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Bilan de la première année d’Emmanuel Macron

Le 7 mai 2017, Emmanuel Macron devenait Président de la République au terme d’une campagne exaltante et pleine de surprises. Lorsqu’il s’adressa à la nation ce soir-là, le nouveau chef d’état montra une combinaison de force, d’espérance et de conviction.

Il a très vite affirmé sa volonté de réformer un pays “irréformable”: fiscalité, code du travail, assurance-chômage et SNCF, les réformes se sont enchaînées. Un an après l’élection, qu’en est-il ? Macron a t-il tenu ses promesses ? La révolution a t-elle eu lieu ? Et surtout, qu’en pensent les français ? Nous répondons à toutes ces questions dans cet article spécial.

Macron à l’Elysée : le casse du siècle

Selon ses propres mots, Emmanuel Macron est entré par « effraction » à l’Elysée. Jeune, audacieux et avec très peu d’expérience politique, il affiche ses ambitions de transformer le pays. Entouré d’une minuscule équipe qui l’a suivi depuis Bercy jusqu’à l’Elysée, il a tout de suite pris le contrepied du “Président normal” pour se poser en chef.

Son plus grand atout ? La faiblesse des quatre principaux partis de l’opposition, à savoir PS, LR, FN et France Insoumise. Pour le moment, tout sourit à Macron : la croissance a atteint 2% en 2017, le moral des entrepreneurs est au plus haut et le chômage a fortement reculé. La situation était beaucoup moins prometteuse pour François Hollande après son arrivée à l’Elysée.

Un vaste programme de réformes

Durant la première année de son mandat, Emmanuel Macron a lancé une dizaine de réformes de fond : on peut notamment citer un « cocktail fiscal » pro-entreprises inédit, une refonte du Code du travail, de l’assurance chômage, de la formation professionnelle et de l’éducation, et pour finir la réforme de la SNCF.

C’est à un rythme totalement inédit que le Président a enchaîné les réformes, «du jamais-vu depuis le Général de Gaulle». Et il ne compte pas ralentir. Lors de son voyage en Inde le 11 mars, il aurait lâché «Nous allons continuer à réformer en profondeur, le mouvement ne s’arrêtera ni demain, ni dans le mois, ni dans trois mois». Si la première année du mandat est selon ses mots “essentielle”, il n’y aura apparemment pas de pause la deuxième année.

Pourquoi une telle rapidité ? Tout simplement pour voir les résultats des réformes avant la fin du quinquennat, et éviter de subir le même sort que François Hollande. D’après l’Élysée, il faut se concentrer sur les “réformes transformantes”, celles qui portent leurs fruits. En se montrant constamment en action, Macron gagne du temps, et cela donne l’impression aux français que les choses avancent.

« Macron essaie d’en faire un maximum pendant qu’il est porté par la vague de son élection. Il sait qu’elle finira par s’essouffler”. Olivier Duhamel

Les deux prochaines années vont faire entrer le quinquennat dans une phase plus politique. En effet, les élections européennes de 2019 risquent de faire émerger un mouvement anti-Macron et anti-Europe, tandis que les municipales de 2020 vont être un handicap pour LREM qui reste très faiblement implantée. Pour 2019, plusieurs gros dossiers sont déjà sur la table du gouvernement : retraites, impôt à la source, fonction publique et nouveau service national seront réformés.

Macron replace la France sur l’échiquier international

Quelques mois après son élection, le Time Magazine mettait Macron à la une, l’appelant alors « le prochain leader de l’Europe ». Aujourd’hui la popularité de notre Président à l’étranger est toujours importante : il donne l’image d’une France renouvelée et tournée vers l’avenir. Ce coup de jeune couplé à la confiance affirmée de chef d’état redonnent de l’importance à Paris sur la scène internationale. A Davos, il proclame “France is back”.

Un an après la présidentielle, 52% des français estiment que l’élection d’Emmanuel Macron est une mauvaise chose pour la France. De manière générale, plus on est riche et plus on voit le macronisme d’un bon oeil. 57% des français interrogés déclarent considérer que Macron tient ses promesses de campagne, chiffre beaucoup plus élevé que pour Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, ou François Hollande, à la même époque de leur mandat. 58% des personnes interrogées estiment que Macron est “autoritaire”, 55% le voient comme le défenseur des intérêts de la France, et enfin 52% le trouvent “sympathique”.

Réforme SNCF : l’enjeu du quinquennat

Avec la très contestée réforme de la SNCF, Emmanuel Macron connaît le plus gros mouvement social de son quinquennat. Avec une grève perlée qui s’étendra jusqu’à la fin du mois de juin et à laquelle s’ajoute Air France, EDF et les universités, cela rappelle les grands mouvements sociaux de 1995 sous Chirac.

Les syndicats les plus durs, à savoir CGT et Sud, se sont alliés pour miser sur une “convergence des luttes”. Emmanuel Macron le sait bien, le conflit des cheminots sera décisif pour son mandat : toutes les réformes de France dépendent de son succès.

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