Richard Trinquier, Maire d’un petit village de l’Essonne a été placé en garde à vue dimanche 8 avril. Pour quelle raison ? Selon le Ministère public, il aurait menacé des gens du voyage armé d’un katana. En état d’ébriété au moment des faits, il était équipé d’un gilet pare-balles, ainsi que d’une arme de poing.
Mais cela n’est pas tout : son premier adjoint ainsi que des policiers municipaux l’accompagnaient. Cela n’est pas la première fois que l’élu fait parler de lui, il avait été accusé d’islamophobie en 2014.
Le Maire de Wissous mis en garde à vue
L’information a été relayée par l’AFP dimanche soir : le Maire de Wissous, petite ville de l’Essonne, a été arrêté et placé en garde à vue pour avoir intimidé des gens du voyage avec une arme de poing et un katana (sabre japonais). Au moment des faits, son test d’alcoolémie était positif et il portait un gilet pare-balles.
L’enquête a été par la suite confiée aux services de sûreté de l’Essonne, qui en plus du Maire ont placé en garde à vue un membre de la communauté, après qu’un fusil ait été retrouvé dans son véhicule.
Alors qu’ils tentaient de s’installer sur le parking d’une crèche privée, les gens du voyage ont été menacés par Richard Trinquier, son adjoint ainsi que par deux policiers municipaux. Selon un proche de l’enquête, le petit groupe serait arrivé “comme une milice”. Le Maire aurait utilisé son arme de poing, mais sans avoir de permis de port d’arme.
Richard Trinquier : un Maire au passé lourd
Durant l’élection présidentielle de 2017, il avait soutenu Nicolas Dupont-Aignan pour ensuite se tourner avec le Front National, ce qui lui a valu d’être exclu du parti Les Républicains. Apparemment, Richard Trinquier avait déjà eu des altercations avec les gens du voyage avant les faits, tout comme d’autres élus de Wissous.
Les habitants de la petite commune de 8 000 habitants l’appellent « Le Shérif” et le soutiennent ouvertement pour empêcher le gens du voyage de s’installer. Personnage au caractère très nerveux, Richard Trinquier aurait par le passé utilisé un tracteur afin de faire sortir une caravane d’un terrain. Un habitant interrogé dimanche soir a déclaré : « Il a bien fait car il faut expulser les gens qui s’installent illégalement ».
Fils d’un colonel proche de l’OAS, l’élu est habitué des opérations coup de poing : alors qu’au milieu des années 1990 il avait sauté en parachute sur la ville et décider d’équiper ses policiers de 357 magnum en 2015, il y avait fait défiler des parachutistes dans les rues pour ensuite tenter d’y baptiser une rue au nom du général putschiste Raoul Salan.
Selon “Libération”, Trinquier gérait sa ville comme si la guerre d’Algérie n’était toujours pas terminée. Il voue un culte au conflit, jusqu’à même ne plus boire d’eau d’Evian depuis le 19 mars 1962, date à laquelle les accords du même nom ont mis fin à la guerre.
En 2014, Richard Trinquier avait créé la polémique en tenant des propos islamophobes sur sa page Facebook. Après avoir interdit l’accès de “Wissous-plage” aux femmes voilées, il a partagé un photo-montage d’une mère et sa fille voilées de la tête au pieds et comparées à des sacs poubelles.
Wissous : lieu de grand passage
La deuxième plus grande aire d’accueil de passage pour les gens du voyage doit être installée le long de la départementale 118, près de la commune de Wissous. Elle sera capable d’abriter 200 caravanes.
Mais aujourd’hui, le site est devenu un squatt : des maisons construites sans aucune autorisation occupent le terrain de 5 hectares. Le département de l’Essonne ne remplit toujours pas ses obligations en termes d’accueil, comme en témoignent les 600 places manquantes et l’unique aire de passage sur les 5 demandées.
Il faut dire que les roms ont mauvaise réputation en France, au point d’être la population la plus détestée. C’est ce qu’on peut lire dans la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) qui a publié son indice de tolérance annuel le 24 mars dernier.
L’indice de tolérance des roms serait le plus bas, avec 34 points sur 100. Pour rappel, cet indice mesure les préjugés racistes et antisémites en France.