AccueilPolitique“Je suis votre chef”: Macron et excès d’autoritarisme

“Je suis votre chef”: Macron et excès d’autoritarisme

« Je suis votre chef ». Ces quatre mots vont très certainement rester dans les mémoires. Le 13 juillet dernier, le Président Emmanuel Macron remettait publiquement à sa place le chef d’état-major des armées français, après des critiques sur le budget de la Défense.

Il avait ensuite confirmé la baisse de €850 millions du budget militaire pour l’année 2017. Ce discours a provoqué un profond malaise au sein de l’assistance, et n’est pas resté sans conséquences : le Général Pierre de Villiers a présenté sa démission.

A la suite de ces évènements, Macron a adouci ses propos et annoncé une hausse de l’effort de la Défense dès 2018. Mais le mal est fait, et il risque de laisser des traces.

 

La Défense : un enjeu stratégique

Les premiers pas de Emmanuel Macron en tant que chef des armées étaient pourtant couronnés de succès : remontée des Champs-Elysées à bord d’un véhicule militaire dès son investiture, visite aux soldats de l’opération Barkhane et annonce du maintien de l’objectif d’un budget de 50 milliards en 2025.

Le chef d’État avait clairement laissé entendre aux armées françaises que la Défense était pour lui un enjeu stratégique.

French military parade

Affront public pour le Général Pierre de Villiers

Afin de rester dans la marge de déficit budgétaire de 3% fixé par l’Union Européenne, Macron a prévu un plan budgétaire de €4,5 milliards.

Ce plan est censé réduire les dépenses de l’ensemble des ministères, avec une coupe de €850 millions pour la Défense.

Jusque-là, tout va bien. Mais le 13 juillet dernier, Macron a non seulement confirmé la réduction budgétaire pour la Défense, mais aussi rembarré publiquement le chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers qui avait vivement critiqué sa décision.

“Je suis votre chef. Les engagements que je prends devant nos concitoyens et devant les armées, je sais les tenir. Et je n’ai à cet égard besoin de nulle pression ou de commentaire”, a précisé Emmanuel Macron.

 

Istres : Emmanuel Macron se veut rassurant 

Après l’incident, le chef d’état-major des armées a déclaré que l’armée française ne serait en aucun cas “macronisée”, pour ensuite démissionner avec fracas.

Emmanuel Macron s’est alors évertué à sauver les meubles en multipliant les hommages à l’action des militaires, pour ensuite les rassurer quant au budget de la Défense. « Je sais ce que la nation vous doit”, a t-il insisté.

Après une semaine de polémiques, il rassure : «Dès 2018, le budget des armées sera porté à €34,2 milliards , dont €650 millions pour les opérations extérieures.».

Mais son discours sur la restriction budgétaire de €850 millions pour 2017 n’a pas changé.

 

L’institution militaire française en ressort fragilisée

Military_ceremony_in_Paris_2017_with_Trump_and_Macron

La démission inattendue du Chef d’état-major des armées n’est pas sans fragiliser l’institution militaire française, ainsi que les industries nationales qui participent de façon indirecte à la Défense.

La réduction budgétaire de l’ordre de 20% a pour but de tenir les engagements vis-à-vis de l’Union Européenne.

D’après le Général de Villiers, l’écart entre les objectifs assignés aux forces militaires et les moyens alloués est à présent intenable. En effet, les effectifs sont déjà passés de 241 000 en 2008, à 203 000 en 2015.

 

Une décision qui choque

Cette baisse budgétaire va à l’encontre de toutes les promesses d’Emmanuel Macron, et cela ne risque pas de faire remonter sa cote de popularité.

Les troupes françaises sont depuis plusieurs années très impliquées en Irak et au Mali, ainsi que sur le territoire national avec l’opération Sentinelle qui a été mis en place après les attentats terroristes de novembre 2015.

De plus, le Ministère de la Défense sera à présent contraint de financer par lui-même les coûts des Opex, les opérations extérieures.

 

Crédit de €1,2 milliards, dernier tour de passe-passe ?

Une semaine après les propos de Macron et la démission du Général de Villiers, la Ministre de la Défense Florence Parly a annoncé un déblocage de €1,2 milliards sur les €1,9 milliards gelés en 2017.

Mais ce crédit devrait être restitué par anticipation car ce dégel est prévu en fin d’année. Ainsi, cet argent est déjà inscrit dans le budget et a été amputé de €850 millions.

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