La vague de froid “Moscou-Paris” en provenance de Sibérie occidentale a déferlé sur l’Europe lundi, pour provoquer des baisses de température record ainsi que des gelées et chutes de neige. Selon Météo-France, les températures devraient chuter entre -10 et -18°C dans le nord du pays.
Alors que Bucarest a annoncé la fermeture des écoles lundi et mardi, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Espagne ont conseillé aux citoyens de se préparer à un froid intense. Trois personnes ont déjà perdu la vie, une en France et deux en Pologne.
Jusqu’à -18°C ressentis en France
Le Centre météorologique russe a annoncé cette semaine des températures “anormalement froides” sur l’ensemble du pays : -24°C dans la région de Moscou et jusqu’à -35°C dans le centre de la Russie. Les experts appellent cela l’effet “Moscou-Paris”: des masses d’air froid en provenance de l’Arctique se propagent de la Sibérie jusqu’à l’Europe occidentale.
Le vortex polaire, un tourbillon d’air froid tournant autour du pôle Nord, connait une désorganisation qui ramène une masse d’air très froide sur la Russie.
La France est lourdement touchée par ce froid venu de Sibérie avec des températures record. Si Météo France a annoncé des minimales allant de -6°C à -10°C sur une grande partie du pays, les températures ressenties pourraient atteindre -18°C.
Les autorités ont déclenché le plan “grand froid” dans 37 départements français, avec 3100 places supplémentaires d’hébergement temporaire pour les sans abris. Cependant les sans abris ne sont pas les seules populations à risque : les autorités conseillent de garder les nourrissons et personnes âgées à l’intérieur.
Pourquoi parle t-on autant de cette vague de froid ? Parce que la France n’a pas connu d’épisode aussi tardif dans l’hiver depuis mars 2005. Même si d’après Météo-France des épisodes de froid “précoces” ou “tardifs” sont possibles, généralement les vagues de froid le plus intenses ont lieu entre fin décembre et mi-février.
Le « froid sibérien » pas si froid que ça
Si la vague de froid provenant de Russie est qualifiée de “froid Sibérien”, il s’agit selon les experts d’un abus de langage. Certes l’air est glacial, mais cela n’a rien à voir avec les températures de -30°C et -45°C observées en Sibérie orientale.
Mais qu’est-ce que la température ressentie, également appelée “indice de refroidissement éolien”? Elle désigne le phénomène par lequel la perception du froid est accentuée par le vent. Le corps produit une petite couche d’air chaud située à la surface de la peau.
En cas de vent froid persistant, cette couche est balayée en permanence tandis que le corps essaie de la recréer. Ainsi, le corps se refroidit. La température ressentie est calculée grâce à une formule mathématique et on sait déjà que cette semaine il faudra enlever 5°C aux températures affichées par les thermomètres pour connaître la température ressentie.
Des pics de pollution sont à prévoir
Dans les grandes villes, les périodes de grand froid sont bien souvent propices à des pics de pollution. L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe) a rappelé que la production d’électricité était la “plus carbonée” lors des pics de froid.
En raison du froid, les radiateurs vont fonctionner à plein régime. Il est donc conseillé de limiter sa consommation d’électricité entre 18h et 20h. De plus l’anti-cyclone plaque l’air contre le sol, ce qui l’empêche de se mélanger. Ainsi les polluants liés au trafic automobile et au chauffage stagnent et la pollution ne se disperse pas.
Quels sont les risques pour la santé ?
Dans des conditions de grand froid, l’organisme doit faire des efforts supplémentaires pour s’adapter. Le coeur notamment est contraint de battre plus vite afin de lutter contre le refroidissement. Selon la Direction Générale de la Santé, un épisode aussi glacial peut potentiellement aggraver des problèmes cardio-vasculaires existants.
Ainsi, pour chaque degré de température en moins, le risque d’infarctus du myocarde est augmenté de 2%. Toute activité physique à l’extérieur doit donc être limitée pour les personnes présentant de l’hypertension artérielle ou une insuffisance cardiaque.