La Fintech… qu’est-ce que c’est ? Comment évolue-t-elle ? Pourquoi a-t-elle révolutionné le trading et l’ensemble des secteurs de la finance ?
Le terme «fintech», contraction de « finance » et « technologie », a été lancé il y a des années dans la presse spécialisée, avant de se répandre en dehors de la sphère pure de la finance. Mais que signifie-t-il exactement ?
Pourquoi soudain banquiers, entrepreneurs, économistes, analystes et traders se sont appropriés ce terme ? Explications.
Qu’est-ce que la Fintech?
La Fintech est un néologisme qui fait référence aux technologies financières, à la manière de la Biotech, dans le domaine de la santé. Le terme désigne des start-ups du domaine des services financiers (banques, assurances, investissements, crowdfunding, services de paiement en ligne etc).
Mais il semble que le terme ne soit pas encore tout à fait familier aux français, d’après certaines études qui estiment que seuls 4% d’entre eux savent de quoi il en ressort exactement ! Quoi qu’il en soit, la Fintech est devenue incontournable, notamment dans le secteur BtoC (Business to Customer). Les start-ups de la Fintech ont envahi la finance. Bien plus qu’un phénomène de mode, il s’agit d’une révolution digitale initiée dans un secteur professionnel très spécialisé qui touche aujourd’hui tous les particuliers.
L’évolution de la Fintech
On pense que le terme Fintech est apparu pour la première fois vers les années 1980-1990. A cette époque, il s’agissait d’une technologie d’arrière-plan des institutions financières traditionnelles. Cela dit, la Fintech s’est depuis transformée en un éventail de services axés sur le consommateur, en croissance rapide. Le consommateur est le grand gagnant de la révolution en marche Fintech.
Aujourd’hui, les Fintech comprennent toute forme d’innovation technologique, y compris l’automatisation du secteur financier. Cela englobe tout : information, conseil et éducation pour améliorer la gestion financière des consommateurs par exemple, mais aussi des services qui simplifient les paiements et transferts de fonds, ce qu’on appelle la « Paytech », services bancaires de détail, prêts et emprunts, gestion des actifs financiers, collectes de fonds etc.
La Fintech a donné un véritable coup de pied au conservatisme ambiant des milieux financiers. Loin de s’opposer aux banques traditionnelles, les entreprises de la Fintech tentent de cohabiter en harmonie avec les gros poids lourds du secteur de la finance au service d’un objectif qui les réunit : le client.
De toute évidence, les services Fintech, positionnés sur des secteurs qui simplifient le quotidien, ont été largement adoptés par le grand public. Il est en effet plus aisé de vérifier ses comptes en ligne, plutôt que de le faire dans une agence bancaire ou même par téléphone. Les consommateurs paient leurs achats en utilisant des portefeuilles électroniques et soutiennent start-ups et causes via le financement participatif (ou crowdfunding). Ils utilisent des applications d’investissement pour surveiller les marchés et exécuter des ordres. La Fintech est définitivement entrée dans la vie quotidienne.
Plus récemment, elle a fini par inclure également le secteur en évolution des crypto-monnaies telles que le Bitcoin, l’Etherium, le Litecoin et le Ripple. Cette branche de la Fintech suscite un intérêt considérable de la part des investisseurs et des médias. Elle apparaît comme l’un des plus grands bouleversements potentiels du secteur bancaire mondial.
La Fintech est une tendance, pas une lubie
Devant l’utilisation souvent galvaudée du terme Fintech, on serait tenté d’en déduire qu’il s’agit du dernier mot à la mode. Les données d’Accenture ont révélé que les investissements mondiaux dans les Fintech s’élevaient à $930 millions en 2008. Au début de 2015, ce chiffre avait dépassé les $12 milliards. Plus récemment, KPMG a publié un rapport indiquant que ce chiffre avait atteint $50,8 milliards en 2017 et plus que doublé pour atteindre $11,8 milliards en 2018.
Le consensus actuel est que cette tendance poursuivra sa montée en flèche. La Fintech s’est en effet détachée du secteur des services financiers – où elle demeure essentielle – pour s’insérer dans chaque business qui a recours à des services financiers. Tous les types d’entreprises sont concernés.
Cette tendance vient de la nature même des start-ups de la Fintech, petites, agiles et versatiles. Elles sont capables d’œuvrer rapidement et avec une précision qui n’est tout simplement pas à la portée des titans, des grandes institutions financières à travers le monde. Elles innovent rapidement et répondent aux besoins dès leur apparition, ce qui les rend très attractives pour les investisseurs.
Pourquoi la tendance Fintech est-elle importante?
La Fintech permet aux entreprises d’améliorer leur efficacité et aux consommateurs de s’informer et de prendre des décisions financières simplement et plus rapidement. D’une manière générale, la Fintech est essentielle aux entreprises et aux consommateurs de trois façons :
- Le financement participatif ou crowdfunding
- La rentabilité des coûts salariaux
- Les paiements en ligne rapides
Financement participatif (crowdfunding)
Le financement participatif a ouvert la voie aux start-ups pour lever de petites sommes d’argent auprès d’un grand nombre de personnes ou d’organisations, afin d’obtenir le financement dont elles ont besoin pour une nouvelle cause ou entreprise. Kickstarter, Indegogo, Patreon, GoFundMe et CrowdRise, entre autres, font partie des entreprises de financement participatif les plus connues, selon un rapport de Inc.
