Les réformes fiscales du Président de la République se voulaient en rupture avec les mandats précédents. Pourtant, Emmanuel Macron semble favorable aux 2% des français les plus riches. Ces derniers bénéficieront de 42% des avantages fiscaux. L’Observatoire Français des Conjonctures Economiques en alerte l’opinion publique.
L’OFCE publie un rapport où il démontre la baisse du pouvoir d’achat de la plupart des Français. Encore plus surprenant : la classe libérale des « Macronistes » de la première heure serait prise en sandwich entre les classes moyennes et les ultra-riches.
La hausse de la consommation dans les classes populaires, quant à elle, serait quasi-nulle pour 2018. Voici ce qu’il faut retenir de ce rapport qui fait débat.
Les classes modestes stagnent
Alors qu’il avait été le fer de lance de la campagne présidentielle, le pouvoir d’achat ne devrait pas augmenter pour les classes moyennes cette année. Pourtant, Bercy prévoyait une hausse pour 60% des ménages. Un chiffre qui s’explique par l’étalement des réformes au cours des prochains mois.
L’impact devrait donc être quasi-nul pour 2018. C’est en 2019 que les classes moyennes verront un changement. Parmi ces réformes, la suppression de la taxe d’habitation, mais également la parité de la CSG, qui fait de nombreux déçus.
Les retraités organisent d’ailleurs une manifestation le 14 juin prochain. Du côté des étudiants, la baisse des APL de €5.00 avait créée un mécontentement largement médiatisé en janvier dernier.
Le rapport indique d’ailleurs que « la perte de 0,6% de niveau de vie pour les 5% les plus modestes se traduirait par une diminution pour ces ménages de €60 par an et par ménage. »
« Pas d’austerité mais des inégalités »
Comme l’explique le rapport, le budget 2018 creusera les écarts entre les ultra-riches et les autres. Alors qu’ils ne constituent que 2 % de la population, l’OFCE estime que les ultra-privilégiés capteront près de 42% de ces nouveaux avantages fiscaux.
Les classes moyennes-riches seraient les « grandes perdantes », selon le Nouvel Observateur. Le magazine appuie son analyse sur plusieurs graphiques du rapport de l’OFCE. Alors que c’est la classe sociale la plus Macroniste, la classe libérale bénéficiera très peu des réformes – dont la suppression de la taxe d’habitation.
Enfin, le rapport analyse la métamorphose de l’ISF en ISI. Selon l’OFCE, elle s’inscrirait dans une volonté gouvernementale de dissuader les particuliers à tout investissement immobilier. L’objectif serait d’encourager les investissements dans les entreprises.
€6 milliards redistribués en 2019
Le déficit public augmenterait, selon l’OFCE, de 0,1% en 2019. « La perspective d’un passage durable sous le seuil des 3 % permettrait à la France de mettre un terme au déficit excessif », se réjouit l’OFCE. Cependant, l’organisme tempère ces résultats.
Il met en garde l’enthousiasme d’un regain de dynamisme économique, en analysant les deux extrémités sociales.
D’ici à la fin 2019, les 5% des français les plus défavorisés verront leur niveau de vie n’augmenter que de 0,2% – soit un résultat quasi-nul. Les 5% des français les plus riches, quant à eux, verront leur niveau de vie augmenter de 2,2%.