Le prix du baril de pétrole ne cesse de chuter depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Avec près de 43% de la population mondiale confinée et une production mondiale à l’arrêt, la demande en pétrole est extrêmement faible, rappelant les fantômes de 2015-2016, lorsque les cours avaient plongé.
Depuis l’échec de la réunion de l’OPEP + début mars, menée par la Russie et l’Arabie Saoudite, les prix du baril sont au plus bas, atteignant 25 dollars l’unité.
Faut-il compter sur un rebond potentiel ? Alors que le confinement se prolonge un peu partout dans le monde, les producteurs de pétrole expriment leur incertitude. Mais depuis deux jours, on constate une légère hausse des prix.
La chute vertigineuse du pétrole
Semaine noire pour l’or noir. Le prix du brut West Texas Intermediate (WTI) a chuté de 5,3% à 20 dollars le baril. Le Brent, quant à lui a atteint 23 dollars, affichant une baisse de 6,5%.
La chute sans fin des cours du pétrole en un graphique, par @LesEchos, du jamais vu depuis près de 20 ans. Le surplus pourrait dépasser les 10 milions de barils au second semestre et les compagnies pétrolières taillent déjà dans leurs investissements. Attention aux secousses… pic.twitter.com/FKmW78vTXA
— Sébastien Marrec (@seb_marrec) March 30, 2020
Les prix du pétrole sont au plus bas depuis 17 ans. « Le prix du baril a chuté après une aggravation du bilan de la crise de coronavirus durant le week-end. Sans compter qu’une augmentation des réserves a poussé les prix vers le bas », relève le quotidien suisse Le Temps.
Les pays les plus touchés par cette baisse des prix seront ceux dont l’économie reste la plus dépendante des revenus pétroliers.
Les incertitudes liées au confinement
Avec le confinement, dont la durée est pour le moment incertaine, les stocks de pétrole s’amoncellent tant et si bien que l’espace vient à manquer.
« La préoccupation va bientôt être de savoir si les Etats-Unis ont suffisamment d’espace de stockage » analyse John Kilduff, d’Again Capital dans les pages du Figaro.
La chute des prix du pétrole ? Un excès d'offre, très clair sur ce schéma pic.twitter.com/oorLV3hJlS
— Chris Chavagneux (@ChrisChavagneux) March 31, 2020
En moyenne, les Etats-Unis extraient 13 millions de barils par jour – d’où la pression de la Maison Blanche de lever le confinement le plus rapidement possible, même si le président Donald Trump a annoncé le report de la durée initiale jusqu’au 15 avril.
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Peut-on espérer un rebond du prix du baril ? Seules de bonnes nouvelles sur le front de la crise sanitaire pourraient modifier la donne, mais comme le notent les experts le pétrole est baissier depuis 10 ans.
Légère embellie en vue ? Depuis deux jours, on constate une légère hausse des prix d’environ 10%.
Vers une transition écologique ?
Si le pétrole, dans l’ensemble, va mal, serait-il judicieux d’investir sur les énergies dites « vertes » ? Avec un pétrole exceptionnellement bas et une baisse de la consommation d’électricité de près de 15%, les fournisseurs d’énergie ont bon espoir d’une prise de conscience écologique.
[thread] Le confinement lié au #coronavirus entraîne la chute de la consommation d’électricité (-15%) qui provoque une surproduction. A 20$ le baril, le pétrole redevient concurrentiel par rapport aux énergies vertes.☀️💨 pic.twitter.com/UgfO0hokHE
— Vincent Auriac (@V_Auriac) March 29, 2020
Interviewé par La Tribune, Julien Thernia, président et co-fondateur du fournisseur alternatifs d’électricité verte d’ekWateur livre une analyse pro-énergie verte.
Alors que Total, Shell ou encore British Petroleum ont confirmé leur intention de devenir des leaders dans l’énergie verte, « ces sociétés ont vu leur valorisation boursière chuter, elles doivent donc démontrer qu’elles sont capables de trouver des réserves énergétiques ailleurs. »
Selon le spécialiste des énergies vertes, ce moment charnière devrait encourager les conseils d’administration à trouver de nouvelles alternatives au pétrole.
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