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Marine Le Pen souhaite le retour au franc

Pour le Front National, il est primordial pour la France de quitter l’euro, et sa Présidente Marine Le Pen n’a jamais caché ses intentions vis-à-vis de la monnaie unique. Le retour au franc constitue d’ailleurs le cœur de sa campagne électorale pour les présidentielles de 2017.

Selon elle, l’abandon de la monnaie unique permettrait à la France de renouer avec la compétitivité, de réduire le chômage, le déficit public, voire même de diviser par deux la dette publique. Dans le cas où une telle décision serait prise, les conséquences seraient lourdes.

En effet, la dévaluation de la monnaie réduirait considérablement le pouvoir d’achat des français avec la hausse des prix importés, du moins jusqu’à ce que le pays reconstruise des usines pour produire sur son territoire des produits comme les télévisions, smartphones et vêtements qu’elle importe aujourd’hui depuis l’étranger. De plus, il est certain que les partenaires commerciaux actuels de la France instaureraient à leur tour des mesures protectionnistes.

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Le Front National : référendum sur l’adhésion à l’UE

Si Marine Le Pen est élue lors des élections présidentielles de 2017, le Front National considèrera probablement une refonte complète du projet européen et un référendum sur l’abandon de la monnaie unique sera mis en place. La fille de Jean-Marie Le Pen a d’ores et déjà annoncé que dans le cas d’un échec des négociations, un référendum sur la sortie de l’euro serait proposé aux français.

Aucun pays n’a jusqu’à présent entrepris une telle démarche, mis à part les électeurs britanniques qui ont voté en juin pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Une sortie éventuelle de la France devra donc être étudiée avec ses voisins européens.

L’euro sera abandonné, pour faire place à un nouveau franc. Mais cette période de négociations ne sera pas une promenade de santé, loin de là. L’incertitude liée au référendum poussera les entreprises étrangères à geler leurs investissements, et pour cause : elles ignoreront dans quelle monnaie elles devront honorer leurs dettes. Dans le scénario catastrophe, elles pourraient même retirer leur argent des banques françaises pour le placer à l’étranger.

« Pour la première fois lors d’une élection présidentielle, les candidats fédéralistes, qui dévoilent plus ou moins leur projet, feront face à une candidate favorable à un retour à l’état-nation ». Jean Messiha, coordinateur du projet présidentiel de Marine Le Pen.

 

Marine Le Pen durcit le ton

La sortie de l’euro représente la pierre angulaire du programme de la candidate d’extrême droite, qui lui permet d’affirmer sa différence avec les autres partis et de marquer une rupture.

On aurait pu penser que Marine Le Pen allait opter pour un programme économique moins clivant, il n’en est rien.

Alors que plusieurs sondages l’ont annoncée gagnante au premier tour de l’élection, elle a fait part de son désir de faire sortir la France de la zone euro de manière unilatérale, sous une période de négociations de six moins durant laquelle le contrôle aux frontières serait rétabli. Une chose est sûre, l’euro ne survivra donc pas à l’élection de Marine Le Pen.

 

Marine Le Pen fait peur aux marchés

Sur les marchés financiers, les investisseurs appellent ça le « spread Le Pen » ou « Prime de risque Le Pen ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que la candidate inspire la crainte.

A New-York le mois dernier, le gestionnaire d’un des fonds d’investissements les plus renommés a invité ses clients à spéculer contre la France en vue des présidentielles. De même à Davos, les banquiers n’ont eu que son nom à la bouche, se demandant si elle avait ou non une chance de gagner.

Les investisseurs se montrent de manière générale beaucoup plus méfiants, et réclament des rendements ainsi qu’une prime de risque élevée lors de l’achat de dette française.

« L’euro a échoué, 140 économistes le disent dont quatre ou cinq prix Nobel d’économie. Il est un frein considérable à la compétitivité. Ça a des conséquences sur l’aggravation du chômage ». Marine Le Pen, candidate  la présidentielle française.

 

Les investisseurs envisagent la possibilité d’un « Frexit »

Pour les investisseurs, si Donald Trump a réussi à s’installer à la Maison Blanche et que les anglais ont voté pour le Brexit, Marine Le Pen est tout à fait capable d’accéder à l’Elysée. Pour eux, la possibilité d’un « Frexit » est tout à fait envisageable.

Mais attention, on est toujours très loin de la spéculation autour de l’Italie ou de la Grèce aux pires heures de la crise des dettes souveraines. Cette peur traduit également une profonde méconnaissance des règles démocratiques françaises : pour qu’un « Frexit » se produise, il faudrait que le Front National remporte les élections présidentielles, obtiennent la majorité au Parlement et négocient un retour au franc en six mois.

Pour résumer, les chances que cela se produise sont pratiquement nulles. Mais les surprises survenues en 2016 nous ont appris la prudence.

France seeking to exit the EU

 « Les autres candidats sont interchangeables. II n’y a qu’une différence de degré entre les projets des autres candidats vis-à-vis de la construction européenne. Le nôtre a, lui, une différence de nature ». David Rachline, Directeur de campagne de Marine Le Pen.

 

Front national : l’état doit se passer des marchés financiers

On retrouve ici le positionnement anti-système du Front National, son discours « nous contre tous les autres » qui a fait le succès des pro-Brexit et de Donald Trump.

Avec un abandon de l’euro suivi d’un retour au franc, la France serait dans l’impossibilité de se financer sur les marchés financiers, et la Banque de France serait mise à contribution, scénario à risque donc. Les épargnants français, et en particulier les retraités, sont loin d’être rassurés quant à la sortie de l’Union Européenne.

D’un autre côté, ce serait un saut dans l’inconnu pour les jeunes générations qui n’ont connu que l’euro.

 

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