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Nouveau rebondissement dans l’affaire Benalla

L’affaire Benalla est un dossier qui embarrasse l’Elysée et qui pourrait faire de nouvelles vagues dans les prochaines semaines. 

L’ancien garde du corps du Président de la République Emmanuel Macron, dont le statut aurait été privilégié pour des raisons non-professionnelles, aurait passé des séjours en Afrique et en Israël avec deux passeports diplomatiques, a révélé Le Monde.

Selon le quotidien français, l’ancien garde du corps aurait rendu visite aux dirigeants du Tchad, quelques semaines avant qu’Emmanuel Macron ne s’y rende pour saluer les militaires français présents dans le pays. Une enquête a été ouverte.

Benalla : homme d’affaires ?

Reconverti en homme d’affaires, Alexandre Benalla, 27 ans, a voyagé au Tchad pour signer un contrat juteux évalué à plus de €250 millions.

D’après la revue spécialisée La Lettre du Continent, il aurait rencontré Oumar Déby, le frère du Président tchadien en charge de l’approvisionnement en équipements militaires, et ce dès le 12 décembre dernier.

Plus encore, Benalla aurait eu un échange long de deux heures avec Idriss Déby, Président Tchadien, lequel n’aurait, de ses propres mots, «découvert sa présence que quand il est entré dans [son] bureau», selon Libération.

L’Elysée a d’ailleurs été bien embarrassé de sa visite en concordance avec celle du chef de l’état ; affirmant que le Palais avait été informé de la présence de Benalla au Tchad, avant d’avouer qu’il n’avait pas communiqué ses activités.

Des conflits d’intérêts ?

Une autre polémique enfle autour de l’ancien chargé de mission : Alexandre Benalla aurait utilisé deux passeports diplomatiques et ce depuis le mois de juillet et se serait entretenu deux fois avec Emmanuel Macron – ce dernier ayant nié l’information, avant de la confirmer.

Selon le site d’investigation Mediapart, l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, aurait utilisé l’un de ses passeports diplomatiques « pour entrer dans différents pays africains ainsi qu’en Israël », ce qui est formellement interdit puisqu’il ne travaille plus pour le chef de l’état.

Le 28 décembre dernier,  Jean-Yves Le Drian a déclaré dans un communiqué qu’il allait saisir la justice, « sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale » .

L’Elysée, de son côté, a confirmé que Benalla n’a jamais été « un émissaire officiel ou officieux » de la République Française. Fait troublant, Benalla a affirmé qu’il aurait laissé ses passeports sur son bureau lors de son licenciement en juillet dernier. Ce qui d’après Mediapart n’est pas arrivé.

Encore plus troublant, le quotidien 20 minutes révèle ce vendredi 4 janvier que la femme d’Alexandre Benalla aurait été salairée du parti En Marche et que ce dernier refuse pour le moment d’affirmer ou non si elle y travaille encore.

L’opinion y voit un conflit d’intérêts, et quelques parlementaires, dont certains du parti du Président, exigent une explication.

L’Elysée : ce Palais si silencieux

En pleine tourmente entre la crise des gilets jaunes, les réformes impopulaires de l’Exécutif, la montée des stylos rouges, le départ de Sylvain Lefort, directeur de la communication du Président, sème davantage le trouble au sein du Palais de l’Elysée, qui se serait bien passé de ce nouveau rebondissement.

Alors, comment l’ancien garde du corps aurait pu récupérer, ou bien garder ces deux passeports diplomatiques ? La question reste entière.

Ce sésame administratif permet de voyager dans le monde entier sans visa ou de contrôle aux frontières, un statut extrêmement privilégié qui pose des questions sur la relation entre Benalla et l’Elysée.

Pour le moment, aucun commentaire n’a été rendu public,  mis à part le Quai d’Orsay qui a déclaré dans un communiqué qu’il « avait réclamé fin juillet la restitution des deux passeports diplomatiques ».

 

 

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