Il l’avait promis, il l’a fait… Un après son élection, le Président et fondateur du parti « En Marche », Emmanuel Macron a rendu visite aux 900 parlementaires lors du Congrès à Versailles lundi 9 juillet.
Alors que la presse de gauche le taxe d’être « social très libéral », le discours d’une heure et demie avait l’allure d’un bilan pour l’opposition de droite. En effet, le Président se sait très impopulaire pour une majorité des Français.
Les députés du parti des Insoumis de Jean-Luc Mélenchon, candidat malheureux de l’élection présidentielle en 2017, ainsi que quelques députés du parti majoritaire de droite Les Républicains étaient absents à Versailles.
Un Président « monarchique »
Le « Président monarchique », c’est ainsi qu’Emmanuel Macron est désormais surnommé dans la presse Française. En moins d’un an, ses réflexions méprisantes sur les classes moyennes et défavorisées ont fortement déplues, sans compter une première apparition au Salon de l’Agriculture sous les sifflets.
Avec un vocabulaire emprunt aux mondes de la philosophie et de la finance, le Président a utilisé de nombreuses expressions complexes lors de son discours : « politique de l’émancipation » ou encore « déterminisme social », un vocabulaire bien loin d’être à la portée de tous.
Alors même que le Président a essayé de contrer ses adversaires qui le taxent d’être trop élitiste, il a appuyé son souhait de développer un plan contre la pauvreté alors même qu’il a été reporté de juin à septembre.
Une Europe fragmentée
Au-delà d’un simple discours, Emmanuel Macron laissait paraître une toute autre ambition que celle d’un Président : celle devenir un influenceur économique et politique en Europe.
Entre parti extrême au pouvoir en Italie, Brexit au Royaume-Uni et rupture avec l’Outre-Atlantique, le Président semblerait avoir saisi ce moment pour accroître l’influence de la France dans les décisions internationales.
Ce dernier a notamment déclaré que l’Europe doit être « plus souveraine, plus unie et plus démocratique ».
En campagne contre les extrêmes
Une ambition peut d’ailleurs en cacher une autre ! Emmanuel Macron pense déjà aux élections de l’année prochaine et sait que sa chute de popularité pourrait jouer un tour au parti qu’il a fondé, En Marche.
Il a d’ailleurs clairement présenté sa stratégie pour contrer le Rassemblement National – ex-Front National, vers lequel de nombreux élécteurs déçus se sont tournés.
« La frontière véritable qui traverse l’Europe est celle aujourd’hui qui sépare les progressistes des nationalistes. Nous en avons pour au moins une décennie. Ce sera difficile mais le combat est clairement posé », a t-il déclaré.
En réaction, Marine le Pen, a critiqué l’apparition du Président, en suggérant qu’il venait, entre les lignes, « d’annoncer la disparition du Premier Ministre Edouard Philippe ».
Un Président optimiste
Alors comment réagir lorsque tout semble aller contre soi ? Rester optimiste. C’est ainsi que l’on pourrait conclure le discours du Président Emmanuel Macron.
Le Président compte une perte historique de 30 points dans les sondages pour sa première année de quinquennat. Les transformations économiques voulues par le chef de l’état sont loin de faire l’unanimité, notamment les pensions de réversion, le crédit d’impôt, ou la réforme des retraites.
Comme il l’a confié lors de son discours, « au cœur de toute menace nait une grande opportunité ». A la fin de la journée, l’opposition a dénoncé un « exercice monarchique », alors que le coût de cette journée aurait coûté plus de €300 000 … aux contribuables.