Comme on pouvait s’y attendre, cette visite au Royaume-Uni a été ponctuée de bourdes et retournements de veste. Le Président américain a tour à tour fustigé et couvert de louanges Theresa May, partagé publiquement les opinions politiques de la Reine Elizabeth II sur le Brexit et a déclaré que “Boris Johnson ferait une excellent Premier Ministre”.
1. Impoli avec la Reine Elizabeth II
Dans le cadre de sa visite officielle, le couple présidentiel américain a été invité par la Reine Elizabeth II au Château de Windsor pour un “full tea” royal. Selon Trump, la Reine aurait déclaré que “le Brexit est très complexe”. Cette déclaration est mal perçue pour deux raisons : non seulement le Président américain dévoile une conversation privée avec la monarque, mais la royauté britannique n’est pas autorisée à exprimer ses opinions politiques.
.@POTUS sits in Winston Churchill’s chair as a guest of Prime Minister May at Chequers. pic.twitter.com/Wv2nrLMnQP
— Kayleigh McEnany 45 Archived (@PressSec45) July 13, 2018
Trump brisera le protocole à d’autres reprises durant cette rencontre : on le voit poser fièrement dans le fauteuil de Winston Churchill, ou encore marcher devant la Reine durant plusieurs secondes, laissant cette dernière décontenancée.
Pendant ce temps, les britanniques manifestent dans la rue pour exprimer leur mépris envers Trump. Ils étaient des milliers dans les rues de Londres pour dénoncer un Président américain jugé « misogyne, homophobe, xénophobe ».
Un "bébé Trump" gonflable va survoler Londres pic.twitter.com/S8ik9345ET
— BFMTV (@BFMTV) July 6, 2018
2. Bipolaire avec Theresa May
Lors du sommet de l’Otan, le Président américain avait expliqué au magazine The Sun que Theresa May n’avait pas écouté ses conseils en ce qui concerne le Brexit. Il l’aurait même menacée de représailles au cas où elle resterait “trop proche de l’Union européenne”.
Il a ensuite déclaré que “Boris Johnson ferait une excellent Premier Ministre” parce qu’il “l’aime beaucoup et dit beaucoup de choses positives à son égard”. Par la suite interrogé sur ses propos, Donald Trump a dénoncé cette interview comme étant une “fake news”. Malheureusement pour lui, l’entretien avait été enregistré de bout en bout.
UK Prime Minister Theresa May says Donald Trump told her to "sue the EU" https://t.co/ua2BkVnhgF pic.twitter.com/sjan2qwTCi
— BBC Breaking News (@BBCBreaking) July 15, 2018
Du côté de la Maison Blanche, Sarah Sanders tente de minimiser les propos de Donald Trump en assurant que le Président “aime et respecte beaucoup Theresa May”. Selon elle, Donald Trump considère que la Première Ministre britannique est “une très bonne personne” et qu’il “n’a jamais rien dit de mal à son encontre”.
Au moment où l’interview a été publiée, Donald et Melania Trump étaient reçus en grandes pompes par Theresa May et son époux Philip. A la surprise générale, Donald Trump s’est lancé dans une opération séduction envers la Première Ministre : elle serait selon lui “une femme formidable” , “qui fait un travail extraordinaire”, pour ajouter “peu importe ce qu’elle fera avec le Brexit, je suis d’accord”. Pour finir, il a déclaré que “la relation entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis n’avait jamais été aussi forte”.
3. Radical sur la question du Brexit
Mais Donald Trump ne s’est pas arrêté là sur le Brexit : il aurait conseillé à May “de ne pas continuer les négociations avec l’UE, mais de la poursuivre en justice”.
La Première Ministre a cependant confirmé sur la BBC que le Royaume-Uni “allait négocier le meilleur accord possible en vue d’une sortie de l’UE au plus tard le 29 mars 2019”.
Après le Royaume-Uni, la Russie
Tout juste remis de sa visite controversée au Royaume-Uni et du sommet de l’Otan, il est temps pour Donald Trump de se rendre à Helsinki (Finlande) pour rencontrer Vladimir Poutine. Depuis son élection en 2017, le Président américain ne cesse de chanter les louanges du dirigeant russe.
Lors d’une conférence de presse conjointe, Donald Trump a obstinément refusé de condamner l’ingérence de la Russie dans son élection de 2016. Cette “faiblesse” face à son homologue américain a suscité un véritable tollé aux Etats-Unis, et ce même auprès des républicains.
Today’s press conference in #Helsinki was one of the most disgraceful performances by an American president in memory.
My full statement on the #HelsinkiSummit: https://t.co/lApjctZyZl
— John McCain (@SenJohnMcCain) July 16, 2018
Peu avant la rencontre, Trump avait publié un tweet déclarant que les mauvaises relations entre les deux pays étaient dues à la “stupidité des Etats-Unis” et à la chasse aux sorcières menée par le FBI.