AccueilPolitiqueBrexit : le Royaume-Uni sort de l’UE à reculons

Brexit : le Royaume-Uni sort de l’UE à reculons

Un an après le référendum du 16 juin 2016, les partisans du Brexit devraient sauter de joie face au début des négociations sur la sortie de l’UE. Mais le moral n’y est pas.

Alors que les pourparlers ont débuté le 19 juin dernier, la défaite cuisante de Theresa May aux législatives met la Première Ministre dans une position de faiblesse embarrassante.

En effet, à défaut d’avoir obtenu une majorité absolue au sein du Parlement, May va être contrainte de changer d’approche et de revoir son projet de “hard Brexit”.

L’échec électoral redistribue les cartes

Afin de gagner les faveurs de Bruxelles, Theresa May est contrainte de faire des efforts et de renoncer à son attitude belliqueuse adoptée pendant la campagne électorale.

Privée de la majorité parlementaire absolue et très critiquée après l’incendie de Grenfell qui a fait 79 morts, elle est plus que jamais sur la sellette.

Celle qui promettait d’incarner la fermeté s’est présentée à Bruxelles le 19 juin, tout en sachant qu’elle ne dirigera peut-être plus le pays lorsque le Royaume-Uni sortira de l’UE en mars 2019.

Brexit Talks Fail Round 1

Theresa May pourrait être remplacée

Dans le cas où la Première Ministre serait remplacée, les négociations du Brexit seraient inévitablement retardées, et les deux parties pourraient ne pas s’entendre à l’issue du temps écoulé.

Ainsi, le Royaume-Uni pourrait quitter l’Union Européenne sans accord.

Il s’agit bien évidemment d’un scénario catastrophe pour les entreprises du pays, même si May a déclaré que “l’absence d’un accord serait préférable à un mauvais accord”.

Seule une période transitoire après mars 2019 pourrait éviter cette issue.

Un “hard Brexit” remis en cause

Pour rappel, le «hard Brexit» entraînerait une indépendance totale du Royaume-Uni vis-à-vis de l’Union Européenne, tandis que le «soft Brexit» permettrait de maintenir certains avantages du marché unique européen, en échange de compromis sur la libre circulation des individus.

Le fiasco du parti conservateur aux élections législatives est interprété comme un rejet du Brexit dur.

Mais aujourd’hui, le pays hésite. L’incertitude sur l’avenir et le flou politique trouvent leur origine dans un malentendu : le référendum du 23 juin 2016.

A Bruxelles, Thérèse May adoucit son programme

People Who Want their voices to be heard for Brexit

Les mesures les plus controversées de Theresa May sont aussi celles qui lui ont fait perdre sa majorité au Parlement lors des élections du 8 juin.

On pense à des mesures en matière d’éducation, de services sociaux et de gouvernance des entreprises. Ainsi, ce sont les premières à être abandonnées.

Du point de vue économique, le “soft Brexit” reste l’option la plus pragmatique. Les états membres ne comptent pas laisser le Royaume-Uni s’en tirer à si bon compte.

Le Royaume-Uni serait maintenu au sein du marché unique européen, mais en échange d’une libre circulation des personnes et d’une contribution au budget.

Les citoyens européens autorisés à rester au Royaume-Uni

D’après le discours prononcé par May à Bruxelles, les citoyens européens vivant depuis plus de 5 ans au Royaume-Uni auront la possibilité de recevoir un statut de résidence définitif.

En bref, aucun citoyen de l’UE ne sera forcé à quitter le territoire lorsque le Brexit entrera en vigueur. C’est un soulagement pour les 3 millions de citoyens européens résidant au Royaume-Uni.

Si Theresa May considère cette offre comme « équitable et sérieuse », elle n’est pas au goût de tout le monde.

Angela Merkel a déclaré qu’il s’agissait d’un « bon début”, sous-entendant qu’il restait de nombreuses questions à régler.

Pour Angela Merkel, l’avenir de l’UE est une priorité

Lors de son arrivée à Bruxelles, la chancelière allemande a déclaré que l’avenir des 27 pays de l’Union Européenne était maintenant prioritaire par rapport aux négociations sur le Brexit.

Elle se réjouirait de coopérer avec Emmanuel Macron, qui représente un renouveau de la créativité française. L’UE à 27, ébranlée par le vote il y a exactement un an en faveur du Brexit, a réussi depuis à afficher son unité.

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