Samedi soir, une attaque au couteau a eu lieu à Paris. Un français d’origine tchétchène de 20 ans a poignardé cinq personnes près de l’Opéra. Il n’avait pas d’antécédent judiciaire. Il aurait crié « Allah Akbar » avant de commettre son geste, selon des témoins.
Une personne de 29 ans est décédée et quatre autres ont été blessées. L’assaillant a été neutralisé, portant à deux le nombre de morts. Le parquet antiterroriste a été saisi. Le Ministre de l’Intérieur, Gérard Colomb, a salué le « sang-froid » de la police.
La jeunesse encore prise pour cible
Comme lors des attaques du 13 novembre 2015 à Paris, où terrasses de cafés, salle de concert et restaurants avaient été pris pour cible, c’est, encore une fois la jeunesse qui a été touchée.
Le quartier de l’Opéra, un samedi soir, est un quartier particulièrement vivant : de nombreux trentenaires s’y rendent pour voir une pièce de théâtre, ou vers l’un des restaurants du quartier japonais, situé dans le IIe arrondissement de Paris, entre Madeleine et Opéra.
La victime, Ronan, un parisien de 29 ans, était d’ailleurs de sortie ce soir-là. Il est décrit comme un jeune homme d’une grande humanité par ses proches. Il avait, entre autre, apporté son aide à l’un de ses voisins gravement malade, l’année dernière.
Quelles revendications ?
Cela a été confirmé rapidement après l’attentat : c’est bien l’Etat Islamique qui revendique le crime. Dimanche soir, Daech a même diffusé une vidéo où Khamzat Azimov, né à Argoun en Tchétchénie en novembre 1997 parle de sa planification d’attentat.
Dans la vidéo, il a notamment déclaré : « Je m’adresse à la France et à ses citoyens : c’est vous qui avez commencé à tuer les musulmans. Après quand on vous donne une réponse, quand on riposte, vous pleurez. Si vous voulez que cela s’arrête, faites pression sur votre gouvernement. Je ne suis pas le premier à vous le dire ».
Dimanche matin, le domicile familial du terroriste, une chambre d’hôtel, a été perquisitionné rue Pajol dans le XVIIIe arrondissement de Paris, et les parents mises en garde à vue. Le parquet antiterroriste espère trouve de nouveaux éléments.
Fiche S : quelle utilité ?
Fiché S depuis 2016, Khamat Azimov était considéré par la police comme une menace mineure. Selon les services, il ne représentait pas un grand danger pour la France.
Alors que l’opinion publique questionne de plus en plus l’utilité des fiches S – d’autres terroristes en France ayant eu la même classification, la DGSI a fait remarquer que l’identification de l’auteur a été facilitée grâce à ce fichier.
L’opinion publique veut durcir cette qualification. D’après un sondage réalisé par le Figaro, près de 90% des sondés souhaitent que les détenteurs de fiches S soient incarcérés. Un projet qui s’avère complexe à réaliser, les prisons françaises étant d’ores-et-déjà surpeuplées.
C’est le premier attentat commis en France depuis le 23 mars, soit il y a sept semaines, lors de la prise d’otage dans l’Aude au supermarché de Trèbes, où un gendarme, Arnaud Beltrame s’était porté volontaire pour être otage, avant d’être assassiné.