Le taux de chômage est généralement un indicateur pertinent de la santé économique d’un pays. Or d’après Eurostat, la France fait partie des pays européens où le taux de chômage est le plus élevé avec l’Italie, la Grèce et l’Espagne.
Si l’emploi français a connu une légère amélioration en 2016, les chiffres de mai affichent une croissance du nombre de demandeurs d’emploi de l’ordre de 0,6%. Ce sont les premiers chiffres de l’emploi publiés pendant le quinquennat Macron, qui table sur une réduction du chômage à 7% d’ici 2022.
Face à ces chiffres médiocres, le gouvernement s’affaire à mettre en place les réformes du code du Travail le plus rapidement possible.
France : mauvais élève du reste de l’Europe
Avec un taux de chômage qui avoisine les 10%, la France, la France rejoint les rangs des mauvais élèves de l’Europe.
L’Italie, L’Espagne, la Croatie et la Grèce sont les seuls pays à afficher des résultats plus encore plus mauvais dans ce domaine. Si les pays du sud sont globalement à la traîne sur l’emploi, le reste de l’Europe est plutôt en forme.
La République Tchèque est le pays qui s’en sort le mieux avec un taux de chômage de 3,4%, suivie par la Hongrie, l’Allemagne et le Royaume-Uni qui peuvent se targuer de taux en-dessous des 5%.
Le taux de chômage français à la hausse
Selon les derniers chiffres publiés par Pôle Emploi, le taux de chômage français est reparti à la hausse en mai.
Ainsi le nombre de demandeurs d’emploi augmente de 0,6%, soit 22 300 personnes pour un total de 3.494.100 chômeurs. Le nombre de chômeurs de catégorie A, B ou C, c’est-à-dire ce qui ont le devoir de chercher un emploi, a augmenté de 0,5%.
Du côté de l’âge, les jeunes et moins jeunes sont touchés de la même manière, et toutes les catégories sont concernées.
Le gouvernement pressé d’appliquer les réformes
Le mois de mai 2017 est le premier mois du quinquennat d’Emmanuel Macron.
Ce dernier compte réformer rapidement le code du Travail afin d’améliorer la situation sur l’emploi.
Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a déjà déclaré que les chiffres médiocres du chômage mettaient en évidence la nécessité d’une réforme du droit du travail français.
Selon lui, de nombreux blocages empêchent l’emploi de se développer. Ainsi, le calendrier des réformes devrait être étalé sur les deux prochaines années.
Marché du travail : pas si rigide que ça
Selon l’opinion publique et la presse étrangère, le problème du marché du travail français est sa grande rigidité. Pourquoi ?
Parce que 75% des français employés ont un contrat en CDI et sont donc très protégés. Mais la rupture conventionnelle des CDI mise en place en 2008 facilite les licenciements et les embauches, ce qui permet de fluidifier considérablement le marché du travail.
D’un autre côté, le marché de l’emploi est très flexible en raison de la grande proportion de contrats courts, en intérim, temps partiels et emplois indépendants.
Réforme Macron : réduire les charges
Depuis les années 1990, l’ensemble des gouvernements français ont appliqué des politiques de baisses des charges sur les salaires.
Emmanuel Macron va tout d’abord accélérer cette ligne économique. Dans un second temps, son plan de réformes réduira la protection de l’emploi, tout en stimulant la flexibilité de fixation des salaires.
Pour finir, les indemnités chômage devraient être revues à la baisse, afin de pousser les chômeurs vers un retour à l’emploi.
Taux de croissance moyen de 1,6% d’ici 2022
Le quinquennat Macron à peine commencé, les spécialistes essaient d’ores-et-déjà de calculer les effets potentiels des réformes annoncées par son gouvernement.
D’après l’OFCE, la croissance de l’économie française devrait être d’en moyenne 1,6% entre 2017 et 2022. La fourchette de 1,5% – 1,8% a été annoncée, avec une importante accélération entre 2019 et 2020 résultant des mesures fiscales et du plan d’investissement.
Mais cette croissance devrait ralentir entre 2021 et 2022 en raison de la consolidation budgétaire.