Alors que Donald Trump a vécu une campagne entachée de diverses accusations sexuelles, Hillary Clinton a vu ressurgir une affaire d’emails sensibles envoyés avec une messagerie sécurisée, alors qu’elle était encore Secrétaire d’État. Chacun a trainé ses casseroles, qui se sont accumulées jusqu’aux dernières semaines de l’élection. Durant 596 jours, l’Amérique aura vécu au grè des sondages et évènements atypiques, que la presse internationale a mis en scène avec ferveur : Wikileaks, propos racistes ou misogynes, violeurs mexicains, musulmans… Tout y passe, même la Russie ! Nous revenons aujourd’hui sur les moments les plus forts de cette campagne.
16 juin 2015 : Donald Trump se déclare officiellement candidat, aux frais des mexicains
En juin 2015, Donald Trump a officiellement annoncé sa candidature. Le magnat de l’immobilier reconverti dans la télé-réalité et connu pour son attitude excentrique et tape à l’œil, a séduit les républicains par ses propos outranciers. Il s’est même autoproclamé «plus grand président de l’emploi que Dieu n’ait jamais créé» qui peut remettre le rêve américain au goût du jour. Sa promesse de campagne : construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique, pour stopper l’immigration illégale. Les mexicains seraient, selon lui pour la plupart des violeurs ou dealers de drogue. De quoi donner le ton.
1er et 9 février 2016 : la folie Bernie Sanders
Alors largement inconnu au bataillon quelques mois plus tôt, le sénateur du Vermont auto-proclamé « Démocrate Socialiste » triomphe aux primaires dans le New Hampshire, face à sa rivale Hillary Clinton, avec 60% des voix contre 38%. Il s’agit d’une marge historique qu’il attribue à la révolution politique qu’il propose. Le sénateur du Vermont, Bernie Sanders a finalement reconnu en juillet sa défaite dans la course à l’investiture du Parti démocrate pour la présidentielle américaine face à Hillary Clinton, à laquelle il se ralliera officiellement le 12 juillet.
6 février 2016 : passage éclair de Marco Rubio
Après de belles performances en Iowa, Marco Rubio espérait continuer au New-Hampshire afin de rallier l’establishment du parti derrière Jeb Bush. Malheureusement, à trois jours du vote, il commet une gaffe lors d’un débat face à ses adversaires républicains, répétant quatre fois la même phrase, fait qui sera largement remarqué par son audience, ainsi que par ses adversaires qui ne se garderont pas de faire remarquer qu’un chef d’état ou gouverneur ne peut pas se permettre ce genre de comportement. Cette boulette vaudra à Rubio sa place dans la course. S’il avait bien performé durant ce débat, on aurait assisté à une course à trois entre Trump, Cruz et lui, ce qui aurait pu changer la donne.
3 mai 2016 : Ted Cruz le terrible se retire
Les primaires républicaines se sont avérées très compétitives, voire brutales. Mais rien n’a égalé la rivalité entre Cruz et Trump. Ceux qui étaient à l’origine très cordiaux allaient jusqu’à se lancer des insultes lors des primaires. Trump a dénommé Cruz « le menteur », faisant des attaques sur sa famille, tandis que Cruz a répondu en dénommant Trump « menteur maladif » et « narcissique ». Une vraie cours de récréation. Malheureusement pour Cruz, il perd l’Indiana lors des primaires, ce qui l’élimine automatiquement de la course aux primaires.
21 juillet 2016 : le sacre républicain de Trump sous tension
Lors de la convention américaine qui a eu lieu à Cleveland, Donald Trump officialise sa victoire en tant que leader du parti, et ce face à ses 16 rivaux. Tous sont d’accord sur un point, Hillary Clinton est l’ennemi numéro 1, la personne à abattre. La foule va jusqu’à scander « enfermez-la ! ». Malgré ce dénominateur commun, la convention a souligné les divisions qui règnent au sein de la famille républicaine. Tout d’abord, les ex-présidents, George Bush père et fils ainsi que les ex-candidats républicains à la présidence John McCain et Mitt Romney, étaient aux abonnés absents. Si la convention républicaine était l’occasion pour Trump de réunifier le parti, ce fut clairement un échec.
2 juillet 2016 : Wikileaks met son grain de sel
Juste avant la convention démocrate, le très controversé site Wikileaks publie des emails piratés du camp démocrate. Ce n’est pas moins de 19 000 emails confidentiels qui refont surface, pour montrer que les responsables du parti ont envisagé divers moyens de saboter la campagne de Sanders. Suite à cette publication, la Présidente du CND, Wasserman Schultz démissionne. Par la suite, Wikileaks a publié des dizaines de milliers d’emails, dont ceux du compte d’Hillary Clinton. La candidate démocrate est ainsi accusée d’avoir utilisé sa messagerie personnelle afin d’envoyer des emails relatifs à son poste de secrétaire d’état. Une grosse bavure en termes de sécurité.
11 septembre 2016 : le malaise hyper médiatisé de Clinton
Une vidéo largement relayée par les médias du monde entier montre Hillary Clinton victime d’un malaise en pleine rue : la candidate perd l’équilibre, semble s’affaisser avant d’être transportée dans une voiture par ses gardes du corps. Son équipe de presse évoque un coup de chaleur, mais quelques heures plus tard son médecin fait savoir qu’elle est atteinte d’une pneumonie, affection bénigne. Mais le mal est fait, et l’image de Clinton est ternie : la candidate a tenté de mentir sur son état de santé.
26 septembre 2016 : premier débat Clinton-Trump
Lors du premier débat, les deux candidats sont au coude à coude dans les sondages. Mais Trump s’est montré peu préparé, brouillon et indiscipliné, ce qui a permis à Clinton de prendre de l’avance. Une contre-performance qui lui coûtera très cher. En effet, à la fin du débat, Clinton a profité de sa faiblesse pour remettre sur la table une histoire pour le moins embarrassante : Trump aurait insulté une ancienne Miss Univers du nom d’Alicia Machado, en la traitant de Miss Piggy, en français « Peggy la cochonne ». Une histoire qui a fait la une des journaux pendant une semaine après le débat.
7 octobre 2016 : le « Pussy Gate »
Un moins avant la fin de la campagne, un enregistrement fait surface. Il s’agit de Trump, qu’on entend tenir des propos dégradants à l’égard des femmes, alors qu’il parlait à l’animateur télé Billy Bush (cousin de George W). Il affirme alors que sa notoriété lui permet d’attraper les femmes par leurs parties intimes, sans aucune autre forme de procès. Beaucoup de républicains condamnent ses propos, et certains lui retirent même leur appui. Donald Trump se défend et tente de banaliser l’affaire en évoquant une simple «conversation de vestiaire». Mais c’est sans compter sur la douzaine de femmes sorties de l’ombre pour l’accuser d’inconduite sexuelle.
9 et 19 octobre 2016 : second et troisième débats
Pour les deux derniers débats, la tension est palpable entre les deux candidats, qui évitent même de se serrer la main. Les bassesses ont continué de plus belle et sans merci. Au sujet de l’enregistrement dévoilé quelques jours plus tôt, Trump a simplement nié toute agression sexuelle envers les femmes et a continué d’invoquer une conversation de vestiaire. Il a également déclaré ne pas accepter le résultat de l’élection si Clinton était élue, pour ensuite l’insulter de « Nasty woman », en français « femme dégoûtante », et déclarer qu’elle serait jetée en prison s’il venait à devenir président. Le candidat démocrate utilise ensuite son plus bel argument contre Clinton, à savoir l’affaire des emails.