Selon les dernières estimations de la Banque de France publiées le 8 août, la croissance du PIB français s’établira à 0,4% au troisième trimestre de l’année. Ce léger rebond amène la croissance annuelle à 0,8%, alors que le gouvernement tablait sur un chiffre d’au moins 1,8% .
Pour atteindre cet objectif, il faudrait que le quatrième trimestre de l’année soit spectaculaire, avec au minimum 1,5% de croissance. Les prévisions de la Banque de France rejoignent celles de l’Insee, qui avaient annoncé en juin 0,4 % de croissance au troisième trimestre.
- La Banque de France prévoit +0,4 % de croissance pour le PIB au troisième trimestre de l’année.
- C’est en dessous des estimations du gouvernement qui attend 1,8% de croissance annuelle en 2018.
- Le ralentissement n’est pas seulement français, mais général : hausse du pétrole, taux d’intérêts, euro, Brexit et politique de Trump sont autant de facteurs qui y contribuent.
+0,4% de croissance du PIB
Selon les prévisions de la Banque de France, le produit intérieur brut (PIB) français progressera de 0,4 % au troisième trimestre de 2018. Cela représente une hausse de 0,1 point versus les estimations du premier semestre, et une baisse de 0,1 point versus les résultats de fin juillet 2018.
Prévision #PIB au troisième trimestre 2018 : +0,4 % (première estimation) https://t.co/5OaITFh1r4 pic.twitter.com/ZFKfiFg8BY
— Banque de France (@banquedefrance) August 8, 2018
Ce léger rebond serait insuffisant pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement. Force est de constater que le Directeur de la Banque de France s’était trompé en affirmant à la mi-juillet que le « trou d’air » du début d’année était « derrière nous ».
Alors que la croissance française atteignait 0,7 % au dernier trimestre de 2017, soit 2,2 % sur l’année, elle est retombée 0,2 % aux deux premiers trimestres de 2018. Les indicateurs économiques sont peu encourageants pour l’économie française et le ralentissement de l’activité serait attribuable à plusieurs facteurs :
– la hausse des prix du pétrole
– une activité ralentie en raison des grèves SNCF et Air France
– la baisse de 0,1% des dépenses des ménages
– le déficit commercial, qui s’est aggravé à €6,2 milliards
– le chômage, qui a rebondi au deuxième trimestre
Le gouvernement tablait sur 2,2%
Suite au ralentissement du premier semestre de l’année, Gérald Darmanin avait abaissé début août la prévision de croissance du gouvernement qui tablait sur 2 % en 2018 : il annonçait alors qu’elle ne serait « pas inférieure » à 1,8 %. Dans tous les cas, si les 0,4 % de croissance se confirment au troisième trimestre, l’objectif du gouvernement ne sera pas atteint.
En réalité, il faudrait que le troisième trimestre de l’année soit exceptionnel, avec au moins 1,5% de croissance, pour que l’objectif de l’éxécutif soit atteint. Selon Philippe Waechter, il s’agit d’un taux que la France n’a pas connu depuis plusieurs décennies, et un scénario très peu probable compte-tenu de l’environnement international actuel.
L’équation budgétaire en péril
Cette croissance annuelle moins robuste que prévue pourrait mettre en péril un autre objectif du gouvernement : celui de réduire le déficit public à hauteur de 2,3% du PIB. Ce chiffre a été jugé “trop optimiste” par la Banque de France, qui table sur 2,5%.
Croissance. Le gouvernement contraint de revoir ses ambitions à la baisse [Vidéo] https://t.co/B2Rhp8Z9pV pic.twitter.com/q86yfdCeVP
— Le Télégramme (@LeTelegramme) August 8, 2018
La solution serait de renforcer la politique d’économies en vue de tenir les déficits. Pour le moment, aucune piste n’a été donnée par le gouvernement pour tenir ses engagements. Il est probable que l’exécutif présente de nouveaux chiffres à la fin du mois de septembre, lors de la présentation du projet de loi de finances pour 2019.