D’après les chiffres définitifs d’IHS Markit publiés lundi, l’amélioration de l’optimisme des entreprises dans la zone euro en septembre n’a pas suffi à relancer l’activité industrielle. Ralentie par les craintes d’une aggravation des tensions commerciales dans le monde, la croissance du secteur manufacturier est tombée à son niveau le plus bas depuis deux ans.
- L’indice PMI manufacturier s’est établi à 54,7 en août contre 55,1 en juillet et 54,4 attendus. Il est au plus bas depuis 21 mois, mais toujours au-dessus du seuil de 50 séparant la contraction de la croissance.
- L’indice PMI des directeurs d’achats du secteur tertiaire remonte à 54,7 versus 54,4 attendus.
- L’indice manufacturier est au plus bas depuis deux ans en septembre avec 53,3 contre 54,6 en août et 54,4 attendu.
- La croissance des nouvelles commandes a brutalement ralenti, au plus bas depuis 25 mois, à 51,4.
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Croissance en berne dans la zone euro
D’après les premiers résultats de l’enquête mensuelle de Markit auprès des directeurs d’achats de la région, la croissance de l’activité économique a de nouveau ralenti dans la zone euro au mois de septembre. Markit ajoute dans son rapport qu’un sous-indice indiquant l’optimisme des entreprises s’est amélioré en septembre, après être tombé en août à son plus bas niveau depuis près de deux ans.
Au moment où la Banque Centrale Européenne (BCE) se prépare à changer sa politique monétaire jusque là ultra-accommodante, les entreprises ont réussi à augmenter leurs prix. D’après Chris Williamson, chef économiste d’IHS Markit, la question est de savoir combien de temps le secteur des services sera capable de soutenir une forte croissance compte tenu du manque de dynamisme de son secteur manufacturier.
Flash Eurozone PMI drops to 4-mo low of 54.2 (vs 54.5 in Aug), slowdown driven by weakest growth in manufacturing sector since May 16, while goods exports declined for the first time in over 5 years. More here: https://t.co/lbsPguYhrP pic.twitter.com/zr0M6tFYjQ
— IHS Markit PMI™ (@IHSMarkitPMI) September 21, 2018
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Tensions commerciales dans le monde
D’après Markit, il est indéniable que la guerre commerciale entre Washington et Pékin contribue à ralentir la croissance du secteur manufacturier européen. Sans surprise, l’attitude protectionniste de Donald Trump effraie les chefs d’industrie de la zone euro.
Ses récentes annonces ne risquent pas d’arranger les choses : le Président américain serait insatisfait de la proposition de l’UE sur les droits de douanes, et menace de se retirer de l’OMC. Selon le directeur de l’organisation, Roberto Azevedo, une telle décision donnerait lieu à « un chaos pour les entreprises américaines partout dans le monde.”
OMC : la lourde menace de Donald Trump https://t.co/MJhFiCWHWY pic.twitter.com/tYPdyzbLz4
— Le Point (@LePoint) August 31, 2018
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Baisse générale des exportations
Ce ralentissement de l’activité depuis le début de l’année va de paire avec la baisse du nombre de commandes à l’exportation. D’après le chef économiste chez IHS Markit, Chris Williamson, les exportations ont affiché en août leur plus faible expansion depuis près de 2 ans.
September Eurozone flash composite #PMI rounds off a solid Q3 at 54.2 (54.5 Aug), consistent with +0.5% GDP, but growth is being held back by stagnant exports (no export growth seen for first time in over five years) https://t.co/8R2E5bZdM6 pic.twitter.com/iVQeccIde1
— Chris Williamson (@WilliamsonChris) September 21, 2018
Selon lui, les chefs d’entreprises ont observé à la fois une baisse de la demande de la part des marchés étrangers et une plus grande aversion aux risques de la part de leurs pairs.
France : le secteur manufacturier accélère
Du côté de la France, le secteur manufacturier a affiché une accélération de sa croissance au mois d’août. D’après Markit, elle aurait été stimulée par une hausse de la demande intérieure, l’indice PMI ayant affiché une progression de 53,3 points en juillet à 53,5 points en août.
Cet indice mesure les performances globales du secteur manufacturier en se basant sur les données obtenues auprès de 400 entreprises françaises. Lorsque cet indice se situe au-dessus des 50 points, l’activité est considérée en expansion.