Comme leur nom l’indique, les valeurs refuges sont des actifs qui permettent de sécuriser des investissements, et ce notamment en moment de crise économique et géopolitique. Il existe donc des valeurs refuges pour chaque catégorie d’actif, et le marché des devises ne fait pas exception. C’est un terme qui a été utilisé à maintes reprises pour qualifier de rentables certaines devises ou matières premières, voire même l’immobilier. Ainsi, le terme de valeur refuge peut devenir assez flou et vous vous demandez certainement ce que sont les caractéristiques de ce genre d’actif.
Ne pas gagner d’argent, mais ne pas en perdre
La valeur refuge a pour vocation de protéger et sauvegarder la richesse de son détenteur lors de périodes où les autres investissements sont moins sûrs et voient donc leur valeur diminuer. Le principal attrait d’une valeur refuge pour les investisseurs est donc tout logiquement son niveau de risque minimal, ainsi que sa grande liquidité. On parle de liquidité lorsqu’il est possible de récupérer les sommes investies rapidement et à moindre frais. Cela ne garantit pas néanmoins l’absence de pertes.
Le dollar US considéré comme la devise refuge de référence
Il existe plus de $3.000 milliards au sein des réserves de change des banques centrales, soit 61 % du total des devises détenues. Le dollar bénéficie d’un phénomène de retrait courant qui se produit lors de crises économiques et géopolitiques. Ainsi, il a tendance à monter lors de périodes économiques difficiles.
Le yen et l’euro font aussi office de valeurs refuges
La création de l’euro a engendré un rééquilibrage global des devises, alors qu’il pèse aujourd’hui plus de 26% des réserves de change des banques centrales. Même en tant de crise, la monnaie européenne est de plus en plus recherchée. Mais le yen n’est pas en reste, aussi très sollicité depuis la crise financière associée à la bulle internet des années 2000, quoique plus modestement que ses pairs. Le franc suisse quant à lui est également considéré par les investisseurs comme une valeur refuge, dans une moindre mesure. Il est associé à la politique de la Banque Centrale Suisse, réputée très conservatrice et stable. L’appétit pour le franc suisse a été si fort récemment que la Banque Centrale helvétique a été contrainte de prendre des mesures pour endiguer cette hausse.
Les valeurs refuges appellent des investissements cycliques
Il n’est donc pas nécessaire que la valeur refuge offre un rendement élevé de l’or et d’autres investissements potentielles pour attirer un investisseur, ce qui l’intéresse c’est plutôt son risque minimal.
C’est un investissement dit « cyclique » qui permet de mettre l’argent à l’abri, en attendant des jours meilleurs. Les obligations d’état (tels que les bons du Trésor américain), certaines devises et matières premières, ainsi que des secteurs d’activité bénéficient d’une surperformance par rapport au marché, comme par exemple le luxe et l’art qui évoluent à contre-courant du reste de l’économie.
Fuite de capitaux vers des actifs sûrs
La plus grande volatilité des marchés, la crise de la dette en Europe ainsi que l’incertitude géopolitique liée aux printemps arabes ont précipité ce mouvement durant les dernières années. Les investisseurs se prémunissent contre la perte de leur pouvoir d’achat. Sans surprise, l’or reste le favori des marchés. C’est l’investissement refuge typique. Et pour cause, il n’implique aucun dividende, coupon, ou risque de fluctuation. Son cours monte lors des périodes de trouble, sans que rien ne puisse le faire baisser. De plus, son prix est indexé sur le dollar américain, donc plus cette dernière hausse, plus l’or monte, ce qui offre de belles perspectives de hausse.
Secteur bancaire : grand perdant de cette fuite
Certains secteurs comme la pharmacie, la grande distribution et le luxe, ont fortement attiré les investisseurs dans les années 1990 et 2000. Ces derniers y ont vu des gisements de croissance sans fin. En revanche, certains autres secteurs comme la banque pâtissent d’un manque d’intérêt et peinent à trouver des liquidités sur les marchés. Cela conduit à un « credit crunch » ou pénurie de crédit, qui traduit la difficulté des banques pour trouver du financement.
En 2016, l’or retrouve ses lettres de noblesse
En 2016, l’instabilité des marchés ainsi que leur faible visibilité favorise le retour des investisseurs vers des actifs plus tangibles, tels que l’or et la pierre. Longtemps considéré comme la meilleure valeur refuge, la capacité de l’or à se prémunir de la volatilité des marchés a été vivement remise des questions ces dernières années. Mais le retour de la volatilité extrême de l’or et des marchés ces derniers mois a replacé l’or en tête de la liste des valeurs refuge.
Les devises assurent le rôle de valeurs refuges
Certes, l’or fait son grand retour en tant que valeur refuge, mais c’e sont historiquement les devises qui assuraient cette fonction, comme en attestent les niveaux élevés de liquidités affichés par la plupart des fonds de placement. Les acteurs sont en effet privés de visibilité à court terme, et préfèrent ne pas investir pour ainsi garder des liquidités disponibles afin de les réinvestir lors de la reprise du marché. Mais dans l’environnement actuel des taux négatifs, thésauriser s’avère coûteux et doit être envisagé comme une option stratégique de court terme seulement.
L’immobilier reste une valeur sûre
Tout comme l’or, l’immobilier reste un actif de diversification très prisé, et pour cause : la pierre a de tous temps attiré les investisseurs ayant une vision à long terme de recherche de revenus réguliers. Certes l’immobilier a très souvent été critiqué, apportant un revenu plus faible que le marché des actions par exemple. Mais l’environnement actuel en fait un actif très pertinent.