Après quatre années de baisse, l’or a semblé retrouver ses lettres de noblesse : il a gagné 15 % en un mois et demi et semble jouer à nouveau son rôle de valeur refuge face à une économie mondiale déprimée. C’est en effet l’un des rares actifs à avoir progressé depuis le début 2016, même si beaucoup d’économistes étaient sceptiques. Si les facteurs sont multiples, la récession économique mondiale et l’appréciation du dollar sont pointées du doigt.
Un come-back aux multiples facteurs
Les craintes d’une récession économique mondiale, l’appréciation du dollar, l’agitation sur les marchés financiers, la baisse des prix du pétrole et les interrogations quant aux remontées des taux d’intérêt sont des variables qui ont indéniablement pesé sur les cours de l’or des quatre dernières années. Ainsi, alors que fin 2015 l’or se situait à 40 % de son plus haut depuis septembre 2011, les investisseurs sont revenus vers le métal précieux.
La demande de l’or solide, l’offre en repli
Les tendances de la demande et de l’offre d’or sont très favorables, du moins sur le plan fondamental. « La demande mondiale d’or physique a progressé de 4 % au quatrième trimestre 2015. Sur la même période, l’offre minière a reculé de 9 %, soit son plus fort repli depuis 2008. On peut se dire qu’on est en train de créer un socle », à en croire Dominique Casaï, spécialiste en la matière. La demande aurait été soutenue par les achats des banques centrales en quête de diversification de leurs réserves. En ce qui concerne l’offre, l’année 2015 aurait vu un pic historique de la production minière. En effet, aucun gros gisement n’aurait été découvert depuis les années 1990, ce qui conduit à des exploitations vieillissantes avec des sociétés aurifères ayant été contraintes de réduire considérablement leur voilure pour survivre à la baisse du cours de l’or ces dernières années. Mais la demande physique d’or ne concerne pas uniquement les particuliers avides de valeurs refuges : les grandes institutions se tournent massivement vers l’achat d’or du GBS (Gold Bullion). La demande en métal précieux est encore plus forte du côté des banques centrales. On retrouve en tête les celles de Chine et de Russie. Notons que la Russie a multiplié ses réserves d’or au dernier trimestre 2015, pour ainsi rajouter 60 tonnes à son actif et a acheté environ 200 tonnes d’or en 2014 et 141 tonnes depuis l’été 2015.
L’or avantagé par les politiques monétaires…
Pensant que les taux directeurs allaient en augmentant, beaucoup d’opérateurs ont vendu de l’or en 2015. Mais ils ne regardent pas les taux d’intérêt réels, alors que le niveau d’endettement des pays développés est tel qu’ils ne peuvent pas se permettre de laisser croître les taux réels. Dans son dernier discours, la Présidente de la Fed, Janet Yellen, ne mentionne même plus de hausse des taux, et n’exclut pas la mise en place de taux négatifs aux Etats-Unis. Mais entre-temps au sein de l’économie mondiale, plus de $5.000 milliards de dettes ont déjà été placés à des taux négatifs. Dans le même temps, on note un affaiblissement du dollar face aux autres devises. De manière historique, le dollar atteint un pic durant les jours qui précèdent la première hausse des taux d’un nouveau cycle de resserrement monétaire.
La Chine et la Grèce : contributeurs au retour de l’or
Les prévisions de la hausse des taux de la Fed sont ancrées dans les esprits depuis plusieurs mois, et ainsi la Chine et la Grèce ont largement participé à la hausse de l’or ces dernières semaines. Tout d’abord, la résolution de la dette grecque a ouvert le débat quant à un troisième plan d’aide, ce qui a atténué les craintes d’une sortie du pays de la zone euro. Ainsi, les inquiétudes autour du futur du pays n’ont pas suffi à porter le cours de l’or. Quant à la Chine, l’information divulguée par sa Banque Centrale concernant le niveau des réserves d’or, a été vu comme un point supplémentaire au déclin du cours de l’or. En effet, le marché pensait que la Banque Centrale de Chine avait acheté bien plus d’or que prévu, tant le pays est un gros consommateur du métal précieux.
Particuliers : comment acheter et stocker l’or
Pour un particulier, il n’est pas difficile d’acheter de l’or. L’enjeu réside dans le stockage, pour une conservation en toute sécurité. Certaines précautions sont à prendre pour réaliser un bon investissement, la première étant de passer par un professionnel. Mais ne vous fiez pas aux banques, qui ne sont absolument pas des spécialistes en la matière. Ensuite, comparez les prix ainsi que la qualité offerte. Si vous passez par un site internet, assurez-vous tout d’abord qu’il est connu et possède un siège en France, afin d’éviter les arnaques. De la même manière, toutes les pièces doivent être reçues sous plastique, scellées et accompagnées de factures. En ce qui concerne le stockage, oubliez le matelas et investissez dans un coffre sécurisé. Vous pouvez également passer par un professionnel qui gardera l’or dans un coffre-fort contre rémunération.