Depuis que la Russie a été accusée d’avoir usé de piratage informatique afin de favoriser Donald Trump aux présidentielles américaines, de nombreux pays s’inquiètent de la menace grandissante des cyber-attaques qui planent sur leurs élections. La France n’y échappe pas, et les responsables politiques prennent conscience des risques liés au piratage informatique. Ainsi, la cyber-sécurité est un sujet qui fait l’objet d’une attention grandissante de la part du Ministère de l’Intérieur et de la Défense. Un commandement militaire de cyberdéfense a même été créé afin de compter en 2019, 2600 « combattants numériques ».
La Russie accusée de favoriser l’élection de Trump
Les élections américaines semblent avoir ouvert la boîte de Pandore. Le Washington Post a publié un article selon lequel la CIA accuserait la Russie de favoriser l’élection de Donald Trump grâce à des piratages informatiques complexes visant directement le clan démocrate.
Cette théorie a été confirmée par le New-York Times qui a par la suite révélé que des hackers russes avaient réussi à infiltrer des ordinateurs du Comité National Républicain, afin d’y collecter de nombreuses données.
Durant la campagne, les révélations sur Hillary Clinton se sont succédées notamment par le biais de Wikileaks. Discours rémunérés et autres scandales des emails ont considérablement nui à son image.
Ainsi le piratage de l’élection américaine s’est fait de manière indirecte, en agissant sur l’opinion publique. La question du piratage d’une élection pose celle de la stratégie d’opinion. Cette dernière vise à influencer l’opinion publique et donc le vote. Ainsi, il est possible de hacker une élection de manière sociale.
Champ d’attaque immense pour les hackers
Selon les spécialistes, la structure du système électoral français permettrait de se protéger contre les cyber-attaques au moment des votes. En effet, il ne s’agit pas d’un vote électronique, ce qui empêche toute malversation.
Ce qui inquiète cependant, c’est que le champ des attaques possibles est très vaste. Tout comme aux Etats-Unis, il est possible d’accéder aux boîtes mails des candidats ou de leur entourage, ainsi qu’à leurs sites internet. Les candidats communiquent grâce à leurs sites internet, qui peuvent être altérés.
Il est donc vital de maîtriser la sécurité de l’ensemble des sites grâce à des sociétés spécialisées. Les téléphones doivent également être protégés. En bref, de plus en plus de documents confidentiels sont stockés dans les ordinateurs, et c’est là où le danger réside.
Un risque largement sous-estimé
Face à des attaques de grande ampleur, les partis politiques à petite structure peuvent être très vulnérables. En effet, la culture du risque n’y est pas diffusée et les responsables politiques sous estiment bien souvent le pouvoir des informations qui circulent sur internet.
En vue des présidentielles de 2017, le sujet est néanmoins bien connu et évoqué en interne. Là où le bât blesse, c’est que les politiques mettent souvent trop de temps à réagir.
Ce fut le cas d’Alain Juppé, victime de la diffusion de fausses informations lors du premier tour : des hackers ont prétendu que le candidat avait des liens avec des islamistes, fausse information reprise à l’échelle nationale. Ce dernier a ensuite déclaré avoir réagi trop tard face à cette information, ce qui lui a peut-être coûté sa place.
Google : outils de lutte contre les cyber-attaques
Quelques heures avant l’ouverture du scrutin des élections néerlandaises, l’un des sites du vote a été piraté, cible d’une attaque informatique très commune : saturation du système de requêtes du site, qui devient alors indisponible.
Google a décidé de réagir en vue des élections françaises, et s’est allié avec Jigsaw pour créer une suite d’outils gratuits de lutte contre les cyber-attaques les plus courantes, appelée Protection Elections.
Cet ensemble d’outils sera voué à prémunir les agences de presse, équipes de campagne et différents organismes impliqués dans les élections contre les menaces informatiques les plus communes.