En raison de la digitalisation de l’économie et de l’essor des banques en ligne, le petites agences bancaires pourraient bientôt disparaître en France. Dans une étude publiée en mars, le cabinet Sia Partners affirme que les grands groupes bancaires français sont sur le point de fermer 12,6 % de leurs agences entre 2016 et 2020, soit à un rythme quatre fois plus élevé qu’entre 2012 et 2016.
Cela représente une agence sur huit. On parle ici de BNP-Paribas, Société Générale ou encore LCL. En 2020, il n’y aura plus que 32 500 établissements bancaires en France, contre 37 000 en 2016.
Une agence bancaire sur huit va fermer
A en croire Sia Partners, 12,6 % des agences bancaires en France fermeront d’ici à 2020, soit une agence sur huit. Cette tendance serait particulièrement marquée en Ile-de-France. Le phénomène était déjà observé de 2012 à 2016, période durant laquelle 11% de agences bancaires françaises ont fermé.
Du côté du reste de l’Europe, 11% des agences bancaires italiennes, 24% des banques espagnoles et 12% des banques allemandes ont fermé entre 2012 et 2016. Avec la baisse la plus faible et une densité de 580 agences bancaires pour 100 000 habitants, la France reste toujours le pays le mieux doté de l’Union Européenne.
Il existe aujourd’hui 37 000 agences bancaires en France. Il est donc prématuré de parler de fermeture généralisée, même si les annonces des grandes banques peuvent paraître spectaculaires : BPCE parle de 400 agences en deux ans, la Société Générale de 450 établissements, LCL 14% de ses agences et la Banque Populaire 5%. Malgré ces chiffres, même en 2020 il y aura une agence bancaire pour 2 000 habitants en France.
Les banques investissent dans le numérique
Durant plusieurs décennies et avec l’élévation du niveau de vie des français, les agences bancaires et distributeurs automatiques se sont multipliés à chaque coin de rue. C’est la “course aux guichets”. Alors qu’il y avait 54000 guichets en France en 1967, on en compte aujourd’hui 57000.
La digitalisation du secteur bancaire serait en cause, les banques en ligne séduisant de plus en plus de clients. En 2008 et avec l’essor des supports numériques, la croissance ininterrompue du nombre d’agences bancaires a pris fin pour de bon.
La fréquentation des agences a ainsi baissé de 50% entre 2008 et 2012. Face à cette baisse de fréquentation, les acteurs de l’industrie bancaire ont dû revoir leurs critères de rentabilité et développer de nouvelles stratégies.
D’après l’étude, aujourd’hui moins de 20% des personnes possédant un compte bancaire se rendent dans leur agence plus d’une fois par mois. Les applications mobiles et sites internet permettent de gérer son compte à distance, depuis un smartphone, un ordinateur ou une tablette. De plus, les banques en ligne séduisent de plus en plus les consommateurs.
La stratégie des banques françaises est simple : fermer des agences pour investir massivement dans le numérique. Si à l’origine les réseaux bancaires ont été dimensionnés afin de pouvoir gérer la totalité des opérations, ce système n’est plus adapté aux modes de consommation. Aujourd’hui, les grandes banques elles-mêmes recommandent à leurs clients d’effectuer leurs opérations grâce à des outils numériques.
Collaborer avec les Fintech ou disparaître ?
En 2017, 3 millions en français ont délaissé leur banque traditionnelle pour se tourner vers la banque en ligne. D’autres possèdent plusieurs comptes dans différentes banques. On retrouve en tête ING Direct et Boursorama Banques qui comptaient alors un million de clients chacune.
Mais les acteurs se multiplient et tout le monde veut sa part du gâteau : Fortuneo, Hello Bank, BforBank, Monabanq, Orange Bank, Anytime, C-zam ou encore le Compte Nickel s’adressent à des clientèles différentes.
Les banques en ligne peuvent-elles mettre en danger les banques traditionnelles ? Oui et non, car aucune d’entre elles n’est réellement indépendante. En réalité, la plupart des banques en ligne appartiennent à de grands groupes bancaires.
On peut citer BNP-Paribas qui est propriétaire de Hello Bank et Compte Nickel. Banques en ligne et banques classiques sont complémentaires : les premières apportent la gratuité, des retraits sans frais et un taux de découvert faible, tandis que les deuxièmes apportent des agences physiques, conseillers, remises de chèque et d’espèces.