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SNCF : le gouvernement tient bon face à la grève

Vendredi, les discussions entre le gouvernement et les syndicats ont échoué. Face à l’ampleur de la grève qui a repris jusqu’à mardi matin, Edouard Philippe a confirmé que le gouvernement irait « jusqu’au bout” de la réforme de la SNCF.

Selon lui, cette grève aurait pour but de rendre la vie des usagers impossible et ainsi influencer l’opinion publique. Si le gouvernement se dit ouvert aux modalités de cette réforme, certains sujets tels que la fin du recrutement au statut de fonctionnaire et l’ouverture à la concurrence ne seraient pas négociables.

62% des français favorables à la réforme

D’après un sondage Ifop effectué les 5 et 6 avril derniers, 62% des français souhaitent que le gouvernement aille au bout de la réforme de la SNCF, sans céder aux grèves et autres mouvements sociaux. Les 30 et 31 mars, ce chiffre était de 51%.

Le gouvernement serait-il en train de gagner la bataille de l’opinion ? Certes, il est trop tôt pour se prononcer sur la suite des évènements. Mais ce qu’on sait aujourd’hui, c’est que le statu quo n’est pas envisageable.

Pendant ce temps, Emmanuel Macron reste loin des débats et laisse son Premier Ministre à la manoeuvre. Loin d’être surprenant, ce partage des rôles est revendiqué par l’Elysée : le chef de l’état donne sa vision et le gouvernement mène les annonces et consultations.

C’est la première fois qu’Emmanuel Macron fait face à un mouvement social de grand ampleur depuis le début de son mandat. Outre la SNCF, la pression monte de tous les côtés : Air France, EDS et les universités montent au créneau, encouragés par les syndicats qui misent sur une “convergence des luttes”.

Le conflit des cheminots devient l’emblème de la réforme au sens large, et le Président en a bien conscience. S’il réussit à faire passer cette réforme, la voie est ouverte pour d’autres initiatives. S’il échoue, il sera pieds et poings liés jusqu’à la fin de son quinquennat.

Il a multiplié les réformes à un rythme effréné depuis le Général de Gaulle. Jusqu’à aujourd’hui, une quinzaine de grands chantiers économiques et sociaux sont en marche, sans aucune accalmie à l’horizon. Marché du travail, formation, fiscalité ou encore organisation de l’Etat, tout y passe.

Tout va se jouer à l’Assemblée Nationale

Alors que 300 amendements ont déjà été déposés, le nouveau projet de loi de la SNCF sera décidé à l’Assemblée Nationale jeudi soir. Le « projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire » sera alors voté. A l’Assemblée, la Nouvelle Gauche est sans surprise opposée à la réforme et a déjà déposé une motion de rejet préalable. Le but ? Tout simplement faire retirer le texte gouvernemental.

La Ministre des Transports est montée au créneau lundi, pour défendre une réforme qui selon elle répond aux « attentes des concitoyens ». Elisabeth Borne n’a pas mâché ses mots, et déclaré que le débat était pollué par les fantasmes et les contre-vérités, pour ajouter que le pacte ferroviaire était impératif. Le modèle économique actuel de la SNCF ne serait plus soutenable, et menacé par un endettement hors de contrôle.

Certains sujets sont “non négociables”

Comme l’a martelé Édouard Philippe, certains sujets tels que l’ouverture à la concurrence et la fin du recrutement au statut ne sont “pas négociables”. Seules les modalités seraient selon lui ouvertes à la discussion. Malgré l’échec des négociations avec les syndicats vendredi dernier, le Premier Ministre se montre optimiste quant à une entente.

 

€100 millions perdus à cause de la grève

Interrogé par BFMTV, le patron de la SNCF, Guillaume Pepy a rappelé que la direction du groupe négociait actuellement une convention collective sensée “poser les bases du futur contrat de travail”.

D’après lui, la SNCF a déjà perdu une centaine de millions d’euros depuis le début de la grève, ce qui correspond à €20 millions par jour. Il a énuméré trois choses qui ne changeraient pas après la réforme : la SNCF restera publique, les missions de service public seront conservées, et l’âme du groupe ne sera pas perdue.

Réforme SNCF, les changements :

  • Le statut de cheminot disparaît pour les nouveaux recrutements
  • La SNCF est transformée en société anonyme par action
  • Le réseau ferroviaire sera ouvert à la concurrence
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