En France, la prochaine élection présidentielle aura lieu en 2017, du 23 avril au 7 mai plus précisément. Avec le flot d’informations déversé dans les médias, il est difficile de savoir exactement ce qui se passe. Qui est candidat, qui ne l’est pas ? Où en sont les primaires ? Hollande va-t-il se présenter à nouveau pour un second mandat ? A cinq mois du premier tour, nous vous offrons toutes les réponses dans ce dossier spécial.
François Hollande : l’éternel inconnu
La candidature de François Hollande demeure très incertaine. Avec une cote de popularité en chute libre et une défaite pronostiquée dès le premier tour, le président sortant semble avoir du mal à sortir la tête de l’eau. Sa victoire en cas de participation aux primaires du PS n’est quant à elle pas garantie, tandis que celle de Manuel Valls semble confortée, comme le montrent de récents sondages. En outre, les confidences de François Hollande rapportées par les journalistes du Monde en octobre dernier semblent l’avoir discrédité et isolé au sein de son propre camp. Quant aux candidatures individuelles de Jean Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron, elles affaiblissent davantage sa position. Alors que pourrait justifier sa candidature pour l’élection présidentielle de 2017? Remplir sa promesse d’inverser la courbe du chômage. Le président devrait se prononcer début décembre, et mettre ainsi fin au suspense.
Primaires de droite : Fillon et Juppé se déchirent
La droite connaîtra son candidat officiel aux élections présidentielles 2017 ce dimanche 27 novembre. Les plus récents sondages annoncent une nette victoire de François Fillon face à Alain Juppé. Le député de Paris, grand vainqueur du premier tour avec un score imposant de 44% (contre 28,1% pour son concurrent), devrait en principe récupérer la majorité des voix des militants sarkozystes. Le Maire de Bordeaux rallierait quant à lui une bonne partie des électeurs du centre, et ceux de la gauche ayant décidé de participer à la primaire LR. Les deux candidats ont profité du dernier débat télévisé du jeudi 24 novembre pour marquer leurs convergences, notamment sur le temps de travail et les relations entretenues avec la Russie. D’un côté, François Fillon propose un programme qu’il qualifie lui-même de « radical », et de l’autre, Alain Juppé promet des « réformes sérieuses, crédibles, sans brutalité ». À droite, la participation lors d’une primaire n’a d’ailleurs jamais été aussi forte, avec près de 5 millions d’électeurs attendus ce dimanche.
Sarkozy éliminé : l’ultime humiliation
Nicolas Sarkozy essuie une nouvelle défaite majeure, mettant ainsi fin à une carrière politique qu’il avait déjà promis d’interrompre en 2012, au lendemain de la victoire de son rival François Hollande. Au-delà de cet échec, Nicolas Sarkozy subit l’humiliation de perdre dans son propre camp et notamment face à un François Fillon qu’il avait jusque-là cantonné au rang de « collaborateur ». Si l’ancien président de la République a réussi à rassembler de nombreux militants autour de son projet, il n’a toutefois jamais semblé être en mesure de l’emporter. Sa stratégie s’est avérée infructueuse, son discours n’étant pas adapté à l’électorat de la primaire de droite, majoritairement composé de cadres supérieurs et de personnes âgées. Son penchant pour les questions liées à l’identité nationale et son climato-scepticisme ouvertement assumé n’ont apparemment pas joué en sa faveur et n’ont fait que raviver la flamme de l’anti-sarkozysme.
Le Pen se prépare et suscite la polémique
Déjà annoncée candidate depuis février 2016, Marine Le Pen prépare minutieusement le terrain avant se lancer officiellement dans la campagne. Les pronostics lui promettent un score imposant de 30% au premier tour, de quoi encourager ses troupes, qui ont par ailleurs révélé leur nouveau logo : une rose bleue qui n’a pas manqué de soulever la polémique. Autre fait notable qui pourrait grandement inspirer le FN : l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Marine Le Pen voit en effet d’un très bon œil la victoire du magnat de l’immobilier américain, celui-ci incarnant l’anti-establishment et le rejet des élites. Donnée perdante au second tour, Marine Le Pen espère échapper aux sondages, la victoire de Trump prouvant à ce titre que rien n’est jamais gagné d’avance en politique. Néanmoins, le probable succès de François Fillon aux primaires de la droite semble lui mettre des bâtons dans les roues, une partie des électeurs du FN pouvant être séduits par le discours radical de l’ancien Premier Ministre. Enfin, une autre inquiétude vient contrarier la campagne de Marine Le Pen : soupçonné de complicité d’escroquerie lors des législatives de 2012, son parti devra prochainement comparaître devant la justice.
Macron se lance et met le PS dans l’embarras
Longtemps annoncée, la candidature d’Emmanuel Macron est désormais officielle. L’ancien banquier, qui se revendique anticonformiste, entend en finir avec les clivages gauche-droite et « rassembler les Français » autour de son projet. Mettant dans l’embarras le PS, dont Emmanuel Macron s’est séparé en vue d’incarner le centre, cette candidature lui a valu de nombreuses critiques de la part de ses concurrents, à droite comme à gauche. Pour autant, son équipe ne semble pas atteinte et se dit même renforcée.
Mélenchon se lance : avec ou sans les communistes ?
Affilié à aucun parti politique, Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa candidature en février 2016. Cette candidature sans primaire et sans parti n’a pas été du goût de tous les communistes, divisés sur la question de leur éventuel ralliement. Très présent sur les réseaux sociaux et YouTube, le leadeur de la « France insoumise » a présenté son programme en octobre dernier. L’écologie et les énergies renouvelables y occupent une place importante, le député européen voulant appliquer la règle verte, qui consiste à ne pas puiser dans la nature plus que ce qu’elle ne peut renouveler. Il prévoit également d’abroger la loi travail et de convoquer une assemblée constituante en vue d’instaurer la VIe république.
Primaire du PS : le mystère reste entier
Les primaires du PS se tiendront lors des deux derniers weekends de janvier 2017. Si la candidature de François Hollande reste indécise, celles de Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche, François de Rugy et Jean-Luc Bennhamias sont quant à elles déclarées. Les autres prétendants auront jusqu’au 15 décembre pour confirmer la leur, et Manuel Valls sera logiquement de la partie en cas de renoncement du chef de l’État.
Les verts, les autres et la collecte des parrainages
Du côté d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), c’est le député européen Yannick Jadot qui est sorti vainqueur des primaires, qui n’auront rassemblé qu’un petit nombre de votants (14000). Sondages défavorables, crise financière, départs de plusieurs responsables : les verts semblent avancer sur un chemin tortueux. Un chemin sur lequel ils devront par ailleurs récupérer les 500 signatures nécessaires pour se présenter aux présidentielles. Plusieurs autres partis et personnalités sont eux aussi déjà engagés dans la délicate course aux parrainages. Nicolas Dupont-Aignan (Debout La République), Philippe Poutou (NPA), Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Jean-Pierre Chevènement (MRC), Rama Yade (récemment exclue du Parti Radical, ou encore Jean Lassagne (centre) : ils sont nombreux à vouloir briguer l’Elysée. Première étape : collecter 500 parrainages avant la mi-mars 2017.