Le pari est réussi pour Emmanuel Macron, ex-Ministre de l’Economie entré au gouvernement pas plus tard qu’en 2014.
Après les déconvenues d’autres candidats tels que Fillon, Hollande et Hamon, le candidat de « En marche » a réussi l’exploit de se faufiler jusqu’au deuxième tour de l’élection, qu’il remporte haut la main contre Marine Le Pen.
Après être arrivé en tête du premier tour avec 25,01% des voix, il a écrasé sa concurrence le 7 mai avec un score de 66,06 %. La promesse du 25ème Président de la République française ? Rassembler une France divisée, et renouer des liens avec l’Europe.
Macron : candidat au parcours éclair
Si Emmanuel Macron n’a rejoint la scène politique que très récemment, il a néanmoins commencé sa carrière dans l’administration publique en tant qu’inspecteur des finances. Ce diplômé de l’ENA a ensuite rejoint le secteur privé pour intégrer la banque d’affaires Rothschild, au sein de laquelle il grimpe les échelons jusqu’au poste d’associé-gérant.
C’est en 2012 qu’il intègre la fonction publique, alors nommé Secrétaire Général adjoint de l’Elysée, puis Ministre de l’Economie au sein du gouvernement de Manuel Valls. Il donne alors son nom au projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques.
Le 6 avril 2016, il lance son mouvement baptisé « En marche » et présente le 30 août sa démission au poste de Ministre de l’économie, pour se présenter officiellement à la présidence le 16 novembre 2016.
Front républicain : plus fissuré que jamais
Lors du premier tour de l’élection, Emmanuel Macron avait remporté le scrutin avec 24,01% des voix contre 21,3% pour Marine Le Pen. Les candidats républicains François Fillon et Jean-Luc Mélenchon n’avaient alors remporté que 20,01 % et 19,58 % des voix.
Fillon avait immédiatement porté son soutien au candidat de « En marche », annonçant qu’il n’y avait « pas d’autre choix que de voter contre l’extrême droite ». Mélenchon fut le seul à ne pas donner de consigne de vote, se contentant d’affirmer qu’il ne voterait pas contre le FN.
2ème tour : abstention record jamais vue depuis 1969
A en croire les estimations, 4 millions d’électeurs ont voté blanc lors du second tour de l’élection. Il s’agit d’un record pour une élection présidentielle qui subissait déjà un taux d’abstention très fort de 25,38%. Il s’agit du chiffre le plus haut depuis l’élection présidentielle de 1969.
De même, c’est la première fois depuis 1969 que la participation au second tour est inférieure à celle du premier tour.
Macron : un programme entre rigueur et investissements
Emmanuel Macron a promis son engagement sur dix sujets clé : l’éducation, la culture, la société du travail, la modernisation de l’économie, la sécurité de la nation, le renouveau démocratique et les relations internationales.
Il a pour ambition de réduire les dépenses publiques de plus de €60 milliards sur l’ensemble de son quinquennat, en réduisant le nombre de fonctionnaires et en diminuant les dépenses des collectivités territoriales. En ce qui concerne l’emploi, il a annoncé vouloir supprimer les charges sur le smic, et suspendre le versement des allocations chômage après le refus de deux offres d’emploi.
Un système de retraite universel serait également créé basé sur « des règles communes de calcul », et 80% des français seraient exonérés de taxe d’habitation en trois ans. Candidat pro-européen, Macron souhaite instaurer un budget, ainsi qu’un Parlement et un Ministre des finances consacré à la zone euro.
Marine Le Pen : une transformation du FN
Après sa défaite cuisante, la candidate du Front National a déclaré son souhait de « constituer une nouvelle force politique » qui serait basée sur une « stratégie d’alliances ».
Quelques minutes après le résultat, elle aurait comme il se doit appelé le nouveau président pour le féliciter et lui souhaiter de réussir, pour ensuite remercier ses électeurs et promettre une transformation profonde du FN. Selon elle, le premier tour a décomposé la vie politique française en éliminant les anciens partis.