La crise des Gilets jaunes serait-elle en train de vivre ses derniers instants ? Le gouvernement Macron l’envisage, mais les manifestants restent dubitatifs.
Alors que le Président a annoncé des mesures concrètes pour venir en aide aux français les plus démunis la semaine dernière, il a demandé à son Premier Ministre Edouard Philippe de mettre en application dès aujourd’hui ce fameux « cahier des mesures ».
De nombreux Français expriment d’ores et déjà leur mécontentement face à la faiblesse des réformes annoncées. Voici un petit aperçu de ce qu’il fallait retenir du discours du Président français – et comment Edouard Philippe compte mettre en oeuvre ces mesures.
Une application rapide
Pour mettre en œuvre les mesures promises aux Français, le Premier Ministre Edouard Philippe n’a pas vraiment d’autre choix que d’agir rapidement. Il a détaillé un plan sur six mois.
« Je sais que beaucoup sont impatients, le Président de la République nous a demandé d’aller vite, il a raison. Et nous, nous sommes déterminés à faire vite et à faire bien », a déclaré ce dernier lors d’une réunion publique ce matin en ouverture d’un séminaire gouvernemental consacré aux nouvelles mesures.
En ce moment même, tous les responsables politiques y sont réunis, et comme l’explique le Monde, sur fond de deux ateliers thématiques : « l’un portant sur les « nouvelles solidarités », animé par la Ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn ; l’autre sur la révision constitutionnelle, autour de la Ministre de la Justice, Nicole Belloubet. »
L’objectif pour le gouvernement : montrer qu’il écoute et agit rapidement, mais surtout, qu’il a compris les Français.
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Les Gilets jaunes déçus
Si les « ateliers » se tiennent cette semaine, il y a fort à parier que la mise en œuvre de ces mesures ne se déroulera pas avant 2020, telle la promesse des retraites minimum à €1.000 mensuels, ou bien la révision de la vitesse sur les routes à 80 km/heure, qui, selon un proche du gouvernement, pourrait être revue « au cas par cas ».
À Ivry des #GiletsJaunes désespérés par la #conferencedepresse . "Rien sur la démocratie, rien de concret, étonnant qu'il n'annonce rien de plus que les mesurettes qui avaient fuité" explique l'un d'eux. pic.twitter.com/dZYUBd5sY1
— Alexis Bédu (@alexisbedu) April 25, 2019
Après cinq mois de crise, ces mesures apparaissent insuffisantes aux Gilets jaunes. Sans compter que calendrier des réformes apparaît peu clair. Les modalités concernant la baisse de l’impôt sur le revenu seront connues a priori en juin. Pour la plupart des français qui ont décidé de manifester, l’objectif était de recevoir les aides gouvernementales au plus vite.
A lire: #leleaderbenin,#infosbenin,#229,#wasexo,#newsbenin,#afrique https://t.co/6txKkIBfF3
— Ulvaeus BALOGOUN (@UlvaeusBALOGOUN) April 23, 2019
Par conséquent, les Gilets jaunes risquent de prolonger leur mouvement social jusqu’aux élections européennes, ce qui pourrait lourdement handicaper le parti du Président.
D’autant qu’une information a fuité dans la presse, révélant que sa tête de liste aurait été candidate sur la liste du Front National il y plusieurs dizaines d’années. Face au scandale, le Président a pris le parti de la soutenir alors qu’il aurait été peut-être plus stratégique de changer de candidat.
Macron déjà en campagne pour 2022 ?
Malgré toutes ces adversités, Emmanuel Macron s’emploie à regagner la confiance des français. En ligne de mire : les élections de 2022 ?
Si le Président coupe généralement court aux questions, arguant qu’il ne s’agit pas d’un sujet d’actualité, il n’hésite pas à se mettre en scène, à proposer des solutions à court terme, à présenter un bilan positif de sa présidence – alors que tous les experts et les sondages s’accordent à dire que jamais un Président français n’a été aussi impopulaire.
https://twitter.com/rgoncalves66/status/1122452343700762624
Enfin, à l’inverse de Nicolas Sarkozy, François Hollande ou Jacques Chirac, ce sont les membres de son équipe qui sont partis après de nombreux scandales (Benalla, la construction d’une piscine aux frais de l’état au Touquet).
Quant aux élections européennes qui auront lieu la semaine prochaine, les experts se montrent inquiets.
Elles pourraient avoir tendance à rassembler les électeurs de toutes les extrêmes vers le Rassemblement national qui pourrait arriver en deuxième position, détrônant ainsi les partis majoritaires comme le Parti socialiste et l’UMP.