Le mariage du luxe ultime n’aura finalement pas lieu. Plus tôt cette semaine, le groupe français Louis Vuitton Moët Hennessy a annoncé, après plus d’un an de spéculations, qu’il ne rachètera pas le joaillier américain iconique Tiffany.
La raison ? LVMH incrimine la mauvaise gestion de Tiffany pendant la première vague de la pandémie du COVID-19. Aussi, le gouvernement a appuyé cette décision – un coup bas pour l’entreprise américaine.
En réponse, le groupe américain a annoncé le 5 septembre dernier poursuivre en justice le français LVMH à hauteur de 16 milliards de dollars.
Une tension de plus entre Washington et Paris, alors que la Maison Blanche souhaite augmenter ses taxes d’importations de produits Français de près de 25% pour le vin, les fromages et d’autres produits tricolores.
Un dommage collatéral du Covid
La transaction de rachat entre LVMH et le géant de la joaillerie Tiffany’s était sur le point de s’achever. Entamé en octobre dernier, l’union des deux géants n’aura finalement pas lieu.
Le montant du rachat, d’abord estimé à 14,5 milliards de dollars, a ensuite grimpé en flèche à 16 milliards de dollars. L’objectif pour le groupe français était de confirmer son implantation aux Etats-Unis : avec une telle enseigne, le Français était sûr de bénéficier d’une image rayonnante outre-Atlantique.
LVMH abandonne le rachat de Tiffany — @btscejm https://t.co/eAKMsCb173
— Laynet Julie (@JulieLaynet) September 10, 2020
C’était sans compter sur la pandémie du coronavirus, qui, un trimestre plus tard, frappait les Etats-Unis de plein fouet. Le 27 juillet dernier, Bernard Arnault, le PDG du groupe LVMH, a confirmé dans une interview que le groupe a perdu beaucoup d’argent – sans en divulguer le montant. La richesse personnelle de l’industriel aurait par ailleurs fondu de 26 milliards de dollars depuis le début de l’année.
Des relations diplomatiques dégradées
Au même moment, les Etats-Unis annonçaient une hausse de la taxe d’importation des produits français sur le sol Américain de près de 25%, en grande partie sur les produits vendues par le groupe LVMH : maroquinerie de luxe, produits de beautés et cosmétiques ont été mis en tête de liste de cette nouvelle régulation.
Cette loi, la “Probe 301”, fait écho à la loi française votée l’année dernière pénalisant les GAFAM qui auraient profité de paradis fiscaux dans des zones franches dans l’Union européenne, évitant ainsi de payer leurs taxes dans l’Hexagone.
Pour le moment, la Probe 301 n’a pas encore été mise en place mais semble avoir l’effet d’un coup de tonnerre dans les relations commerciales entre les deux puissances.
A lire sur Alvexo: « LVMH veut s’offrir le joaillier new yorkais Tiffany »
Quel avenir pour Tiffany?
Suite et fin du feuilleton ? La semaine dernière, le groupe américain a décidé de poursuivre LVMH en justice au tribunal civil du Delaware, l’Etat de la côte Est où la société, implantée à New York, est enregistrée, pour la somme de 16 de milliards de dollars afin de contraindre le groupe français à finaliser sa transaction de rachat.
LVMH vient d'annoncer qu'il allait saisir à son tour la justice américaine au sujet de son rapprochement abandonné avec Tiffany, dont il critique la gestion financière pendant la crise sanitaire…..
Ambiance !!!— Jean-Louis SAPALY (@JeanLouisSAPALY) September 10, 2020
En guise de réponse, LVMH a répondu qu’il poursuivrait lui aussi le groupe américain en justice car, selon lui, Tiffany aurait du mal à rebondir après le début de la crise sanitaire.
À l’annonce de cette poursuite judiciaire, le titre a reculé de 410 à 404 dollars. Le 11 septembre, l’action remontait à 417 dollars.
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