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SMIC : augmention de 1,24% en 2018

Comme l’a annoncé le Ministère du Travail dans un communiqué, le SMIC sera revalorisé à hauteur de 1,24% au 1er janvier 2018. Ce pourcentage correspondrait à l’augmentation automatique de base, sans aucun “coup de pouce” supplémentaire.

Cela représente une augmentation de €20 par mois pour les mois neuf premiers mois de l’année 2018, puis de €35 par mois à partir d’’octobre, soit €285 sur l’année pour un emploi temps plein. Pour rappel, le SMIC est revu à la hausse chaque année en tenant compte à la fois de l’inflation pour les 20% des ménages les plus modestes et l’indice SHBOE.

Le gouvernement français peut cependant ajouter à sa discrétion un “coup de pouce”, chose qui n’a pas été faite depuis 2012.

Le SMIC : qu’est-ce que c’est ?

Créé en 1970, le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance a toujours eu une double fonction : relancer la consommation et lutter contre la pauvreté. Le SMIC joue un rôle primordial dans la fixation des salaires en France, et pour cause : 1,65 millions de personnes en profitent en France, soit 58% des salariés français et un quart des salariés à temps partiel du pays.

Quelle est l’utilité du SMIC en France ?

Le SMIC a été mis en place afin d’éviter le décrochage des bas salaires lorsque l’augmentation de la productivité dépasse l’inflation. Depuis sa mise en place dans les années 1970, la revalorisation annuelle du SMIC a fini par dépasser son objectif en raison de l’apparition des 35 heures. Equivalent des deux tiers du salaire médian, aujourd’hui le coût du travail du salaire minimum est dans les pays développés le plus élevé. Aujourd’hui, la France est sixième en Europe en matière de salaire minimum.

Une revalorisation annuelle et un “coup de pouce”

La loi française oblige à revaloriser le salaire minimum mécaniquement chaque année. Cette augmentation est basée sur l’inflation ainsi que sur le SHBOE. En plus de cette hausse, peut s’ajouter un “coup de pouce” à la discrétion du gouvernement.

Les experts recommandent le gel du SMIC

L’augmentation annuelle du SMIC est-elle en train de vivre ses derniers instants ? Dans un rapport remis au gouvernement, un groupe d’experts recommande d’arrêter la revalorisation annuelle du salaire minimum. En effet, d’après un groupe de travail de l’université d’Aix-Marseille, cette augmentation annuelle aurait des effets pernicieux qui fragiliserait les améliorations en cours de l’économie.

En bref, deux options sont envisageables pour le SMIC : l’indexation sur l’inflation ou la suppression de la règle d’indexation obligatoire.

SMIC : inefficace pour lutter contre la pauvreté

Les experts ont constaté que bien que le SMIC soit élevé en France par rapport aux pays développés, il reste inefficace dans la lutte contre la pauvreté. De plus, la rapidité de sa croissance serait trop coûteuse pour les finances publiques en raison des exonérations de cotisations sociales qu’il implique. Les experts recommandent d’utiliser cet argent pour mettre en place des mécanismes plus efficaces, tels que la prime d’activité.

Pas de coup de pouce prévu

Pour la sixième année consécutive, le gouvernement applique la revalorisation automatique du SMIC mais sans coup de pouce supplémentaire. L’exécutif a donc écarté un gel de l’augmentation obligatoire. C’est en 2012 que le dernier coup de pouce a eu lieu, juste après l’élection de François Hollande.

Un salaire mensuel qui atteint €1.500

A partir de janvier 201,8 une personne travaillent à temps plein et au salaire minimum, gagnera €1.498,47 brut par mois, soit prêt de €20 de plus qu’en 2017. Le Ministère du Travail a annoncé que le taux horaire augmentera de 1,24 % au 1er janvier pour atteindre €9,88 brut de l’heure.

Le débat n’est pas clos pour le gouvernement

Certes, le gouvernement a écarté la suppression de l’indexation du SMIC cette année, mais il n’a toutefois pas écarté l’idée d’en modifier les paramètres. La Ministre du Travail Muriel Pénicaud a déclaré prendre le temps de la concertation, et que cette question serait intégrée dans les réflexions en cours. Bien évidemment, les syndicats jugent ces propositions “non envisageables” et “réactionnaires”.

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