L’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République française semble être une bonne nouvelle pour les marchés financiers, qui échappent ainsi à cinq années de régulations, sans oublier un éventuel « Frexit ».
Quelques semaines après son élection et après avoir participé au sommet de l’OTAN à Bruxelles, le Président a rejoint ses pairs dans le cadre de la réunion du G7.
Il a ainsi eu l’occasion de faire ses débuts sur la scène internationale. Bilan sur les premières semaines du Président.
1er déplacement pour Emmanuel Macron : l’Allemagne
Le 15 mai dernier, Emmanuel Macron a signé son premier déplacement en rendant visite à la Chancelière allemande Angela Merkel. Mais ses propositions n’ont pas fait l’unanimité.
D’après le Ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, sa vision de la zone euro ne concorde pas avec celle de l’Allemagne, ni sur les buts et ni sur les moyens. Cette première réunion était pourtant stratégique.
Souvenez-vous, François Hollande avait pensé pouvoir négocier le TSCG instauré par Nicolas Sarkozy, sans succès. Si Macron est populaire en Allemagne, son influence pourrait ici montrer ses limites. Affaire à suivre.
26 mai 2017 : Macron à son premier G7
Pour son premier bain à l’international, le nouveau Président français s’est fait remarquer. Lors de son premier sommet du G7, Macron s’est exprimé sur le terrorisme, le climat, et la crise en Ukraine.
Il a d’emblée annoncé sa fermeté devant la locataire de la Maison Blanche. Devant un groupe de journalistes, il a déclaré que le discours de Donald Trump sur le changement climatique progressait dans le bon sens.
Il contraste ici avec la chancelière allemande qui a jugé les discussions sur le climat « pas du tout satisfaisantes ». Ce fut en tout cas un G7 sans faux pas pour Emmanuel Macron, qui a démontré une grande habileté diplomatique, ainsi qu’une grande maîtrise de la communication.
L’euro au plus haut après les élections
Juste après l’élection d’Emmanuel Macron qui s’est largement imposé avec 65% des voix, l’euro a battu des records, pour franchir les $1,10. Ce fut la première fois depuis l’élection de Trump en novembre 2016.
Du côté de l’Asie, l’euro a progressé de 0,2%, pour atteindre $1,1023, soit le plus haut niveau depuis le 9 novembre 2016. Le yen a joué le rôle de valeur refuge face à un euro en hausse de 0,5%, soit à 124,25 yens. Après le premier tour des élections présidentielles, l’euro avait déjà fortement progressé, pour s’apprécier de 2,50% jusqu’au 5 mai 2017.
En réalité, c’est l’ensemble des actifs français qui a bénéficié d’une chute du risque de Frexit lié à la victoire de Le Pen. Tandis que les sondages annonçaient Macron gagnant, la Bourse de Paris ne cessait d’accroître ses gains.
Les marchés boursiers s’arrachent la dette française
Aujourd’hui, la France n’emprunte pas moins de €7 milliards sur les marchés financiers. Depuis l’élection de Macron, les marchés financiers se ruent sur cette dette.
Les Macron bonds, ou en français « obligations Macron » ont la côte. Par rapport aux taux accordés lors des émissions de dette avant l’élection, les taux d’intérêts auxquels la France emprunte sont en baisse.
L’économie française s’éclaircit
Le 30 mai dernier, l’Insee a révisé à la hausse ses prévisions de croissance pour le premier trimestre de l’année. Le chiffre a été relevé de 0,1 point, pour atteindre +0,4% sur son estimation du PIB. Ce changement serait attribuable à un niveau d’investissement plus dynamique que prévu, qui a progressé de 1,2% versus 0,9% estimé.
Il s’agit d’une première en dix ans : le moral de ménages français connaît une amélioration en mai, et ce après quatre mois de stabilité. Il s’agit d’un indicateur important pour déterminer le niveau de la consommation, moteur de la croissance en France aux côtés de l’investissement.
Cette consommation a rebondi en avril, avec une hausse de 0,5 % après deux mois de recul. Cela est dû aux dépenses en énergie et en produits alimentaires.