La tension est montée d’un cran cette semaine entre la Chine et les Etats-Unis. Pékin a annoncé sa décision d’appliquer des droits de douane supplémentaires sur 128 produits américains. Une décision qui a provoqué des remous à Wall Street cette semaine.
La riposte : taxes douanières de $3 milliards
La réponse du berger à la bergère… Lundi 2 avril, la Chine a annoncé des mesures punitives contre les Etats-Unis. Pékin a ainsi instauré des taxes portant sur 128 produits américains. Imposées par la commission chargée des taxes douanières au sein du Conseil d’Etat, elles représentent une valeur de $3 milliards.
Il s’agit du dernier épisode en date dans le bras de fer qui oppose Washington à Pékin depuis maintenant plusieurs semaines. Tout commence au début du mois de mars, lorsque l’administration Trump décide d’imposer des droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium.
La question de la « sécurité nationale », qui est alors avancée, ne laisse pas de doute sur l’objectif réel de la manœuvre : limiter les importations en provenance de Chine. En effet, le déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine a atteint plus de $375 milliards en 2017 : un montant difficile à justifier pour Donald Trump, le tenant de la doctrine « America First », qui doit justifier à sa base d’électeurs de ses efforts pour privilégier les entreprises américaines. La Chine avait alors dénoncé une mesure « dirigée uniquement contre certains pays », accusant Washington de « contrevenir gravement au principe de non-discrimination » et de « porter gravement atteinte aux intérêts chinois ».
De son côté, le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer a remis de l’huile sur le feu en dénonçant les pratiques chinoises relevant selon lui de pillage de propriété intellectuelle des entreprises américaines souhaitant s’implanter sur le sol chinois.
Remous sur les marchés
La contre-attaque chinoise n’est pas passée inaperçue sur les marchés financiers. Au lendemain de l’annonce de Pékin de taxer les produits américains, le Dow Jones a ouvert en repli de 1,75%, avant de rebondir en séance. Les analystes financiers sont divisés sur les risques d’une guerre commerciale ouverte entre les deux pays : tandis que certains se montrent très prudents sur l’évolution des marchés actions dans les mois à venir, d’autres sont plus optimistes.
Pour Ross Teverson, gérant du fonds Jupiter Global Emerging Markets, une guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis serait extrêmement néfaste pour les marchés d’actions partout dans le monde, mais ce scénario est peu probable. Donald Trump « aboie plus qu’il ne mord », malgré l’actualité récente, remarque l’analyste. Selon lui, un accord raisonnable concernant les échanges entre les deux pays devrait prévaloir en définitive.