Quinze and après le crash du Concorde, on pensait le rêve de l’avion supersonique tombé aux oubliettes. Mais c’est sans compter sur les ambitions des groupes aéronautiques, avides de révolutionner la manière dont les personnes se déplacent dans le monde.
Le projet le plus fou du moment est bien celui de Bombardier, qui travaille sur un prototype d’avion supersonique capable de relier New-York et Londres en moins de 11 minutes. Dénommé « Antipode », l’avion d’une dizaine de places pourrait atteindre la vitesse de Mach 24, c’est-à-dire 20 000 km/h, vingt-quatre fois la vitesse du son, soit douze fois plus rapide que le Concorde.
C’est Charles Bombardier, petit-fils du fondateur du géant canadien qui est à l’origine du concept. L’ingénieur et homme d’affaires n’en est pas à son coup d’essai, il avait déjà tenté l’expérience avec Skreemr, un ancien projet d’avion supersonique qui n’a jamais vu le jour. Mais au vu des obstacles à surmonter, Antipode reste un prototype très loin de prendre son envol. Mais Bombardier n’est pas le seul sur ce créneau : Virgin et Aéri comptent bien profiter de ce nouvel eldorado.
Antipode : les durées de vol
- New York Londres (5 585 km) : 11 minutes
- New York to Paris (5 836 km) : 12 minutes
- New York to Tokyo (10 842 km) : 22 minutes
- New York to Dubai (11 001 km) : 22 minutes
- New York to Shanghai (11 851 km) : 24 minutes
- New York to Hong Kong (12 939 km) : 26 minutes
- New York to Sydney (15 979 km) : 32 minutes
Antipode capable d’atteindre Mach 24 : 12 fois plus rapide que le Concorde
Le dernier concept de Charles Bombardier serait capable d’atteindre Mach 24 – c’est-à-dire douze fois la vitesse du Concorde. Dénommé « Antipode », l’avion peut transporter 10 passagers et voler jusqu’à 20,000km/h, ce qui permettrait de relier Londres et New-York en seulement 11 minutes.
Le groupe aéronautique canadien parle d’une montée et une accélération jusqu’à Mach 5, possible grâce à deux fusées d’appoint largables qui redescendraient sous parachutes. La descente de l’avion supersonique s’effectuerait en vol plané, et deux fusées de secours seraient disponibles pour une « remise de gaz », qui permettrait un tour de piste supplémentaire en cas d’atterrissage manqué.
Les ailes de l’avion seraient de la chaleur grâce à un procédé révolutionnaire baptisé LPM, pour Long Penetration Mode qui fait appel à l’air.
Après Skreemr, Charles Bombardier récidive
L’ingénieur canadien et petit-fils du fondateur de Bombardier avait captivé le monde en octobre 2015 en dévoilant son concept Skreemr. Il avait imaginé un système révolutionnaire de railgun magnétique qui catapulterait l’avion dans le ciel à une vitesse atteignant Mach 10.
Des fusées d’oxygène liquide ou de kérosène auraient été utilisées afin de permettre à l’avion d’accélérer rapidement une fois dans le ciel. Par la suite, des super-statoréacteurs auraient été utilisés afin d’atteindre 10 fois la vitesse du son, c’est-à-dire 12,349km/h.
Le projet est-il réalisable ?
On peut rester sceptique quant à la faisabilité d’un tel projet. Charles Bombardier reconnaît lui-même bien volontiers qu’Antipode représente un concept visant à provoquer des débats et des évolutions dans les technologies aéronautiques du futur.
Il est bien conscient des problèmes majeurs que représente ce projet. Tout d’abord, la grande vitesse provoquerait un échauffement très important, ce qui menacerait de faire fondre la structure métallique de l’avion. D’ailleurs, Charles Bombardier n’avait pas trouvé de solution à ce problème durant un précédent projet, le Skreemr.
«Au fond, ce n’est pas tant une idée concrète qu’un concept. Je voulais contribuer afin d’aider à soulever des fonds pour aider la recherche, donc j’ai poussé ce projet jusqu’au bout. Je sais que cela ne mènera pas, au final, à un avion identique, mais cela pourrait aider à développer de nouvelles technologies et de nouveaux processus. Si c’est le cas, alors je serai heureux d’avoir fait quelque chose pour aider la société». Charles Bombardier, inventeur du concept Antipode.
Boom Technology annonce un concept plus raisonnable
Aujourd’hui, Bombardier n’est pas le seul sur ce créneau des avions supersoniques, très prisé des groupes aéronautiques. Plusieurs avions supersoniques ont été dévoilés au grand public ces dernières années, avec en tête la société Boom Technology qui a présenté son projet d’avion supersonique en novembre 2016. La promesse est plus réaliste : relier Paris à New-York en 3 heures d’ici 2023.
L’avion serait capable de décoller de n’importe quel aéroport, et serait propulsé par des fusées réutilisables. En théorie, une fois qu’il atteindrait les 12 000 mètres d’altitude et la vitesse de Mach5, l’avion se délesterait de ses fusées et l’ordinateur de bord enclencherait automatiquement les systèmes de propulsion à réaction, qui permettraient par la suite d’accélérer jusqu’à Mach24.
Richard Branson veut son « Baby Boom »
Le milliardaire britannique Richard Brandson mise sur Boom Technology et annonce son « Baby Boom », avion supersonique capable d’atteindre Mach 2.2, soit une vitesse 10 % plus rapide que le Concorde. Le créateur de Virgin a signé un partenariat Boom Technology pour créer l’avion baptisé «XB-1» ou «Baby Boom», un véritable «mini Concorde» en référence à l’ancien fleuron de l’aviation française.
Le premier vol commercial est prévu pour 2023. Grâce au Baby Boom, Londres et New-York ne seraient qu’à peine 3 heures de vol contre 7h30 à l’heure actuelle. Ces chiffres font rêver les nombreux habitués du trajet. Cet avion pourra transporter 45 passagers, moitié moins que le Concorde.
«Je suis passionné par l’innovation aérospatiale et par le développement de vols commerciaux ultra-rapides depuis longtemps». Richard Branson.
Aerion et Airbus relancent les vols supersoniques
Il est impossible d’effacer de nos mémoires le Concorde, fleuron de l’aéronautique française des années 60. Mis en service en 1976 et stoppé en 2003 après le crash dramatique du 25 Juillet 2000, il a été le premier et dernier avion supersonique de l’histoire, jusqu’à aujourd’hui.
Si pendant quinze ans aucun avion commercial n’a été homologué pour voler à une vitesse supersonique, l’espoir revient avec Bombardier, Virgin, mais aussi Aerion qui a annoncé son AS2, un projet porté Ce projet «fou » porté depuis dix ans par le milliardaire américain Robert Bass, fondateur d’Aerion. Ainsi Aerion collabore avec Airbus afin de créer l’AS2, avion capable de voler à Mach1,5. Le groupe a d’ores et déjà annoncé un vol d’essai en 2021, et un premier vol commercial en 2023. Affaire à suivre.