Bonne nouvelle pour l’industrie européenne ? En perte de vitesse face à l’Asie, le vieux continent vient d’envoyer un message fort avec le rachat du canadien Bombardier par le français Alstom.
Confirmé par Alstom le 17 février dernier, ce rachat estimé à 6,2 milliards d’euros devrait permettre au fabricant français de TGV de devenir le numéro deux mondial du train. Il intervient un an après le cuisant échec du mariage Alstom-Siemens.
Les experts voient dans cette union une manière de concurrencer le leader mondial chinois CRRC.
Un rachat entre 5,8 et 6,2 milliards
Un poids lourd du rail s’apprête à voir le jour. Un an après le cuisant échec du rachat de l’allemand Siemens par Alstom, le géant français ferroviaire a confirmé un accord le 17 février dernier pour racheter le canadien Bombardier Transport pour une somme estimée entre 5,8 milliards et 6,2 milliards d’euros.
Alstom-Bombardier pourrait bien devenir le numéro deux du secteur ferroviaire avec un chiffre d’affaires potentiel de près de 15,5 milliards d’euros, derrière le géant chinois CRRC (China Railroad Rolling Stock Corporation).
Le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, a confirmé que ce rachat ne menacera pas les emplois du géant français. Les premières réactions ont montré que cette probable nouvelle union du rail avait été accueillie positivement. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a affirmé se réjouir « qu’Alstom, à travers l’acquisition de Bombardier Transport, joue un rôle de premier plan dans le renforcement nécessaire de l’industrie ferroviaire européenne ».
Une fusion polémique
Offensive directe ou stratégie au long terme ? Le but au long terme d’Alstom a clairement été affiché : que la France redevienne leader du secteur ferroviaire d’ici quelques années.
Comme le rappelle l’agence Reuters, si le projet de mariage entre Alstom et Bombardier aboutit, il « donnerait à Alstom une part de marché comprise entre 40% et 60% sur le marché ferroviaire européen, selon des estimations fournies par des sources syndicales en France, bien au-delà de celle de l’allemand Siemens comprise entre 10% et 20% ».
Pour autant, l’action d’Alstom a chuté à -5,58% à l’annonce du rachat de Bombardier Transport, alors que le canadien accuse des pertes de près de 9,3 milliards de dollars.
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Un message fort à la Chine
Si l’union entre le Français et le Canadien suscite la polémique chez certains experts, tous s’accordent à dire que le mariage Alstom-Bombardier devrait permettre le repli du concurrent chinois CRRC, le China Railroad Rolling Stock Corporation, en pleine expansion mondiale.
Alstom-Bombardier peut-il résister à la concurrence chinoise ? https://t.co/tHEdFlINEa
— Les Echos (@LesEchos) February 26, 2020
Le CRRC, installé à Pékin, est coté aux Bourses Shanghai et Hong Kong depuis 2015. Avec 46 filiales et près de 180 000 employés, il fabrique actuellement 200 trains à grande vitesse par an, contre 35 actuellement pour le groupe Alstom.
Les géant français et canadien vont devoir redoubler d’effort pour augmenter leur productivité. D’ailleurs, Bombardier avait déclaré à l’AFP l’année dernière lors du salon d’InnoTrans « que la concurrence de CRRC n’est pas si terrible, et qu’un bon produit répondant bien aux besoins du client peut encore faire la différence ». Dont acte.
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