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Grandes tendances économiques de 2016

Après une année 2015 parsemée de crises, 2016 s’annonce sur une tendance forte et structurante, avec une économie mondiale qui se transforme en une économie de services. C’est ce qu’on voit aux Etats-Unis, en Afrique ou en Chine : la croissance n’est plus générée par l’industrie, mais par les services.

A en croire les chiffres officiels de Pékin, la croissance mondiale devrait se rétablir à 2,8% en 2016, et 3% en 2017. Mais si on tient compte des vrais chiffres de la Chine, la croissance mondiale devrait être plus faible, aux alentours 2,7% en 2016. Nous vous présentons ici les plus grandes tendances économiques de cette année. Nous sommes peut-être à l’aube d’une nouvelle ère de la mondialisation.

Chine : transition économique en cours

Nous savons que le taux de croissance officiel de la Chine ne reflète pas la réalité. Ainsi, lorsque le Président Xi a annoncé entre 6,5 et 7% de croissance dans les prochaines années, les estimations affichent seulement 6,8 % en 2016 et 6,7% en 2017. En réalité, la Chine ne devrait afficher que 5% de croissance en 2016. Le gros problème de la Chine est la chute de sa demande intérieure, avec une industrie devenue trop chère. Même les chinois investissent ailleurs. Cela a mené à la baisse des exportations et a entraîné des excès de capacité, ainsi qu’une chute des investissements. La Chine fait à présent face à des sorties très importantes de capitaux. Mais les choses devraient s’améliorer en 2016 grâce à son programme de relance qui devrait permettre de gagner 1 point de PIB.

Pays émergents : des prévisions disparates

Les pays émergents devraient constituer un groupe aux croissances très disparates, avec des taux de croissance allant de -4,5 % pour le Brésil à +7,5 % en Inde.

L’Inde est en effet l’un des rares pays qui connait un vrai redressement, tout d’abord parce qu’il tire parti des prix bas du pétrole, et parce que son secteur des services est en plein essor. C’est aussi le cas de l’Europe Centrale et l’Asie du Sud, ces derniers profitant de la migration des industriels chinois.

Parmi ceux qui vont mal, on retrouve le Brésil, la Turquie et l’Afrique du Sud, oppressés par des manques de main d’œuvre qualifiée.

Marché pétrolier en berne

Les cours des matières premières se sont montrés plus que volatils, en particulier celui du pétrole qui a perdu la moitié de sa valeur en quelques mois.

La chute des cours a déstabilisé à la fois les pays exportateurs, l’industrie pétrolière et même les investisseurs. Pour les producteurs de pétrole, la débâcle est totale. La surproduction des membres de l’OPEP continue de pousses les prix à la baisse, et sans la consommation chinoise le prix du baril serait déjà tombé à $20 le baril. Suite à la levée des sanctions contre l’Iran, la production a d’autant plus augmenté, ce qui entraîne une saturation des stocks sur un marché déjà excédentaire. Pour 2016, un rééquilibrage de l’offre et de la demande ne sont pas d’actualité. Il est peu probable de voir apparaître un ralentissement stratégique de la production pour faire monter les prix, étant donné la dépendance envers les revenus pétroliers.

La Russie : calme face aux difficultés

Si les difficultés russes ont été aggravées par les sanctions européennes qui devaient dissuader Moscou de continuer à s’ingérer dans la crise ukrainienne, la principale cause de la récession russe réside dans l’effondrement des prix du pétrole. Après une stagnation en 2015, le PIB russe s’est contracté de 3,8 % en 2015. Les économistes se montrent optimistes et estiment que la diminution de la demande chinoise, ce qui entraînerait une hausse des cours, pourrait aider l’économie à se rétablir en 2016. Après un vent de panique l’an dernier durant lequel les Russes ont sorti leur argent des banques pour les convertir en dollars, le calme et la confiance semblent être revenus, ce qui met fin à la sortie de capitaux et aide réellement la Russie à remonter la pente.

La crise déflationniste ne semble pas ralentir

Pour les pays importateurs de pétrole, la baisse des cours de l’or noir engendre un risque déflationniste. La mission de la BCE en sera d’autant plus compliquée, l’inflation étant actuellement en-dessous des objectifs de 2% des banques centrales. Cette pression à la baisse sur les prix pourrait être renforcée par l’apparition de produits chinois à bas prix.

Peut-on espérer une reprise de l’économie mondiale ?

A en croire les spécialistes, la réponse est oui, mais en revanche sans vigueur. Si les économies avancées renouent avec la croissance, l’investissement reste atone et l’inflation se situe toujours en deçà des cibles des banques centrales. Les économies émergentes ont bien résisté à la crise, même si elles ne bénéficient plus de l’effet positif généré par la Chine et ce en raison du ralentissement économique de cette dernière.

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