Alors que la compagnie de transports Flixbus va lancer la liaison Paris-Amiens d’ici le mois d’avril prochain, les promesses de longues distances commencent à voir le jour en France. Jusque là technologiquement limitée, l’énergie électrique pourrait fournir de nombreuses alternatives au diesel d’ici à quelques années, notamment grâce au soutien du gouvernement, qui lance des initiatives pro-environnementales.
La batterie : le talon d’Achille
L’énergie électrique attire les convoitises de nombreux constructeurs automobiles depuis des années. Un seul problème les a tous freinés : la batterie. Alors que Volkswagen vient de déterrer la hache de guerre avec Tesla, en annonçant cette semaine vouloir débourser $25 milliards pour adapter 16 usines à la fabrication de voitures électriques, Tesla risque de se retrouver à la traîne. Une annonce qui tombe mal pour la marque d’Elon Musk, qui peine à développer le Model 3.
En France aussi, les résultats sont balbutiants. Alors que la Zoé de Renault ne peut pas parcourir plus de 200 kilomètres à grande vitesse – 300 pour une vitesse modérée, elle reste le leader du marché, mais très peu utilisable pour les grands voyageurs. Malgré tout, ces petits progrès font rêver plus d’un ingénieur. Certains se sont même penchés sur un véhicule radicalement plus grand : le bus.
Le bus : une solution à l’électrique ?
Dans une interview donnée à Business Insider France, le Directeur Général de Flexibus en France, Yvan Lefranc-Morin explique que le service de longue distance en car électrique assurera la distance la plus longue en bus électrique actuellement au monde, Paris-Amiens. Selon lui, les distances plus longues seront possibles une fois les améliorations faites sur la taille des batteries et leur rapidité à se charger.
C’est une entreprise française, B.E green, qui se chargera de développer les bus pour Flexibus, comme le rapporte le Figaro. Avec un souhaite « d’éco-mobilité collective », le constructeur français a déjà développé cinq modèles de bus, dont l’autonomie s’échelonne de 120 à 180 kilomètres.
Dans une interview au Figaro, Yvan Lefranc-Morin explique que la ville d’Amiens a été choisie non seulement pour sa distance avec Paris, mais aussi pour relier la ville de naissance du Président de la République, Emmanuel Macron, à la capitale française. Le Président avait en effet commencé à gagner en popularité grâce à sa loi de 2015 et les « cars Macron ».
Paris et la croisade anti-diesel
La capitale française n’est pas en reste de ces nombreux développements technologiques. Elle veut, elle aussi, passer à l’électrique. Dernier exemple en date : une loi qui interdira toute automobile carburant au gaz ou à l’essence de rouler dans Paris d’ici à 2030.
Avec des pics de pollution de plus en plus fréquents et intenses, les transports en commun sont devenus gratuits l’année dernière pendant plusieurs jours, afin d’inciter les automobilistes à privilégier les transports en commun. Au long terme, la France toute entière espère rouler uniquement à l’électrique d’ici à 2040 et ainsi bannir toute autre sorte de véhicule.
L’électrique : une voiture élitiste ?
Alors que les ventes de Tesla et de Zoé ne cessent d’augmenter, de nombreux médias s’interrogent sur le pouvoir d’achat nécessaire pour mettre son respect de l’environnement en pratique. En France, le prix de départ d’une voiture alimentée par l’électricité coûte environ 40 % plus cher qu’une voiture classique, soit en moyenne €15 000.
Pour autant, une étude de Test Achats affirme qu’il serait moins cher de devenir propriétaire d’un véhicule électrique sur le long terme, les rechargements en borne étant plus abordables que l’essence, dont le prix a augmenté ces dernières années. Une questions de perspective, donc.