec ses iPhones, Tesla ne peux pas compter sur des sous-traitants pour fabriquer ses produits, et se trouve contraint de les produire de A à Z dans ses usines. Les batteries, composants clé de la marque, seront fabriquées dans l’usine du Nevada, toujours en cours de construction. Quant au plan managérial, il est à reconstruire compte-tenu du départ récent de deux Vice-Présidents chargés de la production. Du côté financier, ça n’est pas rose non plus : la société a creusé ses pertes en 2015, et devra à nouveau lever des capitaux afin de continuer sa recherche et son développement.

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