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A vie commune, compte commun ?

D’après un sondage Sofres, près d’un couple sur deux reconnait que l’argent est une source de conflit au sein de leur relation. L’argent accompagne le couple avant même le mariage, lorsqu’il est question de se répartir les dépenses des noces, il est omniprésent, quotidiennement, lorsqu’on a un ou des enfants à charge, à chaque facture qui tombe. Le cas échéant, il devient incontournable lors d’une procédure de divorce, et continuera à préoccuper celui qui devra hériter des biens communs, lorsque l’un ou l’autre aura rendu son dernier souffle. La situation se complique sérieusement dans le cas d’un couple pacsé, ou en concubinage, de familles «recomposées» ou l’un doit s’accommoder avec les enfants de l’autre et inversement…

Bref, de manière à minimiser les potentiels désaccords et disputes qui font partie inhérente de la vie à deux, il est nécessaire que les conjoints s’accordent sur la manière selon laquelle ils vont gérer leur budget commun.

La gestion individualiste

Selon ce modèle de gestion, nonobstant la décision prise par le couple de faire vie commune, chaque membre conserve son propre compte en banque et la liberté de le gérer comme bon lui semble. En dépit de compte joint, les dépenses du couple sont réparties 50/50 ou en proportion de l’apport de chacun (au prorata). Après s’être acquitté de sa contribution aux dépenses courantes, chacun est en droit de dépenser à sa guise l’argent qu’il gagne.

Néanmoins, la question demeure sur le plan technique : qui va régler quelle facture ? Le loyer ou l’hypothèque, les courses, les baby-sittings, les grandes vacances, les frais médicaux etc… ? Dans ce cas de figure, chaque dépense sortant de l’ordinaire se transforme en véritable casse-tête digne d’un expert-comptable émérite, et devient source d’éventuels conflits.

La gestion fusionnelle

Selon l’Insee, dans le cadre de la gestion d’un budget domestique, 1+1 = 3. En d’autres termes, afin d’atteindre le même niveau de vie, deux individus qui partagent le même toit, ne dépensent que 75% de la somme des frais de deux individus célibataires. Sans vouloir contredire le grand Georges Brassens, un mariage d’amour ne vient pas nécessairement à l’encontre d’un mariage d’argent ! Quoiqu’il en soit, à partir du moment où l’on décide de lier son existence avec autrui, il semble couler de source que l’on partage le même compte bancaire. Dans cette perspective, les conjoints consentent à déposer leurs revenus sur un compte mutuel duquel seront réglées les dépenses personnelles et respectives. Cette méthode a l’avantage de simplifier considérablement la gestion courante. Une fois les factures réglées, tout achat accessoire ou toute dépense inattendue, se fait en concertation.

Toutefois, les membres du couple ne sont pas enclin à faire une croix sur leur « jardin secret ». D’autant plus que tout le monde n’entretient pas le même rapport à l’argent. Il suffit que l’un des conjoints soit de caractère « fourmi » alors que l’autre plutôt « cigale », pour que chaque dépense superfétatoire entraine des frustrations et des querelles regrettables.

La gestion de partage

Cette option fait figure de compromis entre la gestion individualiste et la gestion fusionnelle. Autrement dit, les époux gardent leur compte respectif, mais ouvrent ensemble un compte supplémentaire, en gestion mutuelle. Désormais, il sera facile de répartir les apports et les dépenses d’argent selon deux systèmes possibles.

Après avoir déposé sur le compte commun sa part destinée à subvenir aux dépenses courantes, chacun peut débourser le reste comme bon lui semble.

L’autre alternative consiste à déposer les salaires sur le compte joint et de transférer sur son compte personnel une somme fixe – égale ou proportionnelle – pour en disposer à sa guise pour se faire plaisir (ou discrètement faire plaisir à l’autre).

Cette méthode permet aux conjoints de gérer aisément leurs dépenses quotidiennes, sans devoir se perdre à chaque fois dans des calculs d’équations interminables, et conserver une certaine autonomie financière.

Conclusion

Bien que 78% des français en couple détiennent un compte commun, 27% d’entre eux ne renoncent pas à leur compte individuel respectif. Finalement, la meilleure des gestions sera celle qui conviendra à chacun d’entre vous et à votre couple. Certains tiendront à conserver leur indépendance et leur compte individuel, d’autres préfèreront partager leur compte dans lequel se régira l’ensemble de leurs finances. L’essentiel est que la confiance et l’harmonie de votre couple ne soient pas troublées par des décisions financières unilatérales, pouvant porter préjudice de quelque manière que ce soit à l’élu de votre cœur. Souvenez-vous, les bons comptes font les bons … amours!

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