De nombreuses entreprises et produits créés grâce au financement participatif ont connu un grand succès. Oculus VR, société américaine de matériel et de logiciels de réalité virtuelle financée par crowdfunding via Kickstarter en 2012, est l’un des meilleurs exemples de réussites grâce au financement participatif. Facebook a acquis la société en 2014 pour $2,3 milliards en espèces et en actions.
Cela démontre bien la rapidité et l’efficacité de ces financements pour les start-ups en phase de branding ou de développement d’un nouveau produit par rapport aux méthodes traditionnelles de recherche de l’investisseur idéal.
Rentabilité des coûts salariaux
La Fintech permet également aux entreprises de réduire le coût salarial et donc d’accroître l’efficacité globale. Les estimations de PwC montrent que plus de la moitié des activités rémunérées peuvent être automatisées grâce à l’intelligence artificielle (IA) et à la robotique avancée, comme les robo-advisors (robots-conseillers), ces plateformes de conseils en investissement automatisées.
Par exemple, de nombreuses tâches autrefois exclusivement exécutées par des rédacteurs dans le domaine des assurances ont été remplacées, tout ou en partie, par des Fintechs. Software est maintenant en mesure d’effectuer une analyse des données client et de proposer une interprétation bénéfique. Ces données peuvent inclure tout, du texte non structuré aux images en passant par l’audio ou la vidéo. Un autre exemple concerne les tâches longtemps exécutées par des analystes financiers, qui peuvent maintenant être effectuées par un logiciel d’analyse financière capable d’identifier les tendances des indices historiques et de prédire l’évolution du marché. Cela permet aux salariés de se concentrer sur des tâches de nature différente, améliorant ainsi la rentabilité des travaux pour lesquels une entreprise verse un salaire.
Paiements en ligne rapides
La Fintech intervient sur la nature même des transactions de paiement. Grâce aux paiements en ligne, les transactions s’effectuent rapidement. Bien que nous connaissons tous les portefeuilles numériques, tels que Apple Pay ou PayPal pour effectuer des achats en ligne, ou même en magasin dans une moindre mesure, l’adoption des paiements via mobile se développe rapidement et comporte de nombreux avantages.
Par exemple, l’application Paylah de DBS à Singapour permet aux clients de scanner un code barre pour payer rapidement via un smartphone. Les entreprises mettent de plus en plus en œuvre ce type de système sans numéraire, pour offrir à leurs clients plus de confort et une efficacité accrue. Les systèmes fournissent aux entreprises des enregistrements numériques détaillés de leurs ventes, tout en réduisant leur temps de traitement. Par conséquent, les paiements en ligne rapides Fintech permettent des processus commerciaux optimisés.
La Révolution Fintech et le Forex
Le trading en ligne sur le marché des changes a subi un changement de taille avec l’émergence de la Fintech. Le Forex d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec ce qu’il était il y a deux décennies.
Le trading passe habituellement pour une méthode d’investissement pratique et accessible grâce à laquelle il est possible de rentabiliser ses investissements. Il suffirait de se tenir au courant des derniers mouvements politiques et économiques mondiaux pour prendre des décisions stratégiques sur les marchés boursiers. Si ce concept du trading est universellement accepté aujourd’hui, ce n’était pas le cas il y a peu.
Avant l’Internet à haut débit et les applis pour smartphones, trader sur le marché des changes était difficilement accessible aux investisseurs particuliers. Seules les banques et autres grandes institutions financières similaires pouvaient se livrer à cette activité. Pour investir sur le marché des devises, les traders devaient utiliser les services d’une institution financière comme intermédiaire, n’ayant le droit ni d’acheter ni de vendre des devises en temps réel, ne pouvant pas accéder aux prix du marché, ni même obtenir les dernières actualités boursières internationales pour exécuter une transaction.
La Fintech a fait du trading un « mainstream »
Au début du nouveau millénaire, le trading est devenu à la portée des investisseurs ordinaires. La raison pour laquelle le phénomène du trading est demeuré, au départ, de faible ampleur, est lié aux connexions Internet potentiellement peu fiables et autres problèmes de technologie associés. Les outils de trading étaient aussi très basiques et pas aussi fonctionnels que ceux à la disposition des traders d’aujourd’hui.
Parallèlement à l’amélioration de la vitesse et de la fiabilité de l’Internet, à la généralisation des smartphones et des applications, les Fintech ont définitivement transformé le trading en ligne en une opportunité d’investissement disponible sur les places fortes financières du monde entier. A partir de là, les apprentis traders ont pu investir de n’importe où et quelle que soit leur compréhension des statistiques et de la finance. De leur côté, les courtiers bourse ont développé des plateformes ergonomiques et intuitives permettant aux traders de saisir toute la logique financière derrière leurs investissements, afin d’exécuter les bonnes décisions sur les marchés.
