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Facebook se décide enfin à monétiser WhatsApp

C’est officiel, Facebook veut faire de l’argent. Une semaine après la publication d’un rapport trimestriel médiocre ayant provoqué une impressionnante dégringolade en bourse, le groupe cherche de nouvelles sources de croissance. Facebook avait déjà annoncé la mise en place de la publicité sur WhatsApp dès 2019. A présent, le réseau social confirme son intention de faire payer les entreprises souhaitant dialoguer avec leurs clients via une application « business » dédiée.

C’est la première fois que Facebook tente de rentabiliser la messagerie, rachetée en 2014 pour $22 milliards et sur laquelle 60 milliards de messages sont échangés chaque jour par 1,5 milliards d’utilisateurs.

– Après de mauvais résultats trimestriels, Facebook cherche de nouveaux leviers de croissance.
– Un service WhatsApp “business” payant à destination des entreprises a été créé.
– WhatsApp avait été racheté par Facebook en 2014 pour $22 milliards.

Lancement de la solution “business”

Grâce à la solution “business”, les entreprises seront capables d’envoyer des messages à leurs clients les ayant déjà contactés via WhatsApp. Selon Facebook, ce nouveau service permettra le suivi de livraison ainsi que des rappels de rendez-vous ou encore l’envoi de billets d’avion.

Les messages ne seront en aucun cas promotionnels, et seront cryptés au même titre que les messages traditionnels. De plus, les utilisateurs pourront à tout moment bloquer l’entreprise pour ne plus être contactés.

24 heures pour répondre gratuitement

Les entreprises auront la possibilité de répondre gratuitement aux messages WhatsApp de leurs clients pendant 24 heures. Après ce délai, chaque message sera facturé entre 0,5 centimes et 9 centimes en fonction du pays d’origine des utilisateurs. Facebook assure avoir testé cette solution durant un an avec 90 entreprises, telles qu’Uber ou encore Singapore Airlines.

Pour Facebook, cette solution obligerait les entreprises “à être plus regardantes” et donc à améliorer la satisfaction client, tout en automatisant les messages et en générant des revenus pour le groupe.

Certes, il était déjà possible pour les consommateurs de dialoguer avec les entreprises via WhatsApp, mais ces dernières manquent de visibilité. En conséquent, les utilisateurs avaient parfois des doutes quant à la véracité des profils des entreprises.

De nombreux autres projets pour WhatsApp

Contrairement à l’application Instagram sur laquelle les changements se multiplient, WhatsApp n’a pas connu d’évolution majeure depuis son rachat en 2014. On peut même dire que la messagerie a été délaissée par son propriétaire Facebook. Après l’acquisition à $22 milliards, Mark Zuckerberg avait décidé que WhatsApp « n’allait pas collaborer avec les annonceurs« .

Le nouveau modèle est donc en rupture totale avec le modèle originel de WhatsApp, qui coûtait $0,99 par an en échange de la garantie d’un service 100% crypté et sans aucune publicité.

Facebook a également annoncé l’ajout d’un bouton “Cliquer pour discuter” sur les publicités Facebook, qui basculera les internautes sur WhatsApp et leur permettra d’envoyer un message à l’entreprise directement.

A en croire le Wall Street Journal, la nouvelle solution “business” pour les entreprises ne devrait être qu’un début : Facebook va dès l’an prochain insérer des publicités au sein des formats “Statuts » de WhatsApp, qui seront similaires aux “Stories” d’Instagram. Ainsi, il sera possible de partager des photos, vidéos ou du texte de manière éphémère.

Chercher de nouveaux leviers de croissance

Alors que Facebook tire la majeure partie de ses revenus de la publicité, le groupe manque d’espace sur sa plateforme pour intégrer de nouvelles annonces. Il apparaît alors comme nécessaire de se diriger vers les autres supports disponibles tels que Messenger, Instagram et WhatsApp.

De plus, la plateforme a dépassé les 2 milliards d’utilisateurs mensuels et peine à trouver de nouveaux usagers : le marché est saturé. Le nouveau règlement européen pour la protection des données personnelles n’a pas arrangé les choses en Europe, où Facebook a perdu 1 million d’utilisateurs au second trimestre de l’année.

Instagram : une monétisation réussie

L’application très prisée par les jeunes avait dépassé la barre du milliard d’utilisateurs en juin 2017, et en compte aujourd’hui 1,5 milliards. Les annonceurs se précipitent, et Facebook se frotte les mains : d’après le cabinet d’étude eMarketer, l’application Instagram à elle seule devrait générer 18% du chiffre d’affaires de Facebook en 2018 et 23% en 2019.

Sa part de marché publicitaire est passée de 10% à 50% en un peu plus d’un an, faisant d’Instagram la plateforme la plus puissante pour les marques.

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