Le cabinet d’études Ernst & Young vient de publier une étude alarmante sur le milieu de la fusion-acquisition dans le monde. L’activité serait en berne de 10% comparé à l’année dernière, à seulement 46%.
En cause, une forte incertitude mondiale causée par des situations politique instables, du Brexit à la nouvelle politique protectionniste aux Etats-Unis. Analyse sur trois trimestres fragiles.
2018 : une année morose
S’il y a bien une année où la politique a pesé lourd sur la fusion-acquisition, c’est 2018.
C’est, en tous les cas, le résultat d’une étude approfondie publiée par l’agence Ernest & Young, qui a interrogé plus de 2 600 hauts cadres et dirigeants de la finance dans plus de 45 pays ces dernières semaines.
Alors que 90% d’entre eux disent espérer une amélioration de la situation dans les prochains mois, le troisième trimestre de l’année était bien être morose, passant de $1,3 trillions à $743 milliards.
Cette baisse pourrait continuer jusqu’à la fin de l’année. Selon E&Y, le Q4 de 2018 devrait afficher une nouvelle baisse mondiales des fusions acquisitions. D’ailleurs, l’espoir est mince parmi les experts : seulement 9% des personnes sondées pensent que les marchés se stabiliseront dans les prochains mois.
Et s’ils ne croient pas à une stabilisation, c’est parce que l’instabilité des marchés peut être très bénéfique pour certains, la Grande-Bretagne en est un exemple.
Le Royaume Uni : grande gagnant
C’est paradoxalement le résultat fructueux d’une situation tragique : le Royaume Uni se hisse en deuxième position des fusions acquisitions pour les trois premiers trimestres, alors qu’elle était numéro 5 en 2017.
D’ailleurs, plus de 20% des dirigeants sondés considèrent le Royaume Uni comme une destination de choix pour une opération de fusion-acquisition. La valeur des deals américains visant les entreprises britanniques ont d’ailleurs plus que doublé pour l’année 2018, passant de $56 milliards à $103 milliards.
D’autres pays ont profité de leur instabilité politique pour se hisser sur le podium des fusions-acquisitions. La première place revient d’ailleurs aux Etats-Unis, qui a surpris les investisseurs avec une politique protectionniste cette année. Viennent ensuite le Canada et l’Allemagne.
L’année des « super deals »
2018 a également été marquée par des « super deals » dont les sommes records ont défrayé la chronique. Le rachat de la chaîne de café Costa par Coca Cola à plus de $1,5 milliards, et l’achat de l’application musicale Shazam par Apple pour $400 millions ont marqué l’année.
Breaking News: CVS Health and Aetna received conditional approval for a $69 billion merger, a major consolidation of pharmacy benefit companies and big insurers. https://t.co/oDR7hjgGRX
— The New York Times (@nytimes) October 10, 2018
Mercredi 10 octobre, c’est la chaîne de pharmacies américaine CVS qui annonçait le rachat d’Aetna à près de $70 milliards.
A noter également le rachat de Time Warner par l’opérateur téléphonique AT&T à $85,4 milliards, ainsi que le rachat de la majorité des parts du géant indien de l’e-commerce Flipkart par l’américain Walmart, pour une valeur de $16 milliards.