En mai 2017, Barclays a ouvert son propre site sur les Fintech à Londres. Les derniers hésitants ou réticents ont reconsidéré leur approche du trading en ligne. Le marché des changes a cessé d’être un lieu opaque et inaccessible. De nombreuses personnes, qui se remettaient tout juste de la crise financière de 2008, se sont montrées intéressées par ce potentiel nouvellement révélé par la Fintech.
Nouvelles opportunités via la Fintech
La Fintech a permis aux consommateurs d’utiliser les services bancaires en ligne et d’effectuer des transactions de paiement ou des transferts d’argent. Elle a permis également aux traders de gérer des comptes pour effectuer des trades sur le marché des changes et des devises en temps réel.
La Fintech a aussi tout autant simplifié la gestion du trading que la gestion des comptes personnels. De plus, les outils disponibles sur une bonne application mobile facilitent les transactions live avec les cours du marché affichés en streaming. En conséquence, les traders peuvent être sûrs que leurs actions reflètent leurs choix parce que les transactions sont instantanées.
Les sites de trading qui ont recours à la Fintech utilisent des outils analytiques de plus en plus sophistiqués pour offrir une expérience utilisateur substantielle. Les traders peuvent désormais s’appuyer sur de nombreux outils et signaux de trading pour renforcer leur capacité à prendre des décisions, sachant qu’ils obtiendront toujours des données actuelles, précises et mises à jour. Ils peuvent réaliser des trades plus informés en s’appuyant sur des stratégies solides qu’ils comprennent. En outre, cela leur permet de le faire sur des marchés plus sûrs.
Regard sur l’avenir de la Fintech
Il est évident que la Fintech offre d’innombrables possibilités aux consommateurs et aux entreprises en général. L’univers du trading en ligne, en particulier, a beaucoup à gagner de la Fintech.
Bien que les start-ups de la Fintech ne fassent pas toujours les gros titres, elles développent sans cesse de nouvelles technologies qui permettent aux traders et, notamment à ceux qui débutent dans le métier, de mieux comprendre les opportunités d’investissement offertes par le trading. Chaque nouvelle année apporte son lot de développements et d’innovations, allant de la gestion de compte à la technologie des transactions.
Le trading haute fréquence (THF) – soit l’exécution à haute vitesse de transactions réalisées par des algorithmes informatiques – s’est également amélioré et continuera de le faire. Ceux qui travaillent dans ce qu’on appelle aussi le « trading automatique » peuvent déjà constater la tendance. Si le THF apparaît traditionnellement comme néfaste pour l’industrie, les améliorations en cours des algorithmes changent la donne. La technologie d’automatisation permet au THF de devenir un mouvement positif sur le marché et peut éventuellement éliminer le besoin d’interaction humaine.
L’industrie du trading s’est familiarisée avec les algorithmes et les robots programmés par ordinateur, ce qui permet aux traders d’avoir un accès à des volumes de transactions plus importants, sans ajouter le risque inhérent à ce type de stratégie. Les marchés autrefois inondés de faux traders et de manipulations connaissent un changement avec l’automatisation intelligente qui réduit les risques tout en améliorant considérablement la légitimité du marché.
La Fintech pour gérer le risque lié au trading
Il n’est pas toujours évident pour les traders de bien comprendre l’importance de l’élaboration d’une stratégie de gestion des risques et de la mise en œuvre efficace de ce processus, bien qu’il soit régulièrement rappelé aux traders d’élaborer leurs plans à l’avance et de veiller à leurs trades.
La Fintech est en train de modifier cette tendance et de la réorienter positivement. Les start-ups Fintech se concentrent beaucoup sur la gestion des risques. Elles développent des technologies spécifiques à l’industrie du forex, aux traders et aux courtiers. De cette manière, ces derniers veillent à ce que les marchés et les actifs bénéficient d’une protection accrue.
Des technologies telles que l’analyse améliorée, les logiciels de prévision des risques, l’apprentissage automatique pourraient avoir un impact significatif sur la manière dont les transactions se déroulent et la gestion des risques. L’idée est que si un programme analytique suggère la possibilité d’un krach boursier dans un futur proche, un trader sera plus susceptible de réfléchir à deux fois avant de trader en ligne une fois le risque détecté.
Investissements Fintech à la hausse en France
Les start-ups de la Fintech explorent sans arrêt de nouveaux domaines. On observe un attrait très net des investisseurs pour les thématiques de la Blockchain, de l’Insurtech et de la Regtech. L’année dernière a été importante pour la Fintech et 2019 suit le même chemin. Les investissements dans les Fintech s’affichent clairement à la hausse. La France tient d’ailleurs la part belle ; les start-ups Fintech françaises ont récolté €365 millions en 2018 avec l’émergence de champions tels que Lendix, Younited Credit, Ledger, Lydia etc. Une filière d’excellence qui invite à l’optimisme.
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